Le courrier des lecteurs du 17 décembre 2004

17 décembre 2004

(Page 8)

Vigilance

Réponse à la réponse : Dans l’édition du “Quotidien” du 15 décembre (courrier des lecteurs), Monsieur Jules Bénard réagit à mon courrier concernant l’appellation du Centre culturel Lucet Langenier, à Saint-Pierre (voir “Témoignages” du samedi 11 décembre).
Sur la forme, il m’accuse de me "fier à une rumeur" évoquant l’abandon du nom de Lucet Langenier. J’ai bien pris soin de citer mes sources : une brève de presse. S’il y a rumeur, elle est à ce niveau.
Il voit dans mon courrier une "attaque en règle mais pernicieuse contre la municipalité saint-pierroise". Oh la, la...! Je n’avais pas mesuré la force de mes coups...! Plus sérieusement, j’ai simplement posé des questions et si Monsieur Jules Bénard me dit qu’il s’agit seulement "d’une opinion émise par certains, sans plus", attendons la suite...!
Il m’accuse ensuite de "sélectionner (mes) humeurs" et par suite "mon indignation". Je m’étonne à peine de l’emploi du terme “humeurs” : ce n’est pas avec cela que je pense ; mais quand les femmes s’expriment, c’est le commentaire habituel, j’en ai déjà fait l’expérience. Du coup, le "chère Madame" est de trop : je n’en veux pas.
Venons-en au fond : M. Bénard égrène des noms de personnages historiques qui ne mériteraient pas de figurer dans les rues de nos villes. C’est sûr que l’Histoire est un long calvaire pour les peuples. On me cite Lénine et la Révolution russe, je répondrai Révolution française, dont un des épisodes s’est appelée “la Terreur” ; or nous célébrons cette période tous les 14 juillet. Mahé de Labourdonnais a ses rues et ses statues ; or, il a organisé la chasse aux Marrons ; et que dire de Gallieni, qui acheva la conquête de Madagascar ? Et pourtant, il a aussi sa rue. Où cela ? Au Port...
Je suis accusée de prendre parti. Oui, bien sûr ! Y a-t-il des lectures neutres de l’Histoire ? En l’occurrence, j’ai voulu protester contre cette tentation permanente de gommer tout ce qui évoque, directement ou indirectement, le long passé de l’esclavage et de minimiser le rôle de ceux qui ont fait entendre une autre voix.
Il n’y a pas si longtemps que le maloya était interdit, pas si longtemps que le 20 décembre est jour férié (pas toujours respecté). Cela aussi c’est l’Histoire et être vigilant aujourd’hui pour que soit reconnu, réhabilité tout ce qui nous vient d’un passé de souffrances et de luttes, cela ne me semble pas faire de moi une "fanatique à œillères", comme le pense M. Bénard. Le ou la fanatique, c’est toujours l’autre.

Brigitte Croisier


Route du littoral : l’hécatombe continue...

Mauvaise surprise au cours des Journées réunionnaises de l’environnement 2004 : victime des filets de protection, un puffin du Pacifique, espèce protégée par arrêté ministériel, a été retrouvé mort sur la bande d’arrêt d’urgence à l’entrée du tunnel sur la route du littoral.
Rappelons que des mesures d’accompagnement à la pose des filets avaient été présentées à la presse il y a quelques mois et consistaient à localiser de nuit les nids afin d’en maintenir le libre accès aux oiseaux marins.
Force est de constater que ce dispositif de suivi et d’accompagnement est loin d’être totalement efficace.
Sachant qu’il est prévu une extension des filets sur la totalité des falaises jusqu’à La Possession, on peut s’interroger sur l’impact environnemental de ces aménagements...
En attendant, pourquoi ne pas commencer à enregistrer le nombre de puffins tués chaque année ? Ce serait sans aucun doute un bon indicateur de non durabilité et amènerait peut-être à réfléchir à d’autres alternatives.

Gilles-David Derand


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