
Lo Ladministrassion o santre é tanpir pou lé zot !
8 juillet, parMézami bann marmaye lékol dopi étan pti ziska étan jenn-jan lé an vakanss é mi souète azot ropoz azot in pé an atandan la rantré i ariv… In rogré (…)
18 novembre 2005
Banlieues : les vraies urgences
On ne répond pas à une crise sociale par un régime d’exception. La responsabilité fondamentale de cette crise pèse, en effet, sur les gouvernements qui n’ont pas su ou voulu combattre efficacement les inégalités et discriminations qui se cumulent dans les quartiers de relégation sociale, emprisonnant leurs habitants dans des logiques de ghettoïsation. Elle pèse aussi sur ces gouvernements qui ont mené et sans cesse aggravé des politiques sécuritaires stigmatisant ces mêmes populations comme de nouvelles “classes dangereuses”, tout particulièrement en ce qui concerne la jeunesse des “quartiers”.
Ce sont des années de politique centrée sur le tout sécuritaire qui sont en cause. Le sabotage des actions de prévention, l’asphyxie du monde associatif, la démolition de la police de proximité, la tolérance à l’égard des discriminations quotidiennes, notamment à l’égard des personnes étrangères ou supposées telles en raison de leur faciès, l’état d’une école qui ne peut réduire la ségrégation nous font mesurer aujourd’hui non seulement l’échec mais la redoutable nocivité de cette politique. Ce n’est pas seulement le langage du ministre de l’Intérieur, ce sont les actes de l’ensemble du gouvernement qui relèvent d’une logique d’apprenti sorcier.
Au-delà, c’est aussi l’incapacité des gouvernements successifs depuis des décennies à faire reculer le chômage massif, l’explosion de la précarité, la systématisation des discriminations racistes et territoriales, comme la politique d’affaiblissement des services publics et le recul des droits sociaux qui apparaissent en pleine lumière aujourd’hui.
Les violences sont autodestructrices. Elles nuisent essentiellement à ceux dont elles dénoncent l’exclusion. Faire cesser les violences, qui pèsent sur des populations qui aspirent légitimement au calme, est évidemment nécessaire. Dans ce contexte, l’action des forces de l’ordre, qui doit s’inscrire dans un cadre strictement légal et ne pas conduire à des surenchères, ne saurait être la seule réponse. D’ores et déjà, nous devons ouvrir un autre chemin si nous ne voulons pas que se poursuivent ou se renouvellent les violences qui viennent de se produire. Seule une action collective permettra de définir les conditions d’une autre politique.
En premier lieu, nous n’acceptons pas que se poursuive l’état d’urgence.
Recourir à un texte provenant de la guerre d’Algérie à l’égard, souvent, de français descendants d’immigrés, c’est leur dire qu’ils ne sont toujours pas français. User de la symbolique de l’état d’urgence, c’est réduire des dizaines de milliers de personnes à la catégorie d’ennemis intérieurs. Au-delà, c’est faire peser sur la France tout entière et sur chacun de ses habitants, notamment les étrangers que le gouvernement désigne déjà comme des boucs émissaires, le risque d’atteintes graves aux libertés.
Nous affirmons solennellement que, si ce régime d’exception devait être prolongé, nous mettrions en œuvre tous les moyens démocratiques dont nous disposons pour nous y opposer.
Nous souhaitons ouvrir une autre perspective que celle qui a conduit à l’impasse actuelle. Ceci passe par la mise à l’ordre du jour de quatre exigences fondamentales : la vérité, la justice, l’égalité et le respect.
Ni le recours à des procédures judiciaires expéditives voire à une " justice d’abattage ", ni le marquage de zones discriminées par une carte de l’état d’urgence ne sont conciliables avec l’objectif du rétablissement de la paix civile et du dialogue démocratique.
La République doit reconnaître, publiquement et par ses plus hautes autorités, que le sort de ces populations, les discriminations qu’elles subissent, sont de notre responsabilité collective et constituent une violation de l’égalité républicaine.
Cette exigence implique aussi que la vérité soit totalement faite sur les conditions dans lesquelles deux jeunes hommes sont morts à Clichy Sous Bois.
Restaurer la situation dans ces quartiers, c’est d’abord restituer la parole à leurs habitants. Des cahiers de doléance doivent être discutés, ville par ville, selon les principes de la démocratie participative entre représentants des habitants, associations, syndicats, élus locaux et représentants de l’État. Ils doivent être rendus publics.
C’est ensuite ouvrir une négociation collective, regroupant les mêmes participants, pour programmer des actions de rétablissement de l’égalité, ce qui implique que la représentation nationale soit saisie d’une véritable loi de programmation et que cessent les mesures de saupoudrage ou pire encore les marques de mépris comme la transformation de l’apprentissage en mesure de relégation scolaire précoce. Une solidarité nationale authentique doit être au rendez-vous de la reconstruction du tissu social dans les banlieues.
C’est, surtout, mettre en œuvre, dans la réalité, une réelle politique nationale de lutte contre les discriminations et pour l’égalité des droits. Il doit être mis un terme sans délai à tous les discours insupportables et dévalorisants qui font des habitants de ces quartiers, des “racailles”, des “barbares”, des “sauvageons” ou des “fantassins d’un complot intégriste”.
Nous affirmons qu’il y a là une véritable urgence nationale : il faut substituer à l’état d’urgence policier un état d’urgence sociale, afin que les actes des gouvernants cessent de contredire la devise de la République.
Signataires :
Les Alternatifs - Association des Tunisiens en France - ATTAC - ATMF - Cactus républicain/La gauche - CEDETIM-IPAM - CGT - Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT) - Droit Solidarité - Fac Verte - FCPE - Fédération anarchiste - FIDH - FSU - GISTI - Les Oranges - Les Verts - LDH - Lutte ouvrière (LO) - Mouvement pour une alternative républicaine et sociale (MARS) - Mouvement des jeunes socialistes (MJS) - Mouvement National des Chômeurs et des Précaires (MNCP) - MRAP - PCF - Rassemblement des associations citoyennes de Turquie (RACORT) - Réseaux citoyens de Saint-Étienne - Réformistes et solidaires (ReSo) - Syndicat des Avocats de France - Syndicat de la Magistrature - Union démocratique bretonne (UDB) - UNEF - Union nationale lycéenne (UNL) - UNSA - Union Syndicale Solidaires.
La LCR se joint à la démarche de ce texte, mais est en désaccord avec son quatrième paragraphe.
Halte à la surenchère sur le dos de la banlieue
Nous assistons depuis une dizaine de jours à la publication de dizaines de communiqués, de tracts, d’analyses et de commentaires sur la révolte de la banlieue, qui n’a jamais suscité autant d’intérêt sur une période aussi courte. Ne me dites pas que c’est par amour et altruisme pour cette banlieue ou pour ses habitants.
Toutes ces organisations ou personnalités, viennent parfois dans nos quartiers, au mieux pour une conférence ou un débat public et au pire, (et malheureusement c’est le pire qui est la règle) pour l’écriture de leur bouquin, de leur mémoire universitaire, leur article de journal, ou pour nous vendre la soupe de leur parti ou organisation.
Aux abonnés absents depuis plus de 20 ans sur nos quartiers, au moment où nos réalités faisaient les choux gras des médias charognards et des hommes et femmes politiques racistes et islamophobes, ils n’étaient préoccupés que par des stratégies carriéristes ou pour renflouer les rangs de leurs organisations.
Depuis plus de 20 ans ils passent, certains repassent et la plupart grimpent sur notre dos, se font les dents sur nos côtelettes comme disent les jeunes, et obtiennent célébrité, promotion sociale et réussite professionnelle, pendant que nous restons enfermés dans nos ghettos avec une chape de plomb sur le chaudron, sans qu’une solidarité ou un soutien ne se manifestent concrètement sur le terrain et au moment où nous en avons le plus besoin. Lors des bavures et crimes policiers, des jugements iniques, des expulsions musclées, des vagues de licenciement etc... nous ne voyons pas ce zèle que certains manifestent aujourd’hui pour la banlieue.
Nous devons être vigilants sur ces soutiens conjoncturels et faire le tri dans tous ces ’’amis’’ de la banlieue qui vont oublier, une fois la vague médiatique estompée, ce qu’ils disent aujourd’hui. Et rien de mieux que les luttes et l’action de terrain pour nous aider à faire ce tri.
On a même vu une multitude d’acteurs issus de nos quartiers, se bousculer pour jouer aux supplétifs ou servir la soupe à un gouvernement aux abois face à la crise dans nos quartiers. On aura vu défiler les gratteurs, les carriéristes, les opportunistes, les serviles, les traîtres et toutes sortes de bouffons prêts à islamiser, ethniciser, culturaliser, diaboliser et réprimer cette lutte et cette expression de la rage des petits frères dont certains ont affirmé : "lorsque je lance mon cocktail Molotov en fait je lance un appel au secours".
On a même entendu et lu des ’’esprits éclairés’’ demander que les jeunes soient sanctionnés, alors qu’il s’agit de jeunes victimes qui doivent être soutenus dans leur combat qui prend certes une forme particulière (au demeurant pas très différente de celles des viticulteurs, agriculteurs et autres dockers etc...) face à un État qui lui est seul responsable et coupable de l’instauration d’un système raciste, discriminant et néo-colonial.
Nous ne sommes pas étonnés que ce gouvernement n’entende pas ces cris de colère, mais ce qui surprend c’est que celles et ceux, qui au nom de leurs convictions politiques, philosophiques ou religieuses, sont censés être solidaires avec nous, sont eux-mêmes frappés d’une surdité chronique. C’est vrai que lorsque la banlieue tape fort, comme en ce moment, certains arrivent à recouvrer l’ouïe, mais malheureusement de manière temporaire et le temps que d’autres causes à la mode ou à l’autre bout de la terre les attirent.
Au lieu de condamner ces jeunes, on devrait leur rendre hommage parce qu’ils ont été capables de prendre le flambeau de la lutte, de la contestation contre l’ordre policier et sécuritaire aux ordres de l’ultra libéralisme destructeur. Ils le font avec un courage exemplaire malgré leur âge et malgré les sanctions et les condamnations qui pleuvent. Ils viennent donner une leçon à leurs aînés qui n’osent plus bousculer le nouvel ordre mondial et l’injustice qui frappe les classes populaires et le monde ouvrier.
Arrêtons donc de leur jeter la pierre, en 1968 les bourgeois qui jetaient des pavés et brûlaient des véhicules n’ont jamais été condamnés comme certains jeunes de nos quartiers à un an de prison ferme ; ils sont aujourd’hui aux commandes et dans les instances de décision, et qui oserait dire qu’ils auraient dû être sanctionnés pour leur révolte. Bien au contraire ils font même la fierté des gens de leur génération qui portent un regard accusateur et stigmatisant sur les gens des quartiers. Ces discours et ces regards sur leur lutte sont perçus par eux comme une trahison et comme un abandon à leur triste sort.
Nous devons réclamer effectivement la libération des jeunes condamnés par une justice qui a fait la preuve encore une fois de sa soumission au politique, et se rappeler que le politique aujourd’hui ferme les yeux et encourage même le retour en force des nostalgiques de la guerre d’Algérie, de l’OAS qui ont tué des innocents et posé des bombes, et cherche à réhabiliter son passé colonial.
Concrètement, nous donnons rendez-vous à ces amis et sympathisants de la banlieue à partir du 3 Décembre 2005 date du 22ème anniversaire de la Marche pour l’égalité et contre le racisme, pour accompagner les jeunes, qui nous prennent tous au mot, pour impulser à partir de la banlieue lyonnaise des plates-formes de dialogue et d’exigences mutuelles entre les élus et les préfets d’un coté et les jeunes d’un autre pour tenter de remédier aux injustices et dysfonctionnement structurels dans les domaines de l’emploi et du logement en particulier.
Nous pouvons envisager, entre autres, une nouvelle gestion des emplois communaux, des marchés publics, du parc immobilier et de la gestion des finances publiques d’un coté et de la participation citoyenne, de la solidarité et de la responsabilité d’un autre, et ce, avec une périodicité régulière, des échéanciers, des moyens de contrôle et de pression sur les décideurs ou les acteurs qui ne respecteraient pas leurs engagements.
Nous devons tous manifester une vigilance accrue et faire preuve de créativité pour transformer ces mouvements de révolte en véritable combat politique, et afin d’éviter que le couvercle de la répression et des promesses creuses ne vienne étouffer la voix de ces millions d’opprimés pour de longues années.
Abdelaziz Chaambi,
Lyon
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