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Pente-côtes en long

Depuis tant d’années, et 3 ans où on a été roulés dans la “raffarine”, nous avons bien vu l’amour que ce gouvernement porte aux personnes âgées !
Réductions des retraites et des remboursements médicaux, guerre à l’homéopathie (des pharmacies) des médicaments simples et pas chers, remplacés par les dernières trouvailles, bien coûteuses, des lobbies pharmaceutiques. Et les prévisions sont que les Français vivront plus vieux mais malades plus jeunes et de façon chronique. Cela donne envie de vieillir ! On verra de vieux ouvriers en fauteuil roulant poussés vers l’usine par leur fils chômeur...
Et après la canicule, causée comme nous savons par l’effet de serre, pas un grand cerveau du gouvernement n’a pensé à réduire cet effet de serre, en abandonnant par exemple les projets de super réacteurs nucléaires genre ITER. La solution trouvée par M. Raffarin tient du génie : placer quelques pulsateurs d’air froid dans les salles communes de quelques maisons de retraite, comme ça en sortant de leur chambre, les gramoun attraperont la mort (pour ceux qui peuvent sortir de leur chambre). Mais les économistes vous le diront : c’est autant de retraites économisées.
Et pour les établissements les moins riches, un ou 2 ventilateurs suffiront à couvrir les râles.
Voilà ce qu’ils ont trouvé pour éviter la prochaine canicule. Même scénario pour le danger atomique : le gouvernement continue à faire joujou avec les neutrons qui nous péteront au nez mais rassurez-vous, citoyens électeurs, tout est prévu : si vous êtes irradiés, on vous distribuera des pilules d’iode. Et gratuitement. Merci papa gouvernement !
Alors, quand ce marchand de café termine son séjour à Matignon en nous sucrant le Lundi de Pentecôte sous prétexte de le donner aux vieux, vous pensez si on le croit !
Faire grève serait donner notre argent, notre sueur à ceux qui nous mentent sans honte : nous seront tous malades, par hasard le lundi 16 mai. M. Raffarin ironisait sur la paresse des Français "qui ont pris goût , disait-il l’an dernier, à la civilisation des loisirs et qui vont devoir se remettre au travail" ; il ne sera pas surpris si nous avons tous les pente-côtes en long.

Un lecteur de Cilaos

L’éducateur, le peintre, le poète
est fait citoyen d’honneur par le Maire...

Alain Bénard, maire de Saint Paul, a pour lui le respect et la reconnaissance de notre singularité de Réunionnais et cette qualité, il la partage avec son frère Jean-Marc. En ce vendredi 13 mai 2005, en faisant de frère Didier, 97 ans, un citoyen d’honneur de la ville, l’édile qu’il est, et son adjoint à la culture, honorent cette part artistique des Réunionnais qu’on nous a longtemps dénié.

Bois de Nèfles Saint-Paul, c’était un 14 mai 1908, l’événement de ce jour commençait par la naissance d’Emmanuel Joseph Florian. Son enfance à Saint-Paul de ce temps-là se concentrait autour de la vieille carriole de son père, charger, décharger, transporter, étaient les activités qui lui étaient familières et qui le rapprochaient des siens. Dès l’âge de huit ans, il entre au petit noviciat. À 16 ans, il a la vêture, ses premiers vœux à 17 ans et là, il choisit son nom en religion de "Didier". Après une année à l’école normale à Soavimbahoaka à Tananarive, il enseigne successivement à l’école Saint-Michel à Saint-Denis, à l’école Saint-Charles à Saint-Pierre, et à l’école de la Maison Blanche à Saint-Paul... Depuis 1983, il est à la retraite à la maison des anciens qui accueillent les frères pour adoucir leurs jours aux Camélias.

Hommages

Une grande partie de ses amis étaient présents à la Médiathèque de Saint-Paul pour rendre hommage à cet éducateur, peintre et poète. L’hommage a démarré par une poésie de l’auteur proclamée par Laurie, une fillette de 10 ans, intitulée "Les Flamboyants". Il était heureux, d’entendre proclamer cette ode à son île sous la forme fétiche de cet arbre qui rougit pour Noël. Il prit de suite le micro et se mit à la chanter, 97 ans et sa voix éveillait encore de l’émotion, pas vrai Lolo ? Son ami Lolo (Axel Kichenin), son vieux complice de toujours, s’interpellant l’un et l’autre, en duo, ils régalèrent l’assistance par un séga "le mariage est une vertu mais encore faut-il y construire les conditions ?" en créole, les images y abondaient. Après les hommages de Lolo et du Président du G.R.A.H.TER (Groupe de Recherches sur l’Archéologie et l’Histoire de la TErre Réunionnaise), ce fut le message de Monseigneur Gilbert Aubry, lu par Paul Hoarau :
"Le psalmiste nous dit que pour la durée de la vie humaine, soixante-dix ans en fait le compte et qu’à quatre-vingts, c’est un exploit. Il a oublié de dire qu’à presque cent ans, c’est non seulement un super exploit mais quasiment un miracle. Un miracle... qu’est-ce à dire ? Un signe, un clin d’œil de Dieu qui nous fait comprendre que notre vie humaine vient de la vie et retourne à l’origine qui est aussi le but de notre pèlerinage terrestre. Et tous les événements de notre vie viennent s’agencer ainsi, entre notre conception dans le sein maternel et cette porte ouverte sur l’autre rive du grand fleuve de la vie.
Cher Frère Didier, au moment où ta commune d’origine tient à honorer un de ses enfants qui a puisé ses racines à Bois de Nèfles Saint-Paul, je me joins à ce concert de louanges pour te remercier de ta fidélité à te laisser façonner par la vie qui vient de Dieu, pour la façonner à ton tour...
... En devenant Frère des Écoles Chrétiennes, tu es devenu pleinement poète, c’est-à-dire créateur d’Humanité en devenant éducateur des enfants qui t’étaient confiés pour qu’ils se façonnent de l’intérieur à l’image même de Dieu.
Alors, tu as fait chanter notre île et toute la création à travers tes poèmes et tes dessins. Pour tout cela, félicitations !"

Ce fut le tour d’Alain Bénard, Maire de Saint-Paul, de prendre la parole : "Cher Frère Didier Florian, je voudrais remercier tout d’abord le président du G.R.A.H.TER, pour être le vigilant gardien de cette forme de mémoire, en permanence il rappelle qu’il faut être présent à ceux qui ont traversé tant de temps, car ils portent en eux une partie de notre patrimoine, l’Homme a besoin de racines et vous êtes de ceux là. Je tiens à le remercier pour le travail qu’il fait dans ce domaine" a encore précisé le maire.
Il a continué en énonçant : "que de talents vous constituent cher frère Didier qui avez touché à toutes les formes d’art : de la peinture, à la chanson, en passant par la poésie... Vous êtes quelqu’un qui donnez la vie à tout ce qu’il fait, à tout ce qu’il touche... Il nous faut vous remercier pour ce que vous nous donnez. Je voudrais vous dire à vous qui êtes là qu’il est pour moi, comme celui qui a compris la vie : voilà quelqu’un qui avait la tête dans les étoiles, plus près de Dieu que la plupart d’entre nous, tout au moins que moi, et en même temps, il a les pieds ancrés sur la Terre... Bien sûr, Il y a la religion. Il a aussi écrit des livres que j’ai lus avec plaisir... On expose aujourd’hui ses poèmes et tableaux que vous pouvez voir autour de nous... Eh bien évidemment, il a connu d’autres maires de Saint-Paul avant moi, mais il se trouve que c’est moi qui a la chance, ce soir, de lui remettre cette médaille et de faire de lui un citoyen d’honneur de la Ville de Saint-Paul, je le fais au nom de tous les maires qu’il a connus, au nom de tous les membres de mon Conseil municipal. Frère Didier Florian, en ma qualité de maire de Saint-Paul, je vous fais citoyen d’honneur de la ville de Saint-Paul" et il lui remet le diplôme d’honneur et la médaille de la ville... Mais le plus important a été le moment où il lui a remis une copie de son extrait d’acte de naissance de l’État Civil de 1908, où il est expliqué comment son père a déclaré sa naissance, en présence du maire de l’époque et de deux témoins.

En signe de remerciement, le Frère Didier s’est mis de nouveau à chanter.

Marc Kichenapanaïdou
Président du G.R.A.H.TE.R,
(Groupe de Recherches sur l’Archéologie
et l’Histoire de la TErre Réunionnaise)

De l’amiante encore et encore...

L’utilisation de l’amiante provoque encore d’innombrables drames humains, bien que le danger soit désormais connu. Aussi les victimes s’organisent pour faire valoir leurs droits et obtenir justice. Le préjudice qu’elles ont subi ne pourra jamais être réparé : fibrose du poumon et plaques pleurales qui rendent la vie difficile, cancers qui condamnent une partie d’entre elles à mourir rapidement. Les victimes demandent qu’au moins ce poison soit éradiqué et les malades indemnisés. Les avancées sont variables d’un pays à l’autre. Dans certains États, l’exploitation de l’amiante a continué malgré les interdictions officielles, et ce sans qu’aucune précaution ne soit prise pour protéger la santé des ouvriers. Ainsi, en Égypte, une lutte emblématique oppose, depuis novembre 2004, les ex-ouvriers de canalisations en fibrociment Ura-Misr au propriétaire de cette dernière. Or les autorités égyptiennes, dont le rôle est décisif, tergiversent voire prennent le parti de l’entreprise.
Réseau-solidarité lance un appel à la mobilisation internationale pour faire changer la donne sur son site : www.peuples-solidaires.org/reseau-solidarite.
Rester vigilant quant aux droits économiques et sociaux des paysans et ouvriers des pays émergents est une nécessité pour nous tous habitants de la planète Terre.
Il est urgent de protéger la santé des Hommes comme il est urgent de se préoccuper de la santé de notre environnement. En 2003 l’usine Ura-Misr n’a pas hésité à déverser dans la nature et à enterrer dans l’enceinte de l’usine, 800 tonnes de déchets d’amiante ! La soif de profits monstrueux de certaines entreprises feront encore des milliers de victimes en contribuant à la dégradation de notre environnement. Il nous faut dénoncer ces agissements criminels. Quelle société et quelle planète désirons-nous léguer à nos enfants ?

H.B., correspondante de réseau-solidarité.