
Turbulence à la Mairie de Saint-André
5 juillet, parAprès les coupures d’eau mémorables sur fond de polémique, le conflit Mairie de Saint-André-Cirest qui perdure, les plaintes à répétition, les (…)
1er décembre 2004
(Page 10)
Non à une Europe libérale et antisociale
Des citoyens raisonnés, raisonnables et responsables, peuvent-ils, au nom du marché, de l’économie et de la monnaie unique, sacrifier les exigences démocratiques et sociales des peuples ?
Peuvent-ils, au nom d’un consensus de bon aloi entre gens de bonne éducation et de bonne fortune, accepter que les avancées attendues en matière de service public, de politiques économiques, sociales, fiscales et culturelles soient marginalisées, fossilisées (Traité après Traité) ?
Alors que persiste un chômage massif, en particulier à La Réunion, alors que s’accélèrent les délocalisations et la désindustrialisation de secteurs entiers, l’Europe d’en bas va-t-elle continuer d’admettre que le social reste le parent pauvre de l’Union européenne, que la protection sociale soit rognée (retraites, maladie, chômage), que les chantages du patronat se multiplient pour remettre en cause le modèle social que le monde du travail avait conquis ?
Assez des politiques de déréglementations menées depuis 15 ans, leurs prétendus avantages sont dramatiquement démentis par les faits : panne catastrophique sur les réseaux d’électricité libéralisés en Grande-Bretagne, Italie, Espagne, Suède, Danemark ; échec dramatique et coûteux des chemins de fer en Grande-Bretagne ; guerre des prix mal ou pas maîtrisée par les soi-disant organismes de régulations européens.
Le constat n’est pas franco-français. Interpellez Blair, isolé dans son pays et dans son parti, interrogez les Allemands d’en bas qui rejettent de plus en plus massivement la politique de Schröder.
La gauche avait 13 pays sur 15 à direction ou participation socialiste. Avec la politique menée par le PSE, la gauche a perdu presque partout, faute d’avoir construit une Europe démocratique et sociale.
Ce constat ne s’améliore pas avec le nouveau texte proposé. Le social occupe 7 pages sur les 263 pages de la version allégée du projet de constitution. Aucun droit nouveau n’est créé. Pire, les droits sociaux existants sont, pour la plupart, vidés de tout contenu. Ils ne sont plus des droits universels garantis mais des droits “selon les modalités établies par le droit communautaire et les législations et pratiques nationales”.
Le droit au travail devient un simple droit de travailler. La porte est ouverte au patronat pour accentuer ses attaques contre chômeurs et érémistes, et ce n’est certainement pas l’UMP, nouvelle version, qui freinera.
Cerise sur le gâteau libéral, les droits existants sont soumis au principe de non contradiction avec le droit communautaire qui est essentiellement un droit de la concurrence.
L’Europe proposée reste prioritairement fondée sur une “économie de marché hautement compétitive”, une économie de marché antisociale et consciemment organisée comme telle par les libéraux.
En l’absence d’une réelle harmonisation fiscale et sociale et en l’état actuel du rapport des forces sociales dans l’Union, il est illusoire de croire que la simple reconnaissance de l’existence des partenaires sociaux proposée par le projet permettra l’établissement d’un quelconque contrat social européen, il est illusoire aussi de croire que la concurrence naturelle entre 25 États ne conduira pas au dumping social, fiscal et budgétaire comme au dumping des services publics.
Si la gauche, fidèle à son passé et à ses pères fondateurs, veut rendre les citoyens responsables de la communauté politique et les travailleurs responsables de la communauté économique, elle ne doit pas se contenter d’un accompagnement social de la mondialisation néolibérale, elle doit militer pour une Europe au service des peuples, capable de promouvoir un nouveau modèle de développement.
Ce modèle n’est pas et ne peut pas être un modèle de Droite, il est et doit être de Gauche. Seul une Gauche réconciliée avec elle-même, fidèle à ses idéaux, volontariste dans ses choix économiques, sociaux, culturels et politiques pourra répondre aux attentes des peuples d’en bas.
Éric Delorme - René Junker
Socialistes - PSR
Au “non” d’un compromis de toutes les incertitudes...
L’Europe doit être un espace de solidarité et non une zone de libre échange, une Europe des citoyens et non celle des seuls États ; or, cette manière de la construire sans consulter ni les forces politiques, ni les peuples concernés, contribue à creuser le fossé de l’indifférence entre les opinions publiques, les élites et les citoyens face à cette incapacité de fonctionner autrement qu’en mettant les uns et les autres devant le fait accompli.
Un électorat qui a déjà largué les amarres avec plus de 14 millions d’abstentionnistes qui ne sont pourtant ni des déprimés, ni des dépressifs. Un élargissement coopté sans débat par une poignée de chefs d’État. Une Constitution issue d’un empilement de traités et d’accords déjà approuvés par les 25 chefs d’État de l’Union dont la plupart ont été désavoués par leurs électeurs lors des dernières consultations. Des transferts de souveraineté impliquant la mise en conformité de notre Constitution avant même ce référendum. Un Traité de Nice consigné par Chirac et Jospin avalisant la règle d’un Commissaire européen par État membre, plaçant ainsi Malte, 300.000 habitants, au même niveau que la France ou l’Allemagne, 88 millions d’habitants. Un pact de stabilité à géométrie variable. Une contribution de 1% du PIB figé se traduisant irrémédiablement par une répartition draconienne des moyens à 25, et une interrogation majeure quant au niveau des aides futures des RUP face à ces 10 nouveaux États rentrants, visionnés en terme de marchés, faisant l’impasse sur les conséquences et les répercussions sur les générations à venir. Une arrivée de 75 millions de nouveaux habitants dotés d’un archaïsme administratif, tournée vers les aides européennes.
Un nouveau président de Commission, José Manuel Barraso, conservateur néolibéral et bushiste convaincu. Une répartition des trois postes économiques clés, confiée à des adversaires du service public, partisans de la flexibilité et de la réduction drastique du coût du travail. Une économie de marché remodelée en économie sociale de marché où la référence à la “concurrence libre et non faussée” pose le problème de la survie des services publics dès lors que toute prestation financée par l’État est susceptible d’être associée à une entrave à la concurrence généralisée des prestataires privés. Un traité constitutionnel où l’exigence de développement solidaire n’est pas au rendez-vous avec 342 articles sur 465 axés sur des choix politiques qualifiés de progrès pour une économie plus flexible, plus productrice dans un État allégé de la bouche de M. Seillière ; pire, la clause de sauvegarde introduite pour le “oui” des Britanniques risque de réduire à néant la portée de la Charte des droits fondamentaux qui ne parle pas du droit au travail mais celui de travailler.
Une nouvelle Commission dotée d’une majorité homogène où les techniciens aguerris disparaissent pour des profils très politiques, idolâtres du libre échange et tenant de l’ultra libéralisme, avec une primauté aux petits États ayant engagé des troupes en Irak, à l’exception de l’Italie et de la Grande-Bretagne. Un affaiblissement de la présence française qui perd un de ses deux portefeuilles au sein de la précédente Commission, réduite à la portion congrue avec un strapontin : les transports amputés des domaines de l’énergie dont le nucléaire.
Une Constitution qui renforce les pouvoirs de cette Commission non élue aux décisions prises à la majorité qualifiée, alors que dans les domaines de la fiscalité, du social, de la défense et de la politique étrangère, c’est la règle de l’unanimité qui prévaut. Une loi européenne s’appliquant à tous les États membres ne disposant que de la forme et des moyens. Une coordination des politiques de l’emploi floue et ambiguë dans un traité qui ne contient aucune disposition nouvelle permettant de changer de politique en matière d’emploi.
Un contenu constitutionnel où l’aspect financier et économique est érigé en dogme et le social en variable d’ajustement vers ces pays aux prestations du moindre coût, décuplant l’appétit des capitaux sans frontières au-delà des pratiques existantes. Un blanc seing constitutionnel à ces actionnaires du profit immédiat tournés vers des réservoirs de main-d’œuvre aux règles de travail les plus faibles ; privilégiant ainsi des pôles de compétitivité qui ne peuvent qu’engendrer des peurs légitimes au-delà de ce “oui” de compromis qui ne trouve d’ambition autre que de s’aligner sur des standards sociaux européens portés par 19 gouvernements de droite sur 25.
Mis devant le fait accompli d’un veto significatif à toute forme d’harmonisation fiscale et sociale, généralisant le chantage à la délocalisation sur des accords de la peur au nom d’un marché de dupes qui sent l’arnaque et le racket social... Que pèse le “oui” de combat de François Hollande dans ce “oui de compromis” aux côtés d’un groupe de socialistes européens minoritaires ayant déjà fait leur mue à la Tony Blair ?!... Des alliés européens qui se sont alignés comme un seul homme derrière la droite libérale dans une alliance qui ne veut pas dire son nom en contre partie d’une présidence tournante dans la corbeille de la mariée. Que pèse alors ce gavage anti délocalisation d’un Nicolas Sarkozy chez ces nouveaux arrivants dont le salaire moyen avoisine les 150 euros mensuels, travaillant 48 heures et plus et où les charges et la protection sociale sont quasi inexistantes, bénéficiant des aides européennes à la création ?!...
Au-delà de quelques avancées en pointillé qui ne comblent en rien le déficit démocratique d’un compromis social au rabais, en quoi serait-il peu crédible le “non” d’une exigence citoyenne à la soumission d’une Constitution, du moins disant social, qui limite toutes perspectives d’avancées nouvelles et qui n’apporte aucune lisibilité sur le quotidien des Français ?!...
En quoi serait-il anti-européen le “non” d’un consensus mou dans un marché ouvert sans contre-partie et sans contre-poids, verrouillé par la règle de l’unanimité des 25 et demain à plus, au seul prétexte que l’essentiel serait d’avancer ?!... La vraie démagogie ne serait-elle pas alors de considérer que la solidarité à l’Union passerait avant celle du citoyen ?!... Devrait-on oublier que le Traité de Rome, Mendès ne l’a pas voté, que celui de Maastricht ça a été le “non” de Jospin et que le Traité de Rome a été qualifié de traité croupion par Jacques Lang...
Au-delà des amalgames et de l’hypocrisie des formules dans un positionnement ambigu et amnésique : celui d’un ralliement au “oui présidentiel” de Jacques Chirac conforté dans un rôle de chef d’orchestre dont la partition est assurée par le couple Raffarin/Sarkozy. En quoi serait-il idéologiquement incorrect d’exprimer des réticences sur une Constitution dominée par l’idéologie libérale, l’absence d’harmonisation fiscale et sociale et de recul face à la mondialisation ?!...
Parce que ce référendum ne peut être l’alibi d’une pré-sélection présidentielle ni l’excuse d’un règlement de compte entre amoureux du pouvoir ; parce que ce qui est au cœur de nos choix c’est l’Europe que nous voulons, pas celle qui nous est dictée ; réfutons la commodité de ce moule consensuel qui n’est autre qu’un ajustement sur celui de partenaires européens ayant tourné la page des acquis sociaux à la française. Sauf à vouloir s’y conformer sans oser le dire dans le jeu subtil des nuances, c’est aujourd’hui l’unique possibilité offerte de faire bouger les lignes de l’insuffisance de ce contenu constitutionnel, figé demain avec la règle de l’unanimité imposée par cette coalition de libéraux aux commandes.
L’avenir renforcé et humanisé de la Constitution européenne ne méritait-t-il pas une transgression des habitudes d’un simple “oui” ou “non” à ce référendum ?!...
Un comité dionysien européen pour le libre échange du non à ce traité figé.
Tél/fax : 0262.29.33.64
Emmanuel Hoarau
Moufia
Après les coupures d’eau mémorables sur fond de polémique, le conflit Mairie de Saint-André-Cirest qui perdure, les plaintes à répétition, les (…)
Le CIOM « national » aura bien lieu le 10 juillet au Ministère des Outre-mer, en présence du Premier ministre, François Bayrou et du ministre de (…)
Kan i ariv Novanm-Désanm-Zanvié, domoun i réziste pi ek la salèr. Zène-zan i mars dann somin, zène-fi i roul an dékolté ; sétaki i rod in manir po (…)
En avril 2025, la ministre malgache des Affaires étrangères, Rasata Rafaravavitafika a déclaré que "la position de Madagascar concernant la (…)
L’ancien chef de la diplomatie européenne a déclara qu’« en un mois, 550 Palestiniens affamés ont été tués par des mercenaires américains ». Une (…)
Après l’opération militaire d’Israël « Rising Lion » (« Lion dressé ») contre l’Iran dans la nuit du jeudi 12 au vendredi 13 juin 2025, et celle (…)
La Réunion fait partie des régions françaises les plus touchées par les conséquences sanitaires, sociales et judiciaires de la consommation (…)
1993- La disparition de Lucet Langenier. Elle a été brutale, prématurée et a frappé douloureusement non seulement sa famille mais aussi ses (…)
C’est dans une ambiance chaleureuse avec un état d’esprit fraternel que les délégués de la Section PCR de Sainte-Suzanne se sont réunis en (…)
La section PCR du Port apprend avec une profonde tristesse le décès de Nadia PAYET, ancienne déléguée syndicale CGTR. Militante engagée et (…)
Les technologies de Google Cloud renforceront la plateforme d’Ecobank pour améliorer la banque digitale, le soutien aux petites et moyennes (…)
Le patron des communistes, Fabien Roussel, ne se rendra pas à une réunion de la Gauche sur l’hypothèse d’une candidature commune de gauche en (…)