Qu’est-il arrivé aux dirigeants socialistes ?

Je partage entièrement l’analyse de “Témoignages” à propos de l’attitude de Jean-Claude Fruteau face à l’annonce de la candidature de Paul Vergès (Alliance) aux élections européennes du 13 juin prochain. Une attitude rétrograde, que tout Réunionnais se doit de réprouver.
Ceci étant, si Jean-Claude Fruteau était logique avec lui-même, il aurait dû également condamner la présence de la liste des Verts, ses alliés des dernières élections régionales. Liste soutenue notamment par une certaine Véronique Dénès, conseillère régionale élue sur la liste Vergoz et par ailleurs adjointe au maire socialiste de Saint-Joseph, Patrick Lebreton. Mais curieusement, il n’en a dit mot. À moins que Messieurs Fruteau et Vergoz considèrent leurs alliés Verts comme quantité négligeable, et que l’union aux régionales n’était que pour sauver la face.
Cette étrange attitude de Jean-Claude Fruteau à l’égard de Paul Vergès et de l’Alliance me fait rappeler les attaques dont le dirigeant communiste avait été l’objet lors des législatives de 1988 de la part de ce même Fruteau, alors maire de Saint-Benoît. Paul Vergès était candidat dans la circonscription de l’Est et Jean-Claude Fruteau avait estimé que le PCR empiétait sur “son territoire”. Le dirigeant de la fédération locale du PS avait alors fait élire Jean-Paul Virapoullé.
Mais la hache de guerre avait été enterré. Jean-Claude Fruteau m’avait semblé loyal depuis, et l’union PS - PCR sans accroc jusqu’aux régionales. Il avait regagné mon estime, notamment au cours de l’année 2000, quand Monsieur Vergoz le poignardait dans le dos, tout comme il avait fait à Ary Payet en 1989, maire de Sainte-Rose et dont il était pourtant le premier adjoint.
Quelle mouche a donc piqué Monsieur Fruteau ?
Les dirigeants socialistes ont-ils perdu la tête ?

Paul Dennemont,
Saint-André

Solidarité à M. Marouvin

La Ligue des Droits de l’Homme, Section de Saint-Denis (La Réunion), condamne avec force et fermeté les actes de brutalité et d’injures proférées par les forces de l’ordre à l’encontre de Monsieur Marouvin, Réunionnais résidant à Paris, comme relatés dans la presse locale est internationale.
Elle rappelle que tout citoyen, indépendamment de sa fonction, de son origine ou de son rang social, mérite le même respect et la même considération, comme l’énonce le fondement de notre Constitution et les articles de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen.
Elle apporte toute sa solidarité et son soutien à Monsieur Marouvin et à sa famille.

Ligue des Droits de l’Homme
Saint-Denis (La Réunion)

L’Alliance de l’espoir

J’ai participé comme simple citoyen, n’appartenant à aucun parti, à l’assemblée générale de l’Alliance dimanche dernier au Port. Et je tiens à faire part aux lecteurs de “Témoignages” de mon enthousiasme après cette rencontre qui a connu un grand succès populaire.
Le grand nombre de participants venus de toute l’île, de tous les milieux sociaux et de toutes les sensibilités progressistes ; la qualité des discours ; la justesse des orientations politiques ; l’ambiance fraternelle, festive et créole avec le maloya... tout cela m’a confirmé dans l’opinion que l’Alliance représente vraiment une force politique capable de donner beaucoup d’espoir aux Réunionnais qui veulent faire avancer leur pays. C’était super !
Si l’Alliance continue sur ce chemin, elle pourra jouer un grand rôle dans les changements positifs que va connaître La Réunion au cours des années à venir. J’invite toutes les personnes qui veulent servir leur île de naissance ou d’adoption à s’engager dans cette action au sein de l’Alliance avec Paul Vergès et ses amis. Et tant pis pour les aigris, les jeunes vieux et les héros fatigués...!

Laurent Sparton,
Le Port

Tous les chemins mènent à l’Homme...

Afin que la paix ne soit plus une accalmie entre deux guerres et qu’elle soit enfin envisagée comme le cadre d’un mode de vie auquel nous aspirons, un devoir de mémoire nous oblige à reconnaître que la guerre n’est pas une fatalité, qu’elle a eu un commencement et que par là-même son éradication est possible. Il faudra alors essayer de déterminer quels ont été les germes qui l’ont engendrée, les causes premières, procéder à une étiologie de la guerre.
Voici 5 millions d’années que, suite à une longue évolution, l’espèce des hominidés a vu le jour, pour se distinguer définitivement avec l’apparition de dessins et de peintures il y a 30.000 ans, puis par la création d’une véritable civilisation, avec l’invention de l’agriculture par les femmes il y a 10.500 ans sur les pourtours de la mer Égée, ainsi que dans le “croissant fertile” (Irak, Syrie, Palestine, Iran).
Cette civilisation, dont la structure sociale était égalitaire, matrilinéaire et non pyramidale, possédait une idéologie, une religion - le culte de la déesse mère, la grande ancêtre - et des valeurs féminines : paix, amour, art, protection de la nature ; pas d’antinomie entre la spiritualité et la sexualité, pas de guerres de conquête, une véritable démocratie du travail, l’existence d’un “proto-communisme”. La progression se fera lentement, par essaimage et occupation de nouveaux territoires défrichés, pour s’étendre depuis l’Irlande jusqu’à la Chine, en passant par le pourtour et les îles de la Méditerranée, le Moyen-Orient, l’Iran, l’Inde (vallée de l’Indus).
Puis, il y a 5.000 ans, venus du Nord, des grandes steppes eurasiennes, des chasseurs, pasteurs et éleveurs ont conquis par vagues successives l’Europe de l’Est et du Sud, l’Inde, la Chine, en détruisant les différentes civilisations pacifiques rencontrées, pour imposer, en les soumettant, leur manière d’envisager et d’organiser la société.
Leur structure sociale est de type patrilinéaire, avec une hiérarchie pyramidale, une organisation militaire, des femmes de statut inférieur soumises aux hommes, un dieu mâle, un culte du héros et de la guerre, une affirmation de la supériorité “raciale”, du plus fort, des serfs exploités, une main d’œuvre gratuite.
L’influence néfaste de ceux que l’on a appelés les barbares dans nos livres d’histoire et qui nous ont imposé de manière coercitive leurs modèles sociaux, leurs mythes et leurs dieux se ressent encore aujourd’hui, hélas. Ceci nous invite à constater les limites de cette civilisation industrielle, patriarcale, avec tout ce que cela implique.
Afin de rééquilibrer, de ré-harmoniser les énergies de ce grand corps social que nous formons, nous pensons qu’il serait temps de revisiter les différentes institutions nationales et internationales, ensemble, de manière démocratique, humaine, en y inscrivant l’expression de nos besoins fondamentaux et de nos idéaux.
Cette planète étant devenue un village, il semblerait qu’une Constitution mondiale, démocratiquement acceptée, mise en place par une assemblée mondiale, démocratiquement élue, serait le support le plus apte à intervenir, arbitrer, sanctionner le cas échéant les manquements aux lois internationales. Cette Assemblée mondiale pourrait être créée avec une représentation dans les capitales de chaque pays membre. Cette décentralisation protégerait son indépendance de décision et d’action.
Pour ce faire, l’O.N.U., impuissante à ce jour, muselée, soumise aux décisions du monopole impérial des grandes familles patriarcales de ce monde, se doit d’exprimer clairement sa résistance et de participer dans l’urgence à l’élaboration de cette Constitution mondiale, car elle est la seule organisation internationale capable aujourd’hui d’apaiser ce chaos organisé auquel nous assistons, impuissants pour la plupart. Seul un monde multipolaire pourra trouver un équilibre par la justice.
Deleuze nous indiquait qu’"on recommence toujours par le milieu". Dans cette société industrielle débridée, que l’on veut nous imposer comme unique modèle possible, les besoins fondamentaux de l’être humain ne sont plus pris en considération ; le profit, l’appât du gain deviennent les seules références, avec les conséquences tragiques qu’impliquent ces choix .
C’est la raison pour laquelle un parti humaniste, se situant à “l’extrême centre” de l’échiquier politique français, européen, mondial doit voir le jour. Ce parti aurait pour but d’une part de fédérer les différents courants au sein de l’altermondialisme, grossi des sensibilités humanistes à l’intérieur des partis, de droite comme de gauche, afin de faire entendre des voix unifiées.
D’autre part, il pourrait faire naître un nouveau pôle d’influence, de réflexion, de création de projets et surtout de représentativité au sein du débat démocratique.
Ce parti humaniste aurait comme fondements tous ceux communs à l’humanisme : conformité des lois aux principes naturels, respect de la Déclaration des droits de l’Homme.
C’est le droit à la paix et au bonheur, c’est à dire à l’équilibre juste et fraternel de nos relations qu’il faut aujourd’hui promouvoir, afin que l’appétence de profit d’un petit nombre laisse enfin la place aux intérêts communs de l’humanité. L’Homme doit revenir au centre du débat ; seul un idéal humaniste saura nous réapprendre la paix.

Imagine la Paix, le 22 mai 2004
Jean Lambert, président
Isabelle Leroy, secrétaire/trésorière