Le courrier des lecteurs du 1er mars 2005

1er mars 2005

(Page 10)

Respiration ou grandeur et vicissitude de la taxe Tobin

Le libéralisme socio-économique mondial a au moins un mérite, celui de pointer du doigt les entreprises humaines les plus rentables, donc les plus destructrices pour l’emploi et l’environnement.
Bizarrement, l’eau, le pétrole, l’information, le progrès technique, qui n’appartiennent à personne, sont à l’origine des plus grosses fortunes mondiales. La solution des problèmes sociaux de la planète n’est donc pas de faire payer une taxe à Vivendi, Total, Bill Gates ou General Motors, mais d’exiger, tout simplement que les voleurs d’eau, de pétrole, d’info ou de progrès, restituent à la société des hommes ce qu’ils se sont indûment approprié. On s’apercevra alors que l’inversion des flux financiers qui résulte de cette restitution permet, très largement, de combler le gouffre de la misère humaine. Une réorganisation bien comprise de la société ne consiste pas à, je ne sais quelle lutte des classes, mais à un rétablissement pur et simple de l’équité et de la justice. Il ne s’agit pas, dans une vision mal comprise du socialisme et du communisme, de grappiller quelques sous aux gangsters qui nous volent, mais, tout simplement, d’interdire le vol. Si aujourd’hui, il ne faut plus que 10 ouvriers pour construire une voiture, alors qu’autrefois il en fallait 100, dites-moi s’il est vraiment juste d’en mettre 90 au chômage ? Est-il souhaitable de détruire les robots qui les remplacent ? Ne vaudrait-il pas mieux répartir le travail et les richesses entre ces 100 ouvriers ? (1)
Comme le progrès, le pétrole, l’eau des rivières et l’air que nous respirons, la planète sur laquelle nous vivons appartient à tout le monde. Lorsqu’elle aura compris cela, l’espèce humaine pourra enfin respirer.

François Maugis,
Président de l’association Énergie Environnement

P.S. : (1) Pour ceux qui douteraient de la validité de ce raisonnement, je rappellerais que les robots ont été achetés grâce aux bénéfices de l’entreprise, grâce donc aux fruits du travail de ces 100 ouvriers.


Sauvons nos services publics !

Le samedi 5 mars 2005 à Guéret, dans la Creuse, aura lieu une grande initiative publique concernant la défense et le développement des services publics particulièrement en milieu rural.
Des syndicats de salariés et paysans, des associations d’usagers et de parents d’élèves, des partis politiques de gauche et les Verts s’unissent en convergence pour stopper ce démantèlement.
À l’automne 2004, de nombreux maires ruraux démissionnaires ont manifesté, dans cette région, pour exprimer leur profonde opposition aux mesures de démantèlement des services publics dans leurs communes.
Il s’agit aujourd’hui, avec l’action du 5 mars, de donner une ampleur nouvelle à la mobilisation des élus. Les élu(e)s écologistes, ardents défenseurs des services publics et de l’intérêt général, seront auprès de la population pour que le maintien des services aux publics, aussi bien en milieu rural qu’en milieu urbain et plus particulièrement dans les quartiers défavorisés, soit assuré.
Avec nos parlementaires Verts, nous élaborons des propositions pour combattre la casse organisée par la politique gouvernementale et construire des alternatives au libéralisme en matière de services publics.
Aujourd’hui l’heure n’est pas au “déménagement du territoire” mais bien à celui de son aménagement harmonieux et durable et cela passe par des services publics de qualité assurés à tous les citoyens dans de véritables “Maisons des Services Publics”.

Pour la Fédération des élu(e)s écologistes,
Marie-Cécile Seigle-Vatte


L’antiparlementarisme en France

Pour évoquer ce courant politique, il faut d’abord s’intéresser à la quatrième république dont Mitterrand a partagé les délices (avec un léger accroc du côté des jardins de l’observatoire. La moyenne de durée des gouvernements était telle, que les Français ont fini par être écœurés. Je parle là des "Français d’en-bas", comme le dit notre Premier ministre. C’est aussi sous la 4ème république qu’ont eu lieu les guerres coloniales, Indochine d’abord, avec les accords de paix signés par un certain Mendès France (par ailleurs grand copain de “tonton”. N’est-ce pas le même tonton qui a signé, sans autre forme de procès, l’envoi du contingent en Algérie pour ce qu’il appelait à l’époque, une opération de maintien de l’ordre ?) Pourtant ce fut une sale guerre qui coûtera à notre pays plus de 50.000 hommes dont une majorité d’appelés et aussi l’exode de plus d’un million de rapatriés (le fameux “le cercueil ou la valise”). N’oublions pas non plus, qu’entre le FLN et les populations civiles terrorisées, plus d’un million d’Algériens y laissèrent leur peau sans compter le sort des harkis, honte pour la République encore aujourd’hui.
Mais, revenons à notre Histoire, avec un grand "H", le "18 brumaire" (qui se déroula en fait le 19 brumaire, fut marqué par le coup d’État de Bonaparte. Soutenu à Saint-Cloud par son frère aîné Lucien, Bonaparte put se tirer du guêpier de Cinq Cents (le Parlement), dont les honorables et surtout pourris, membres, voulaient le mettre hors-la-loi, c’est-à-dire condamner le futur Empereur des Français à "mort". C’est là que Murat (le futur maréchal) fit irruption dans la salle, criant à ses grenadiers à bonnet d’ours : " F... tout çà dehors ! Stratégie efficace, les dits parlementaires s’enfuyant jusque par les fenêtres. On alla donc en repêcher quelques-uns qui erraient dans les jardins afin de faire une nouvelle Constitution...
Donc, l’histoire nous enseigne ce qui est notre objet, à savoir l’anti-parlementarisme, qui fît aussi florès sous la plus longue de nos Républiques, à savoir, la troisième du nom.
Monsieur le président de la république actuelle est-il bonapartiste ? À sa façon, à la hussarde de traiter les problèmes et d’être sourd à la rumeur d’en bas, on peut le croire.
Si je puis dire (clin d’œil à l’histoire) c’est qu’aujourd’hui, c’est le Haut Empire, quand on pense à la Rome Impériale. Tout est “en main”, le Sénat, le Palais-Bourbon, la cour de cassation, le Conseil d’État ; le CSA, l’essentiel des chaînes de télévision, les radios d’état et les audio périphériques, sans parler de la presse parisienne et de la plupart des titres départementaux. Et encore, on allait oublier les “lobbies” médicaux, pharmaceutiques, ceux des laboratoires et ceux des bouilleurs de crus. Et tout ce qui est privatisé ou en voie de l’être.
"Bis repetita" placent pour une fois. Si, avec tout cela “chichi” rate son référendum, qu’on le mettre à la préretraite (sic) ou qu’on lui construise un mausolée Bah, ce n’est que conjecture de ma part, le président est un vieux renard et aussi un félin qui retombe presque toujours sur ses pattes (sauf en 1977).

Cassandre


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