Le courrier des lecteurs du 20 avril 2004

20 avril 2004


"Je suis née, toute nue..."

Je suis née, toute nue
Comme toi,
Mais moi je m’en rappelle
Je ne suis habillée
Que d’un peu d’ombre
Et de lumière ;
Parfois un peu de mes phanères.
Pour le désigner, on dit “Elle”.
J’ai traversé le temps qui passe,
Sans prendre une ride.
Je donne la vie,
Je la nourris.
Je suis ta mère,
Je suis ta sœur,
Je suis ta fille,
Je suis ta femme.
Si ma nudité te choque,
C’est que, vraiment, tu as oublié
Les tréfonds de ton origine.
Je suis l’ÉTERNEL FÉMININ
Sans moi, ce monde ne serait rien.

Alice Pèlerin


Les divorcés... et Jésus-Christ

Je pensais que l’affaire était réglée, en ce qui concerne la position de l’Église officielle vis-à-vis des divorcés, depuis longtemps déjà. Surtout depuis le Concile Vatican II, il y a plus de quarante ans, qui avait ouvert une large fenêtre sur le monde et mis un terme, semble-t-il, à tant de siècles d’obscurantisme. Mais apparemment il n’en est rien, à lire la protestation indignée du révérend père René Payet - qui n’a rien perdu de sa générosité ni de son mordant - contre l’attitude incompréhensible de certains de ses collègues, j’allais écrire : ses frères dans le sacerdoce, demandant à leurs fidèles qui sont "divorcées", ou / et "en ménage", de ne pas "venir à la communion". Voici à ce sujet deux ou trois petites remarques de bon sens que tout un chacun peut faire, à la lumière d’une simple lecture de l’Évangile.
D’abord quand on parcourt les quatre évangiles, on constate que parmi les femmes qui sont autour de Jésus, se trouvent des prostituées, des "femmes de mauvaise vie" comme on disait alors, et... des divorcées ; il y en a même une, la Samaritaine, qui a plusieurs maris. Drôle de fréquentations, me direz-vous, pour Celui dont on se réclame lorsqu’on veut éloigner les divorcés de la table de l’eucharistie !
On y découvre aussi, et c’est ce qui domine dans les quatre évangiles, que pour Celui qui se fait appeler le Fils de l’homme, la priorité des priorités, c’est la défense des exclus, de tous les exclus : "Je ne suis pas venu pour les bien-portants, les honnêtes gens", ose-t-il déclarer, mais pour les malades, les pécheurs, celles et ceux qui sont rejetés, les laissés pour compte que l’existence n’a pas gâtés et qui rencontrent des échecs, des difficultés ; donc parmi eux, en première ligne : les divorcés !
Tout le monde a entendu parler de l’émouvante parabole - le mot veut dire histoire, et l’histoire est belle à raconter et très facile à comprendre, sauf pour ceux et celles qui décidément restent fermés et ne veulent rien comprendre : la parabole de la brebis égarée. Jésus prend l’exemple d’un berger qui plante là ses trente brebis bien sages et bien tranquilles pour aller, jusqu’au fond de la ravine, à la recherche de la brebis qui s’est perdue.
Mais il y a aussi, et surtout, le sens qu’on veut bien accorder au dernier repas partagé. Au cours de ce repas, Jésus se lève et, au grand étonnement de ses amis, va leur laver les pieds en leur disant : "Vous m’appelez Maître... Le maître, c’est celui qui se fait servir, et moi, je vous sers". Le premier interloqué, c’est Simon Pierre ; celui-là même qui sera désigné pour prendre la tête de son Église, et à qui Jésus dira : "Le geste que je fais là, tu le comprendras plus tard". Il semblerait, plus de deux mille ans après, que certains n’ont toujours rien compris !

Georges Benne,
Le Tampon


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