Le courrier des lecteurs du 20 octobre 2005

20 octobre 2005

Adrien Larivière, 40 ans de militantisme... et toujours jeune et actif

Bien connu à Saint-André et apprécié aussi, notamment dans le quartier de Cambuston où il réside depuis toujours, Adrien Larivière est un fidèle militant communiste. Très actif, il est également un témoin parmi tant d’autres de l’histoire politique de Saint-André de ces 40 dernières années.
Issu de milieu modeste, Adrien Larivière affronte très tôt la vie active, aidant son père dans sa profession d’ouvrier agricole. Un père fervent partisan du Dr Vergès, et aujourd’hui âgé de 93 ans. Adrien Larivière travaille chez un artisan menuisier avant d’être embauché comme manœuvre à l’usine de Bois-Rouge. Il exerce aussi pendant plusieurs années la profession de chauffeur de poids lourd. Il est interpellé par la situation politique qui prévaut au début des années 60. En dépit des difficultés de la vie quotidienne, il s’efforce de participer aux différentes réunions et autres rassemblements du P.C.R., qui se déroulent à Saint-André et dans la région Est.
Il est assesseur dans les bureaux de vote à l’occasion de divers scrutins. Et c’est en 1967 qu’il rejoint la section communiste de Saint-André dont le responsable est Ary Payet et au sein de laquelle militent déjà Claude Aroumougom, J.B. Perrault, Rosa Martin... pour ne citer qu’eux.
Adrien Larivière participe au cours de cette même année à Saint-Paul au 2ème Congrès du P.C.R.

Une époque, ô combien difficile pour tout jeune militant communiste. Époque où à Saint-André plus particulièrement, les élections se déroulent dans un climat malsain. Insultes, agressions, fraudes, expulsions des assesseurs des bureaux de vote, etc... font encore partie du folklore électoral.
Adrien Larivière garde d’ailleurs toujours en mémoire les images de ce dimanche agité du 10 décembre 1967, où il est contraint pour sa sécurité d’abandonner vers 13 heures le bureau de vote où il est assesseur de Paul Vergès, candidat aux municipales face au Dr Dubard. Un dimanche tristement célèbre au soir duquel Édouard Savigny, un sympathisant communiste, trouve la mort, roué de coups par les nervis à quelques pas de la Mairie. Un scrutin entaché d’irrégularités, annulé par le conseil d’État en 1969. Lors de l’élection partielle de la même année, Adrien Larivière est présent sur la nouvelle liste de Paul Vergès. Il prend progressivement toute sa place dans la vie et le fonctionnement de la section PCR, réunions de cellules, réunions de quartiers, vente de “Témoignages”, manifestations diverses...

Adrien Larivière devient dans le secteur de Cambuston, Champ Borne, un élément essentiel sur lequel s’appuient Ary Payet et Adrien Minienpoullé. En mars 1976, Adrien Minienpoullé est brillamment élu conseiller général de Champ Borne, face au candidat de la droite Armand Barau. Son élection, reconnaît-il encore aujourd’hui, il la doit en partie au travail fructueux de Larivière.
En dépit de l’échec enregistré dans le même canton 3 ans plus tard, en raison de la fraude électorale, Adrien Larivière ne baisse pas les bras... il accueille avec enthousiasme la victoire tant espérée de la gauche... en 1981 et participe activement aux côtés de Laurent Vergès à Saint-André, à toutes les batailles. Élu conseiller municipal en mars 1983, scrutin où Laurent Vergès s’est vu voler son élection de maire de Saint-André, il siège jusqu’en mars 2001, ayant été réélu en 1989 et 1995. Dix-huit années pendant lesquelles Adrien Larivière prend au sérieux son rôle d’élu de l’opposition. Il intervient fréquemment auprès de la Mairie pour faire part des doléances de la population. D’ailleurs, il ne cache pas que ce sont ses interventions répétées qui ont contraint la Mairie de Saint-André à effectuer les travaux visant à protéger le cimetière de Champ Borne contre les dangers de la mer.
Père de 9 enfants, Adrien Larivière milite aussi dans le milieu associatif. Il s’investit au sein de la Fédération des Conseils de parents d’élèves (FCPE). Il siège pendant 20 ans, de 1972 à 1992, dans différents conseils d’écoles et conseils d’administration des collèges de lycées de la région Est. De situation modeste, Adrien Larivière a souvent du mal à joindre les deux bouts, mais fidèle à ses idéaux, il ne cédera jamais aux chants des sirènes.
Au contraire, très persévérant, il prend une part active dans les campagnes des municipales de 1995 et 2001 aux côtés de Claude Hoareau.

Plus récemment, aux cantonales de mars 2004, Adrien Larivière s’investit pleinement, notamment dans son quartier très vaste de Cambuston. Élections qui se soldent par la victoire d’Yvon Virapin, dans ce même secteur de Cambuston, et celle d’Éric Fruteau en ville. De nature calme, Adrien Larivière qui fêtera l’an prochain ses 70 ans, est connu aussi pour sa courtoisie.
Après 40 ans de militantisme, il est encore très actif et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Il assume toujours, avec plus de conviction que jamais, les tâches de la section PCR de Saint-André et celles de la Direction de son parti.
Adrien Larivière, un militant communiste qui suscite le respect.

Paul Dennemont


Le travail scolaire à la maison

Il y a ceux qui sont pour : les enseignants qui estiment qu’il faut compléter heureusement le travail fait en classe par des devoirs, des exercices et des leçons à apprendre... en dehors de l’école. Ils sont suivis par les parents qui y voient également un bénéfice réel pour l’enfant, et qui n’hésitent pas à le réclamer, parfois même avec insistance. Mais il y a aussi ceux qui sont contre, et parmi ces derniers, les parents qui pensent que le travail fait sous la direction du maître est amplement suffisant, qu’en dehors du cadre habituel, tout supplément de travail à la maison risque de fatiguer inutilement l’enfant, que de toutes façons ils n’arrivent pas à suivre ce travail, et qu’enfin, les conditions n’existent pas à la maison pour un travail vraiment efficace.

Je dis cela en évoquant les nombreuses fois où j’ai été témoin de scènes pas toujours agréables lorsque des parents se voient obligés de quitter leurs invités pour aller aider tant bien que mal leurs enfants dans les tâches données par l’instituteur ou l’institutrice. Le problème n’est pas nouveau, il revient de temps en temps un peu comme le serpent de mer qui sort de l’eau pour disparaître, et ressortir plus tard.
Et pourtant, depuis plus d’un siècle, instructions et circulaires n’ont pas manqué, venant directement du Ministère dit de l’Instruction publique ou de l’Éducation nationale, ou par le canal des inspecteurs d’académie, pour déconseiller, voire carrément interdire une pratique déjà ancienne et toujours en vigueur, jugée par les uns anti-pédagogique et par les autres absolument indispensable dans l’intérêt bien compris des élèves.

Voici justement ce qu’écrivait en juin 1912 l’inspecteur d’académie de la Haute-Marne à ses "Chers collaborateurs" :
"J’ai appelé déjà votre attention sur les devoirs écrits faits dans la famille. Je vous ai dit que l’utilité en était fort contestable, qu’ils risquaient, après une journée scolaire de 6 heures, de fatiguer l’enfant, que les conditions matérielles où ils sont la plupart du temps exécutés pouvaient les rendre nuisibles à la santé de nos élèves ; et je vous ai recommandé de les donner très courts, si vous ne les supprimiez pas tout à fait.
J’estime, expériences faites, que leur suppression absolue s’impose. (...)"

Suit une série d’arguments détaillés que je ne reprendrai pas ici pour n’en retenir que ceux contenus dans le paragraphe ci-dessous :
"(leur suppression absolue s’impose)... dans l’intérêt des études : les enfants ne peuvent que travailler mal dans des conditions défectueuses. Ils y oublient les méthodes de l’école. Et l’éducation même n’est pas sans en être fâcheusement touchée. Il est impossible en effet que le maître contrôle toujours, et toujours sérieusement, les devoirs faits à la maison. L’enfant s’habitue alors à bâcler un travail, à qui le maître ne peut pas accorder l’attention nécessaire (...)".

Croyez-vous que les choses aient vraiment changé depuis ?

Georges Benne


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