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20 septembre 2004
Éveiller les consciences
J’ai lu avec intérêt le courrier des lecteurs que vous avez fait paraître le 16 septembre sous le titre : “Une place pour les sciences sociales”. Je n’ai nullement souhaité être injuste en ne mentionnant ni la sociologie ni l’anthropologie. Tout simplement mon propos visait surtout à tracer des pistes susceptibles d’améliorer la pratique quotidienne de l’action politique et je manifestais aussi mes regrets voire mes révoltes. Je ne visais pas à l’exhaustivité de mon courrier. Votre remarque, fort juste, va me permettre de compléter quelque peu ma pensée. Bien sûr que vous avez raison, tant la sociologie que l’anthropologie ont un rôle important à jouer dans la marche de la société. Mais pas seulement ces 2 disciplines, toutes les connaissances, toutes les sciences et en général tous les savoirs. Que vaudrait un savoir n’ayant pour seul but la connaissance, une idée suspendue à une chimère elle-même accrochée au vent qui passe. Une idée ne m’intéresse que si on peut la mettre en pratique pour améliorer la vie des gens, soulager leurs peines. Je ne prétends nullement à la proclamation d’une vérité révélée, ce n’est que ma vérité d’humaniste. Les purs esprits me lassent, les grands discours non suivis d’effets me fatiguent. Il doit y avoir 2 temps dans l’action : la pensée, la réflexion, l’analyse, la mesure, l’étude de faisabilité. Si au terme de cette 1ère phase ce n’est pas faisable, on laisse tomber ; l’idée n’était pas bonne ; elle ne mérite pas de vivre. Une bonne idée est donc d’abord réalisable.
Pour apprendre à faire cette démarche, nous avons de merveilleux outils : les écoles, les collèges, les lycées, les universités. Réussissent-ils ? Ce n’est pas à moi ici d’apporter une réponse. Chacun sa réponse. Mais le monde de l’éducation, et j’insiste tout particulièrement sur ce mot de l’éducation, qui a comme mission fondamentale la transmission des savoirs, de tous les savoirs, a aussi comme mission d’éduquer, de former les futurs citoyens, les futurs électeurs, les adultes de demain. Et là, dans ce domaine, et c’est encore une opinion personnelle, l’école a failli. Quand je mesure la somme incalculable des choses que j’ai apprises à l’école et qui ne m’ont jamais servies à quoi que ce soit, et quand je mesure l’autre somme incalculable des choses nécessaires à ma vie et parfois à ma survie que l’on ne m’a pas apprises, oui je dis l’école a failli. Je sais que l’on peut disserter longtemps sur ce qui sert directement ou indirectement. J’aurais aimé savoir comment il faut s’alimenter, comment on doit protéger sa santé en apprenant des règles d’hygiène de vie, J’aurais aimé savoir quelles sont les règles qui organisent la vie en société, mes droits et mes devoirs, j’aurais aimé connaître les fonctions des principaux corps de notre société. Je crois, je veux croire qu’ainsi on pourrait éveiller les consciences. Apprendre pour savoir, savoir pour donner, pour construire.
L’Université est le dernier maillon de cette formation et parce qu’elle s’adresse à de jeunes femmes et de jeunes hommes, on est en droit d’attendre, de la part d’élèves universitaires, une prise de conscience citoyenne. Malheureusement trop souvent il n’y a rien, rien de rien. De mon expérience personnelle de chef d’établissement ayant eu à embaucher il y a quelques années des emplois jeunes dans le collège que je dirigeais alors, j’affirme que plus de la moitié des postulants, titulaires d’un Bac + 3, n’avaient aucune idée de la société dans laquelle ils vivaient. Je vous livre quelques exemples : À quoi servent les élections régionales ? R : à élire les députés. Qui sont les présidents des assemblées locales ? Pas de réponses. Qu’est-ce que l’Éducation nationale ? R : c’est pour enseigner. Quoi ? R : tout. C’est quoi tout ? Le français, les math. C’est tout ? L’histoire. Vous postulez pour un poste d’emploi jeune à l’E.N. Avez-vous un projet personnel ? Être emploi jeune. Et après ? Pas de réponse. J’en passe et des plus tristes. Une question me brûlait les lèvres : de quelle couleur est la bulle dans laquelle vous vivez ? J’estime que lorsque l’on a une licence, c’est à dire Bac + 3, on n’a pas le droit d’être si peu citoyen. Abandonner ainsi les jeunes sans le moindre bagage social et politique au sens noble du terme ne me paraît pas acceptable... En décembre 1990, dans le n° 11 de la revue “Terre des hommes” que je présidais alors, nous avions choisi de faire un article sur l’université de La Réunion. En couverture un titre : “Quelle Université pour quelle Réunion ?” La photo de couverture représentait le parking de l’université avec Mercedes et belles voitures. Je laisse à chacun le choix de ses réflexions.
Oui à l’implication de toutes les sciences, de tous les savoirs, la sociologie comme l’anthropologie qui doivent être les bases fondamentales de la participation des étudiants devenus citoyens à l’évolution de la société, qui leur a permis d’acquérir toutes ces connaissances. Il doit y avoir un temps pour apprendre et recevoir, mais il doit aussi y avoir un temps pour rendre et donner. Donner à son pays, à son île.
Jean Linon,
libre citoyen
Fruits et légumes ?
Et pourquoi pas un dialogue plus direct entre producteurs et consommateurs ?
Actuellement, ce dialogue se résume au choix sur les rayons des marchés ou des supermarchés. C’est un peu court. Résultat : Le producteur malin produit de plus en plus beau mais la variété, la valeur nutritive et le goût de ses produits ne cessent de baisser.
À terme, c’est la qualité, la variété de notre alimentation, et finalement notre santé qui vont en souffrir. À La Réunion où le climat permettrait la fantastique variété tropicale, on ne trouve plus que des pommes golden et des tomates hollandaises particulièrement insipides. De qui se moque-t-on ? Consommateurs, réagissez ! Élus, chefs d’entreprise, soyez responsables ! Dans un pays comme le nôtre, il devrait être interdit de vendre des fruits et légumes importés (de si loin) moins chers que les produits locaux. Il en va de l’équilibre socio-économique et écologique de notre région, il en va de la santé de nos concitoyens. Oh, bien sûr, cela réclame un petit effort, un peu d’imagination et de réflexion. Mais le jeu n’en vaut-il pas la chandelle ? Si le producteur local ne se lance pas dans cette voie, c’est qu’il n’y est pas encouragé.
Consommateurs, réclamez des fruits tropicaux savoureux (Abricot des Antilles, Barbadine, Bilimbi, Bigarade, Canistelle, Cérimoya, Chérimbelle, Corossol, Carambole, Coing de Chine, Cerise des Antilles, Cerises de Cayenne, Cerises de Ceyland, Cerises du Brésil, Dourian, Dovyalis, Jambrosade, Mambolo, Mangoustan, Noix du Queensland, Papaïne, Pitahya, Pomme cannelle, Pomme Jacquot, Pomme de lait, Prune d’Inde, Prune Malbar, Prune malgache, Ramboutan, Sapote, Sapotille, Vavangue, etc.) réclamez ces ignames succulentes et ces choux caraïbes étonnants (et autres Agati, Ambrevade, Antaque, Pois sabre, Voandzou, Voeme, etc.). Vous participerez ainsi au redressement de cette filière, vous travaillerez pour votre santé et celle de notre île.
François Maugis
Saint-Benoît
Le coq de bruyère péi (Gallus gallus)
Peu de gens le savent mais il existe à La Réunion un volatile communément appelé “coq de bruyère” et qui n’a rien à voir avec les coqs de bruyère de France et d’ailleurs - les Tétras (tétrao urogallus et autres) - puisqu’il s’agit en fait d’un simple coq sauvage ; un “Gallus gallus” ou encore “Indian red jungle fowel”.
Selon Charles Armand Barau, qui en donne une description très précise dans son excellent guide sur “Les oiseaux de La Réunion” paru en 1982, ce coq de bruyère péi "est originaire d’Asie, de l’Inde à la Malaisie" et, "des individus sauvages provenant d’Indochine auraient été lâchés à Bras-Panon à la fin du siècle dernier (le 19ème) par le sénateur Crépin". En tout cas, il "ne peut être confondu qu’avec son homologue domestique bien que le coq pays soit en général nettement plus fort et élancé".
Différence notable tout de même avec le coq domestique, c’est que ce coq de bruyère péi est un gibier, "extrêmement méfiant" et "se défendant bien dans son habitat impénétrable fait de fourrés et de ronces". Ce qui rend sa chasse assez ardue. On ne le découvre que tôt le matin et tard le soir, à la lisière des forêts, mais c’est son chant, identique à celui du coq domestique - mais "plus clair et qui s’interrompt brusquement" - qui le trahit. Doublement.
Il trahit sa présence d’abord. Mais de plus, ce volatile, juché en général sur une haute branche, a le tort de... s’écouter chanter. Et, s’écoutant chanter, il n’entend rien d’autre. Ce que le chasseur a très vite compris. Alors, l’approche serait, selon certains témoignages, des plus simples : il suffirait de se rapprocher de l’oiseau pendant qu’il chante puisque s’écoutant il en devient sourd, puis de s’arrêter et d’observer le plus grand silence lorsqu’il cesse de chanter. Et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’il soit à portée de fusil. Et là, d’une giclée de plombs - moyens de préférence - on lui coupe à jamais le sifflet. Mort glorieuse pour un chanteur que d’être ainsi foudroyé en pleine vocalise (...n’en déplaise à certaines âmes sensibles mais qui ne dédaignent pas pour autant la chair des coqs).
Toujours selon Charles Armand Barau, "une petite population se maintient dans les hauts de l’Est, de Sainte-Marie à Saint-Benoit, vers 5/800 mètres (d’altitude), en lisière de la forêt dense, au contact des zones dégagées des prairies et des cultures". Mais dit-il, "il est possible que ce noyau diffuse, puisqu’un coq a été entendu vers le col du Taïbit en mai 1974 par A. Cheke", un naturaliste et ornithologue qui a consacré près d’une dizaine d’ouvrages à la faune de La Réunion et des Mascareignes dans les années soixante-dix à quatre-vingts.
La diffusion a dû bien se propager depuis puisque c’est en plein cœur même de la capitale, Saint-Denis, du côté du Palais de la Source ce mercredi et de celui de la Pyramide inversée ce jeudi (8 et 9 septembre - NDLR), qu’on a entendu, dans toute l’île, un concert de coqs de bruyère péi, rassemblés pour la circonstance. Il y en avait de toutes les couleurs, de toutes les espèces et pour tous les goûts, qui s’écoutaient chanter à qui mieux mieux. Les uns en “Loom-majeur”, les autres en “L-POM” mineur et vice-versa.
Sans vouloir pour autant leur souhaiter le même sort que le “Gallus gallus” des hauts de l’Est - d’autant que s’ils restent de cuisine, ils sont tout ce qu’il y a de plus inconsommables - on se dit parfois qu’en leur mettant un grain de sel sous la queue, ou mieux sous la langue, ils pourraient au moins écouter leur... silence. Ils y gagneraient, et tout le monde avec. Le silence n’est-il pas d’or ?
Isménie
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