
Turbulence à la Mairie de Saint-André
5 juillet, parAprès les coupures d’eau mémorables sur fond de polémique, le conflit Mairie de Saint-André-Cirest qui perdure, les plaintes à répétition, les (…)
21 janvier 2005
(Page 10)
Handicapés : une loi pour rien ?
Vivre handicapé dans la France de 2005 est une grande épreuve. Nous sommes depuis des décennies privés de liberté. Notre “mise à part” à nous, citoyens différents, a commencé lors de notre naissance, après un accident, une maladie, avec la captivité de la mobilité réduite, de l’immobilité, de la cécité, du trouble sensoriel ou psychique. Nous sommes aujourd’hui 5 millions dans notre propre pays à espérer une loi “de libération”. Jamais depuis la Première Guerre mondiale nous n’avons été aussi nombreux.
Face à l’incompréhension, la timidité des aides et la complexité des situations, nous dénonçons aujourd’hui le risque d’une loi “bonne conscience” sur le handicap qui ne nous projetterait pas dans les trente prochaines années mais voudrait donner l’impression d’agir.
Nos lieux de vie à nous sont nos centres médico-sociaux, IME, MAS, CAT... pour les plus chanceux, puisque plus de 4.000 d’entre nous ont dû se réfugier en Belgique, faute de places en France. Nos allocations ne nous permettent qu’une vie difficile, sans moyen de lutter contre notre exclusion de la cité, de ses transports, de la vie sociale, culturelle et politique.
Nous ne pouvons voter que dans certaines mairies, ne suivre que certaines émissions à la télévision, n’acheter que dans certains magasins.
Notre pays est un labyrinthe pour ses ressortissants handicapés aux yeux d’un visiteur anglo-saxon ou scandinave.
Être citoyen handicapé en France, c’est vivre sans accès véritable à l’outil de travail (une entreprise sur trois nous rejette, 12.000 cadres handicapés titulaires d’un Bac +2 sont au chômage), avec un accès restreint à l’école (40.000 enfants rejetés chaque année), des structures médico-sociales souvent archaïques.
Nous sommes de plus en plus nombreux (car nous vivons de plus en plus longtemps) et nous devons nous partager des budgets en constante diminution qu’un lundi de Pentecôte ne saurait inverser. Ce geste à la frontière du paternalisme ne suffira pas.
En 1989, la Charte communautaire des droits sociaux fondamentaux des travailleurs proclamait une nouvelle fois le droit des personnes handicapées à bénéficier de mesures d’intégration professionnelle et sociale passant par la formation professionnelle, l’ergonomie, l’accessibilité, la mobilité, les moyens de transport et le logement. Les débats de 2004 sur le handicap ont soigneusement occulté l’évaluation des ressources nécessaires à ces politiques, effort qu’on évalue à une dizaine de milliards.
Au début du quinquennat, le président Chirac nous avait promis un grand chantier. Après deux ans d’attente, Mmes Boisseau et Montchamp, deux inconnues du monde politique et associatif, ont eu pour feuille de route de rénover une loi mais avec un budget minimum (800 millions d’euros, soit 15 euros par mois par personne handicapée).
La menace d’un début de grève de la faim d’un chanteur populaire a certes permis une avancée à l’arraché sur le dossier des retraites, mais quel contraste entre cet Hémicycle déserté lors de l’examen du texte et les milliers de familles abandonnées, victimes d’une tragédie sociale, et ces parlementaires valides qui ont déserté les débats à la veille du réveillon.
Le Collectif des démocrates handicapés (C.D.H.) dénonce un chantier présidentiel marqué par la méconnaissance des besoins et des attentes réelles des citoyens handicapés, une secrétaire d’État qui avoue découvrir le sujet en plein examen du texte et qui oppose l’article 40 de la Constitution dès qu’il s’agit d’augmenter l’effort de la nation, un Parlement tenté de devenir une chambre d’enregistrement, des associations inaudibles et désunies qui ont traduit l’espoir des personnes handicapées en déception collective.
En débattant du handicap, les représentants du peuple ont-ils vraiment compris que la situation de dizaines de milliers de personnes handicapées et de leur famille était dramatique ?
La deuxième lecture du texte de loi s’est distinguée par la médiocrité de sa méthodologie et de ses propositions (accessibilité, hébergement, représentativité, revenus, CAT...). Trop d’amendements ont été apportés en dernière minute, des groupes de travail prévus pour “l’après-loi”, l’amendement About ouvrant une porte aux associations non gestionnaires d’établissement et l’article 2A garantissant une aide vingt-quatre heures sur vingt-quatre aux citoyens les plus dépendants ont été repoussés par le gouvernement.
Cette loi, qui aurait dû être un grand chantier, sera probablement un échec collectif car elle a été faite sans débats publics dans les régions (comme ce fut le cas sur la décentralisation ou l’école), et la plupart des décisions stratégiques ont été renvoyées à d’improbables décrets.
Le droit à compensation risque d’être un habile rhabillage de ce qui se faisait avant puisque la part du PIB consacrée au handicap reste la même. La maison du handicap sera-t-elle plus qu’un relookage de la COTOREP et des CDES aux frais des départements ? En attendant, les parents d’enfants autistes réclament toujours des secours et des milliers de polyhandicapés vivent une tragédie quotidienne.
L’ampleur croissante du problème aura vite fait de faire oublier l’autosatisfaction des rédacteurs du texte. Trop de citoyens handicapés se sentent humiliés par la timidité de quelques associations historiques qui ont préféré troquer le statu quo et l’enfermement à une ouverture des portes de la cité et de l’autonomie.
Le CDH continuera pour sa part à réclamer un vaste plan quinquennal au profit des citoyens handicapés toujours retenus en otages par indifférence et tiédeur politique.
Jean-Christophe Parisot,
président du Collectif des démocrates handicapés
Dieu est-il responsable de la catastrophe qui a frappé la population d’Asie ?
Réponse embarrassée de Mgr Aubry
N’étant pas croyant, ce n’est pas à moi que l’idée viendrait de rendre Dieu responsable de l’effroyable catastrophe qui a frappé le 26 décembre les malheureuses populations de l’Asie. J’imagine en revanche le désarroi des croyants, de ceux du moins qui réfléchissent.
Car enfin, si Dieu existe, s’il a créé le ciel et la Terre, si donc il a, de propos délibéré, bâti notre planète de telle sorte que les continents soient juchés sur des plaques tectoniques qui s’entrechoquent, je ne vois pas comment on pourrait le dégager de toute responsabilité dans la survenue des tremblements de terre et des raz-de-marée qui périodiquement endeuillent l’humanité.
Le point de vue de l’évêque
Dans une première réaction à chaud, visiblement en état de choc, l’évêque de La Réunion n’a pas caché son malaise et s’est, selon ses propres termes, "plongé dans une méditation douloureuse sur l’origine du Mal". À ce stade de sa réflexion, il n’en a pas dit davantage. Mais on imagine aisément les deux pôles de son débat intérieur.
Est-il possible que le Mal, comme toutes choses ici-bas vienne de Dieu ? Et faut-il alors renoncer à l’idée d’un Dieu "infiniment bon" ? Ou bien le Mal a-t-il une autre origine, qui échapperait au contrôle de Dieu ? Et dans ce cas, faut-il admettre que Dieu ne serait pas "tout puissant" ? Il a fallu deux semaines à Mgr Aubry pour sortir de cet affreux dilemme. Ce n’est que le 14 janvier qu’il a livré à la presse le fruit de ses réflexions.
"Dans la pensée judéo-chrétienne, écrit-il, Dieu a tout créé bon... Mais le jeu de la liberté humaine face à “l’arbre de la connaissance du bien et du mal” a été faussé par le diable. Le dia-bolos, c’est le diviseur qui fausse la conception du bien et du mal, engendre le soupçon absolu, détruit l’unité de la personne humaine, brise l’harmonie entre l’homme et la femme, entre le couple et son environnement, entre l’humanité et la planète Terre, dans un cosmos alors perturbé".
Le sens du plaidoyer n’échappe à personne : Dieu est innocenté et les coupables sont identifiés. Cependant, le rapport de causalité entre la fable du fruit défendu et l’effroyable tsunami du 26 décembre paraît encore bien ténu. Mgr Aubry va s’employer à l’expliciter.
"Car tout se tient, explique-t-il. Le monde matériel créé pour le bonheur de l’homme et de la femme devait partager ce même bonheur... (sic). Mais en raison du malheur engendré par l’homme dans les relations humaines et la création, le monde matériel peut connaître lui aussi un état violent qui peut parfois se retourner contre l’homme".
Une argumentation pathétique
Argumentation pathétique ! Avec une abnégation qui force l’administration, l’évêque de La Réunion, au bénéfice de la foi, se dépouille lui-même de la brillante intelligence que tout le monde lui reconnaît, pour plonger dans les eaux enchantées de la pensée prélogique, où l’on voit le monde matériel inanimé partager le bonheur d’êtres pensants, et l’ingestion d’un fruit par un individu provoquer la violence des éléments déchaînés !
En d’autres termes, selon l’évêque, la Création aurait été parfaite sortant des mains de Dieu. Tout dans la nature - animaux féroces, bêtes venimeuses, vermine, microbes et virus - aurait été prévu pour le bonheur de l’homme. Le monde matériel lui-même, partageant ce bonheur, ignorait la violence : le feu ne déclenchait pas d’incendies, l’eau ne provoquait pas d’inondations, le vent n’engendrait pas de tempêtes, les plaques tectoniques s’abstenaient de dériver et de s’entrechoquer. Le cosmos ronronnait d’aise.
Hélas ! un grain de sable, échappant à la préscience divine allait se glisser dans les rouages de la grandiose mécanique si soigneusement conçue et réalisée par le dieu tout-puissant. Et toute la création, aller se dérégler, se pervertir, se détraquer. Irrémédiablement ! À jamais !
Il a suffi d’un petit fruit croqué à belles dents pour que les animaux féroces, les bêtes venimeuses, la vermine, les microbes et les virus assaillent les pauvres humains, pour que les éléments se déchaînent, pour que les plaques tectoniques se mettent à dériver et à s’entrechoquer, pour que le cosmos tout entier soit "perturbé !!"
... Et pour que, des milliers de générations plus tard, un épouvantable tsunami fasse en quelques secondes périr plus de 200.000 personnes innocentes qui, pour la plupart d’entre elles, n’avaient jamais entendu parler ni d’Ève, ni d’Adam, ni du diabolos, ni du fruit défendu.
Daniel Lallemand
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