Le courrier des lecteurs du 22 décembre 2004

21 décembre 2004

(Page 9)

Le témoignage d’une femme battue

Je vous écris suite à votre article du 24 novembre 2004 intitulé “L’indifférence ne doit pas tuer une seconde fois” et qui m’a beaucoup touchée.
J’ai moi-même été victime de violences conjugales et j’ai dû fuir La Réunion avec mes enfants pour échapper à la pression de mon ex-mari et retrouver en Métropole un semblant d’équilibre, et je vous assure que c’est difficile quand on nous a pris jusqu’à l’estime de soi-même.
J’ai vécu ce que tant de femmes à La Réunion, trop de femmes subissent encore aujourd’hui. J’ai connu l’amour passionné de celui qui a fini par tenter de me tuer et s’attaquer aux enfants.
J’ai connu d’abord quelques violences verbales, puis physiques, légères au départ, on pense : ça ira mieux demain, ça ne peut pas être vrai, c’est fini, puis le provisoire, la crise passagère deviennent quotidiens, sempiternels.
J’ai connu les pardons, les cadeaux, les pleurs, les chantages affectifs, les promesses de fin d’année que ça n’arrivera plus.

J’ai connu le mépris, l’éloignement, l’emprisonnement, le sentiment d’être devenue une chose, une vulgaire poupée dans les mains d’un psychopathe. Mais quand en pleine nuit j’ai dû sauter le barreau avec mes enfants sous le bras, hurler pour alerter les voisins, les supplier de me laisser entrer chez eux le temps d’appeler la police, alors j’ai connu l’interminable attente au bout du fil, les questions “stupides” des policiers alors que dehors une bête humaine saccage tout sur son passage avec la seule volonté de tout détruire, mes enfants hurlant, pour que finalement la police ne trouve pas la bonne adresse après avoir consulté un plan erroné de la ville...
J’ai connu le passage en correctionnelle auprès du juge qui dans un premier temps se trompe de dossier et m’accuse d’avoir menti, puis le procureur qui finit par proclamer dans une salle pleine à craquer que dans le cadre de violences conjugales, celui qui bat et qui frappe n’est pas plus responsable que celui qui est frappé...!

Certes mon mari a été condamné, mais si peu au fond. Imaginez-vous ce que les paroles du procureur ont pu représenter pour moi quand mon seul tort dans ces moments là était de me trouver sur le chemin de mon mari ?
J’ai connu le discours de l’avocat qui osait prétendre que le juge saisi pour le divorce n’était pas en faveur des divorces pour fautes et préférait voir les torts partagés, lui-même étant en instance de divorce !
Et là, j’ai connu le sentiment d’abandon le plus total, de démission de la société face à ses responsabilités. Comment de tels discours peuvent-ils être encore prononcés au 21ème siècle ? Comment voulez-vous que les femmes brisent le silence ?

Tant que la société réunionnaise sera entre les mains de cette oligarchie machiste du moment où tout est décidé par magouille entre hommes, rien n’évoluera. Et pour ce, je trouve votre travail admirable, il y a tout à faire dans ce domaine à La Réunion.
Les femmes en Métropole sont bien mieux conseillées et soutenues. Pour exemple, c’est depuis la Métropole que j’ai pu avoir des contacts avec une association de femmes contre les violences sur Saint-Denis, étant à La Réunion on m’a affirmé qu’une telle structure n’existait pas quand j’ai demandé de l’aide.
L’homme qui bat sa femme tente de lui ôter la vie ; la société, par son inertie, lui enlève le peu de dignité qu’il lui reste.


Je souhaite rester dans l’anonymat


À propos de la gestion de la Maison familiale de l’Est

La mauvaise gestion humaine et financière de la direction de la Maison familiale de l’Est ne semble pas vouloir s’améliorer.
Ces derniers mois la situation a empiré :

- un déficit financier qui s’aggrave d’année en année depuis quatre ans - plus de 180.000 euros de déficit pour l’année dernière ;

- harcèlement du personnel qui a abouti à 11 arrêts maladie pour dépression cette année ;

- une dizaine de procès aux prud’hommes pour harcèlement, non respect de la législation du travail, licenciement abusif ;

- entrave à la liberté syndicale ;

- montée de la violence des élèves contre les formateurs (dégradation de véhicule de formateur, agression verbale, menaces d’agression physique) sans sanction de la part de la direction ;

- constatation des actes d’incivisme dans l’enceinte de l’établissement (consommation de zamal, d’alcool...) ;

- élimination de toutes personnes soupçonnées d’avoir voté ou d’appartenir à la CGTR ou qui refusent de participer à la campagne de délation et d’incitation à la haine contre les délégués du personnel CGTR.

La CGTR demande qu’une enquête sérieuse soit menée par les autorités compétentes parce qu’elle craint pour la sécurité des élèves et pour que les adolescents et adolescentes soient protégés.
Nous demandons à tous les financeurs de vérifier si les fonds publics attribués à cet organisme sont utilisés à bon escient.
Nous avons jusqu’ici laissé aux autorités compétentes des Maisons familiales le soin de trouver des solutions à ces problèmes graves.
La Fédération des Maisons familiales de La Réunion nous avait garanti de faire le nécessaire pour faire arrêter en urgence les abus de pouvoirs et les actes irresponsables du président et du directeur. Celle-ci semble avoir été désavouée par leur Union nationale qui jusqu’ici refuse de prendre une décision, et semble vouloir couvrir tout ce qui se passe.

Pour la CGTR,
Serge Latchoumanin


Lettre ouverte au député-maire du Tampon

Dans votre dernier numéro d’”Altitude” (journal communal), je constate que la 3ème jeunesse du Tampon est mise en valeur. Mais ce que vous reproduisez dans votre journal ne reflète pas la réalité.
Beaucoup de clubs aujourd’hui sont obligés de mettre la clé sous la porte, faute de moyens, dont celui de Pont d’Yves dont je suis la présidente. Vous m’avez coupé ma subvention annuelle, vous m’avez obligé à louer une salle pour pouvoir réunir et faire danser mes adhérents, vous m’avez supprimé mes moyens de transport, aujourd’hui les personnes âgées de Pont d’Yves sont dans la rue.
Et j’étais obligée de mettre mon club en sommeil, plus de moyens financiers.
Moi je trouve que c’est un manque de respect vis-à-vis de ces anciens qui ne demandent qu’à s’amuser. Aujourd’hui des centaines de personnes âgées sont désemparées et sont privées de leur passe-temps favoris.
J’espère que dans un futur proche nous pourrons reprendre nos activités et continuer à partager la joie et la bonne humeur dans ce petit quartier des hauts du Tampon.
Monsieur le maire, ces personnes aujourd’hui dans la rue s’en souviendront longtemps.

Mme Laurent,
présidente du club Arc en Ciel de Pont d’Yves


La liberté ! Quelle liberté ?

Tous ces gros zozos qui aujourd’hui organisent les festivités du 20 décembre me font bien rigoler (même si en l’occurrence je ris jaune) : 364 jours par an, ils se comportent en véritables esclavagistes, qui avec les employés communaux, qui avec des salariés qui vivent un état de soumission avec le “grand chef”, et le 365ème jour, ils fêtent l’abolition de l’esclavage ! Ce 20 décembre, fête de la liberté mal nommée, certains d’entre nous sont astreints à vendre des biens aux autres qui ont la chance de ne pas travailler. Vendeurs ou acheteurs, nous sommes tous “couillonnés” sur l’autel de la société de consommation.

Quant à moi, toujours rabat-joie, je resterai à la maison ce jour de “fètkaf”. Par respect pour les ancêtres qui ont subi l’esclavage, par égard pour ceux qui se sont révoltés contre leurs chaînes, par solidarité avec mes contemporains qui vivent au quotidien la domination du maître, y compris ce 20 décembre, je ne participerai pas à ce grand cirque.

Joël Grouffaud


Le Queen’s, c’est fini ?

Faute de concertation et de cohérence, la boîte de nuit la plus branchée de La Réunion (selon les meilleurs guides touristiques), ferme ses portes le 31 décembre.
Bizarrement, à la rubrique “Loisirs”, la mairie de Saint-Denis, elle-même, sur son site Internet, semble oublier que 99 % des jeunes fréquentent les boîtes de nuit.
Quand on sait les efforts déployés par nos élus et le CTR (affiches dans Paris, opération gay friendly, etc.) pour attirer la Jet-Set férue de ce genre d’endroit, on est abasourdi.
Et tout ça pour construire un parking ! (Grand Marché).
Un conseil, monsieur le maire de Saint-Denis : Vous avez la chance d’abriter dans vos murs l’un des meilleurs pièges à touristes de l’île, ne négligez pas cet atout.

F.M., un métro branché


Joyeuses fêtes à tous !

Les membres du Bureau et les médiateurs humanitaires du Comité de La Réunion d’Enfants du Monde souhaitent aux parrains, aux donateurs, aux bénévoles, aux amis du Comité et à leur famille de joyeuses fêtes de fin d’année et une bonne année 2005, dans la joie, la santé et la sérénité.
Nous espérons que la situation des enfants et des familles de Madagascar finira par s’améliorer et qu’un avenir meilleur s’offrira à eux. Grâce à vous, nous pouvons continuer notre aide au peuple malagasy dans son accession à la dignité. Nous vous remercions de votre fidélité et de votre participation pour atteindre nos objectifs : nourrir, soigner, scolariser et développer.

Pour le Comité EDM-Réunion
Le président délégué : Patrick Durrieu
Le secrétaire aux parrainages : Marcel Baum
Le trésorier délégué : Érick Bruno
Les médiateurs humanitaires :

- Parrainage : Laurence Dorla

- Comptabilité : Peggy Laurent

- Projets et manifestations : Mylène Notheaux


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