Le courrier des lecteurs du 22 octobre 2004

21 octobre 2004

1962-2004 : de La Réunion à la Polynésie

Quarante-huit ans après, l’Histoire se répète, avec des relents coloniaux.

En application de son plan de bataille destiné à éliminer les "communistes et leurs alliés" de tous leurs postes d’élus dans le département de La Réunion, le préfet Jean Perreau-Pradier, transformé en véritable agent électoral pour le gouvernement au pouvoir en France, profite du décès le 14 novembre 1961 de Léon de Lépervanche, maire du Port, pour provoquer dans la foulée la dissolution du conseil municipal.
Il va donc agir directement sur des fonctionnaires et des employeurs exerçant dans la commune afin d’extorquer la démission des conseillers municipaux, jusqu’à faire intervenir le curé de la paroisse, le père Boulanger. Malgré toutes ces pressions, il n’obtiendra finalement que quatre démissions : ce qui est loin d’être suffisant pour entraîner la dissolution.
Mais qu’à cela ne tienne : avec l’aval du ministre de l’Intérieur, il prendra un arrêté dans ce sens, en pleine illégalité, et procédera à l’installation d’une délégation spéciale chargée d’"expédier les affaires courantes" mais surtout de préparer de nouvelles élections, qui seront évidemment entachées d’irrégularités. Le dit arrêté sera annulé par la suite, par le Conseil d’État pour "excès de pouvoir" - mais seulement deux années plus tard.

Si je reviens sur ces détails qui remontent à plus de quarante ans - près d’un demi-siècle - c’est parce que je retrouve, avec ce qui se passe aujourd’hui en Polynésie, la même atmosphère qui régnait alors à La Réunion, avec les mêmes arrière-pensées, les mêmes calculs ainsi que les mêmes procédés et les mêmes méthodes utilisés à grande échelle à l’époque.
Que ne ferait-on pas pour tenter de remettre en place l’un des plus fidèles soutiens du régime : l’ex-président battu aux dernières élections territoriales, Gaston Flosse, l’ami personnel, nous dit-on, du président de la République Jacques Chirac ? Comme si rien n’avait changé depuis.

Comme elle a raison Christiane Taubira de considérer que dans les départements et territoires français d’Outre-mer, la “décolonisation” n’a pas eu lieu et qu’elle est encore loin d’être achevée.

Georges Benne, 19 octobre 2001


Alerte pour les personnes handicapées

Kola Youssef, représentant départemental 974 Collectif démocrates handicapés (CDH), diffusait le 18 octobre le communiqué ci-dessous.

Le CDH vient de remettre à tous les sénateurs cinquante amendements avant le passage en deuxième lecture du projet de loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées.
Dans ce document, le CDH demande solennellement aux parlementaires de toutes sensibilités "de s’engager aux côtés des citoyens handicapés et de leur famille, constatant que le projet de loi proposé ne garantit aux personnes une complète autonomie et une pleine participation à la vie de la cité".
La loi doit contribuer à faire changer les mentalités. Le texte proposé reste dans le flou le plus total sur les ressources et l’aide à domicile 24h/24 pour les personnes recluses à vie à domicile, les subventions accordées aux maîtres d’ouvrages pour des réalisations inaccessibles, l’accès aux marchés publics d’entreprises ségrégatives, une véritable écoute de la parole des enfants handicapés et de leur famille.
Le CDH dénonce l’absence de volonté budgétaire qui préside à tous les débats et le recours au jours fériés pour compléter le financement. Alors que le nombre de personnes handicapées ne cesse de croître, la proportion du PIB consacré en France au handicap ne cesse de diminuer.
Et nous attirons aussi l’attention des pouvoirs publics sur la situation alarmante que vivent les personnes handicapées des départements d’Outre-mer (...).


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