À propos de la récente visite du préfet à Saint-André

C’est Saint-André donc que le nouveau préfet, Laurent Cayrel a choisi, pour sa première visite officielle dans les 24 communes réunionnaises, le jeudi 11 août dernier.
Le “JIR” et le “Quotidien” ont cru bon de mettre en évidence ce choix du représentant de l’État.
Interrogé par RFO Radio sur sa tournée dans cette commune, le Préfet a précisé qu’il s’agit d’une visite qu’il n’oubliera pas.
Comme je n’ai aucune raison d’avoir un jugement a priori sur la démarche politique du nouveau représentant de l’État dans notre île, je me suis posé la question : qu’est-ce qui a pu autant impressionner notre préfet à Saint-André ?
Après réflexion, je pense qu’il a sans doute été frappé par les explications de Jean-Paul Virapoullé sur ses méthodes utilisées en 1972, pour se faire élire premier magistrat de la commune.
Par ailleurs, le Préfet a dû rester ébahi lorsque le maire de Saint-André lui a confié qu’il est l’élu de France et de Navarre qui détient le record des élections invalidées pour fraudes électorales.
Puis en visitant la Maison Valliamé, Laurent Cayrel a inévitablement été informé des millions qui y ont été engloutis, depuis 20 ans, un scandale sans précédent qui a fait “la lune” de la célèbre émission “Sans aucun doute”, diffusée dans toute la France, et présentée par Julien Courbet.
Ensuite, j’imagine l’étonnement du Préfet lorsque le sénateur maire lui a raconté l’épisode du coffre-fort dérobé à la mairie de Saint-André et qui contenait une importante somme d’argent en espèce devant servir au paiement des salaires des CES. Oui ! J’imagine l’embarras qu’il a du avoir quand Jean-Paul Virapoullé lui a soufflé à l’oreille que l’enquête est depuis, au point mort, que la justice ne fait pas son travail, alors même qu’il a déclaré connaître les auteurs du hold-up.
Je suis persuadé, par ailleurs, que le maire de Saint-André a porté à la connaissance du préfet le dernier rapport de la Cour régionale des comptes sur la gestion de la Commune. Et j’imagine, à ce moment précis, sa stupéfaction et ce d’autant plus qu’à l’occasion de sa visite, il a certainement noté que la préoccupation essentielle de Jean-Paul Virapoullé a été les sous, les sous, et rien que des sous. Je n’insisterai pas sur l’assassinat de son garde du corps devant la mairie, un soir d’élection, pas même sur sa société de pêche à la légine.
Voilà me semble-t-il quelques-unes des raisons pour lesquelles notre préfet n’oubliera pas demain la veille, sa tournée à Saint-André. Par ailleurs, je suis convaincu que Jean-Paul Virapoullé ne manquera pas d’informer d’avantage Laurent Cayrel, lors d’une future visite, sachant que les renseignements qui lui ont été communiqués ce jeudi 11 août, ne représentent qu’une infime partie des informations devant être portées à sa connaissance.
A bientôt Monsieur le Préfet !

Paul Dennemont,
Saint-André

Que ne fait-on pas dire aux “Écritures” ?

Dans son article du 4 août dernier, Reynolds Michel cite un passage de Paul (1ère Épître aux Corinthiens 15, 3-4) : "Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures. Il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures."
Mon propos n’est pas ici d’aborder le fond du problème. Je ne cherche pas à savoir si, oui ou non, le christ est mort pour racheter nos péchés, ni si oui ou non, il est ressuscité le troisième jour après sa mort. Ce sont là deux questions fondamentales pour la foi, que je laisse volontairement de côté.
Ce que j’entends contester, dans le présent courrier, c’est l’affirmation de Paul, reprise en l’occurrence par Reynolds Michel, selon laquelle le mystère de la rédemption d’une part, et la résurrection de Jésus d’autre part, auraient été annoncés où que ce soit dans l’Ancien Testament.

L’annonce de la rédemption ?

Pour montrer que le rachat de nos péchés par Jésus aurait été annoncé dans les Écritures, certains se réfèrent au chapitre 4 du prophète Esaïe. Il y est question, d’une "racine sortant d’une terre aride", d’un individu "méprisé, laissé de côté par les hommes, homme de douleurs, familier de la souffrance". En fait, poursuit Esaïe, "ce sont nos souffrances qu’il a portées", il a été "broyé, à cause de nos perversités... et dans ses plaies se trouvait notre guérison".
Qu’arrive-t-il à cet individu qui, selon certains, préfigurerait Jésus ? Une chose et son contraire. D’une part, au verset 8, "il a été retranché de la terre des vivants". D’autre part, au verset 11, "il verra une descendance et il sera comblé de jours", ce qui signifie, en langage biblique, qu’il aura de nombreux enfants et qu’il vivra très vieux.
Reynolds Michel avouera qu’il est bien difficile de reconnaître le Christ dans cet individu "familier de la souffrance", "méprisé", "broyé", dont le "sépulcre a été mis chez les méchants" et "son tombeau parmi les riches" ! En vérité, on ne peut rien tirer de cohérent des prophéties, lesquelles, dans toutes les religions du monde, sont prononcées ou rédigées traditionnellement sous l’empire de substances hallucinogènes !

L’annonce de la résurrection ?

Pour ce qui concerne la prétendue annonce de la résurrection, certains se réfèrent, au Psaume 16 dont le verset 10 est ainsi rédigé : "Car tu ne m’abandonnes pas à la mort, tu ne permets pas que moi, ton fidèle, je m’approche de la tombe." Reynolds Michel admettra que ce verset ne saurait concerner Jésus. Pour deux raisons : la première, c’est que Jésus a bel et bien été abandonné à la mort. Il s’en plaignait lui-même sur la croix : "Eloï, Eloï, lema sabakhtani ?", ce qui en araméen veut dire : "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?" La deuxième raison, c’est que Jésus a bel et bien été mis au tombeau.
Quant à la résurrection "au troisième jour", il faut beaucoup d’imagination pour en voir l’annonce chez le prophète Osée, où l’on peut lire (en 0,5) : "Venez, retournons au Seigneur... Au bout de deux jours, il nous aura rendu la vie et nous vivrons en sa présence". Le pluriel “nous” ne saurait désigner Jésus.
En vérité, il n’y a pas une seule “prophétie” de l’Ancien Testament qui se vérifie de quelque façon que ce soit. Il en est de même de la prophétie de Jésus annonçant la fin du monde, proche selon lui : "...Les gens d’aujourd’hui ne seront pas tous morts avant que tout cela arrive." 1975 ans ont pourtant passé, tous les gens qui vivaient du temps de Jésus sont morts depuis bel âge et beau temps. Mais la fin du monde n’a pas eu lieu. Il y en a qui l’attendent toujours !

Pierre Labrousse

Hommage à Ann-Mary

Son souffle, un jour guida, vers ta rive, les voiles
De nefs que conduisait la Croix des champs d’étoiles.
Un lumineux matin,
Des hommes sont venus vers Toi. Porteurs de flamme...
(Extrait de la légende de l’Ile).

En guise de conclusion de son œuvre, Ann Mary de La Grange écrit en février 1936 :

Laeta Sorte Mea

Puisque mon beau désir doit être refoulé,
Je te choisis sans vain regret, O solitude !
Je prendrai le chemin que vos pas ont foulé,
Ascètes au cœur pur, épris des altitudes !

Je faiblirai parfois... Je sais... Le Chant ailé
De ma pensée aura ses ombres interludes,
Qu’importe ! Faisant face aux vents échevelés,
Je veux goûter le prix de ma béatitude.

Les plus beaux poèmes de la poétesse ou de Guy Agénor récemment célébré, touchent à cette beauté et au sublime.
Tout comme Mallarmé, le génie des mots hanté par l’Azur Baudelaire dans son insaisissable grandeur ont ouvert notre vision qui élève les cœurs.
Cela est bien difficile à comprendre et à admettre par ceux qui, du fait de leur acrimonie n’ont pas été publiés, ne connaissant en fait ni les œuvres, ni ce que fraîcheur d’âme veut dire.

Christian Vittori

Qui sommes-nous ?

(ou : les grandes dates de l’évolution)

Je fus embarrassé lorsque je voulus expliquer à mes élèves, de façon simple, l’origine de l’Homme. Les ouvrages et les théories contradictoires abondent, les scientifiques ne sont évidemment pas d’accord avec les religieux, mais ne sont pas non plus d’accord entre eux. Chacun des rares squelettes retrouvés fait l’objet d’invraisemblables spéculations où se mêlent politique, philosophie et défense d’intérêts douteux. Pour couper court à toute polémique (qui est l’ancêtre de qui ? quand le singe est-il devenu humain ? etc.) les néophytes que nous sommes, ont tout intérêt à baptiser notre ancêtre : "homme-singe". À charge pour nos scientifiques de nous expliquer plus clairement les détails de cette invraisemblable histoire.

À la veille de la rentrée scolaire, j’ai donc résumé pour mes élèves et les autres, les éléments les plus importants, les plus marquants et les moins controversés. Qui n’a pas, un jour, recherché ses origines proches ou lointaines ?
Souhaitons seulement que ce plongeon dans le passé nous aide à mieux comprendre et aimer le prodigieux miracle de la vie :

- Naissance de l’Univers : il y a 15 milliards d’années, naissance de
la Terre : il y a 5 milliards d’années, apparition de la vie (êtres
unicellulaires) : il y a 4 milliards d’années, apparition des plantes et des animaux : il y a 3 milliards d’années, apparition des vertébrés : il y a 500 millions d’années.

- Les plus gros animaux de la Terre, les dinosaures, apparaissent il y
a 220 millions d’années et disparaissent, il y a 65 millions d’années.

- Les singes apparaissent, il y a 38 millions d’années.

- Certains singes commencent à se tenir debout il y a plus de 6
millions d’années.

- Certains hommes/singes commencent à parler, il y a 2 millions
d’années et commencent à faire du feu 1 million d’années plus tard.

- Beaucoup d’espèces d’hommes/singes disparaissent (Australopithèques,
Homo Abilis, Homo Erectus, Homme de Neandertal, etc.).

- Il y a 40.000 ans, l’homme/singe le plus évolué (l’Homo Sapiens
Sapiens) avait envahi toute la planète. Il n’a pas le plus gros cerveau des
hommes/singes (1.350 centimètres cubes alors que l’homme de Neandertal en avait 1.600).

- Mais l’homme d’aujourd’hui, qui est-il ? Malgré les milliers de scientifiques et de religieux qui se penchent sur son berceau, nous ne le savons toujours pas avec certitude. Les souvenirs datant de plus d’un million d’années sont rares. Il est peut-être le résultat d’un croisement entre l’Homo Erectus qui n’avait que 1.000 centimètres cubes de cervelle, mais qui savait faire du feu et l’homme de Neandertal, ou tout simplement le résultat de l’évolution.

Sam Arcande

[email protected]