Le courrier des lecteurs du 24 decembre 2005

24 décembre 2005

Bonjour Papa Noël

Cher Papa Noël,
Le petit enfant que je reste fait appel à ta générosité et à ta sagesse même si beaucoup d’autres ne reconnaissent pas toujours tes bienfaits.

Cher papa Noël,
Pourrais-tu, à l’occasion des fêtes de Noël et de Nouvel An, au-delà des cantiques que nous chantons, nous inspirer les voix et les moyens pour qu’une joie réelle et durable accompagne les Réunionnais en particulier et tous les enfants ici et ailleurs, au-delà de la bonne nouvelle de la venue de Jésus ?

Cher Papa Noël,
Peux-tu, dans tes prières, aider la France à réduire son taux de chômage qui condamne les enfants du “Bon Dieu” dans la pauvreté ?

Cher Papa Noël,
Ne peux-tu pas aider les dirigeants européens à chanter des cantiques sociaux pour sortir les populations du déclin moral qui pèse lourdement dans beaucoup de pays membres de l’Union européenne depuis le dernier référendum ?

Cher Papa Noël,
Toutes les 30 secondes, le paludisme tue un enfant en Afrique : ne peux-tu pas faire quelque chose pour aider à le neutraliser ?

Enfin, Cher Papa Noël,
Pouvons-nous espérer pour l’année nouvelle, que nos dirigeants agiront concrètement contre : l’oppression, la violence, les lois sans Vie, les injustices, les jugements iniques ?

Oui, Cher Papa Noël,
Je peux tout autant, aux térritoires violés, saccagés, aux pillages, à l’arrogance des notables, aux gains iniques de certains, aux catastrophes naturelles, aux famines dans le Monde, notamment en Afrique. De tout cela, pouvons-nous compter sur vous ?

Samuel Mouen


À François de Langevin, Joyeux Noël 2005 !

François, tu es venu vers moi sans me connaître. Joyeux Noël avec les letchis, les flamboyants, avec l’été où nos plages sont remplies, nos montagnes sillonnées par d’innombrables touristes. François, connais-tu cette chanson ?
"Si le bon Dieu revenait vivre...
il aurait les yeux d’un enfant de Harlem,
D’un orphelin du Vietnam"

Oui, si le bon Dieu revenait vivre sur cette terre réunionnaise, il ne serait pas dans la même classe sociale que nous.
Ça fait mal de penser qu’il serait au milieu des écrasés,
Ça fait mal de penser qu’il serait au milieu des exploités,
Ça fait mal de penser qu’il serait au milieu des sans abris, de ceux qui ont faim,
De tous ceux qu’on rejette et qu’on méprise,
Ça fait mal de penser qu’il choisirait de naître,
Oui ! de naître de la servante plutôt que de la patronne,
Oui ! de l’autre côté de la barrière, du cloisonnement que nous avons dressé,
Pour nous séparer de ceux que nous considérons comme de moins que nous.

François, connais-tu Madame Marie ?
Le vrai mystère de Noël, c’est Madame Marie, c’est elle qui a dit :
"Il a jeté les yeux sur une fille sans valeur,
Par la force de son bras, il a renversé les puissants de leur trône,
Il a rejeté les orgueilleux, les fiers,
Il a renvoyé les riches les mains vides,
Il a rempli de biens ceux qui étaient affamés..."

Voilà ce qu’elle a dit, Madame Marie.
Pourtant tu sais, François, Madame Marie,
Oui ! Madame Marie fait partie de ces gens,
De ces gens sans instruction, sans savoir-vivre,
Ces bons à rien, ces gens qui ne comprennent rien.

Sais-tu qui est l’époux de Madame Marie ?
Ce n’est pas un docteur, pas un prince,
Surtout pas un Président directeur général,
Même pas un pilier d’œuvre ou de religion.
C’est tout simplement un petit charpentier, nommé “Joseph”.
À partir de là, il est normal que nous nous révoltions,
Nous, qui sommes des gens biens,
Nous n’acceptons pas cette réalité...
Alors, nous mettons, pour Noël, le Christ dans une crèche dorée,
Nous portons des croix en or,
Nous avons honte de savoir que le Christ est né dans une crèche en paille,
Nous avons honte de savoir que le Christ est mort sur une croix en bois,
Il est normal que nous nous révoltions,
Quand on vient nous enlever une religion,
Que nous avons réservée à notre usage personnel,
Grâce à un langage choisi pour dominer notre prochain.

Que Noël 2005, anniversaire de la naissance du Christ,
Soit la joie et la fête,
Mais aussi plus de justice :
Entre le Nord et le Sud,
Entre les pays riches et pauvres.
Que la guerre fasse place à la paix.

Joyeux Noël à toi François,
Paix et joie dans le cœur de tous les Réunionnais.

Marc Kichenapanaïdou


Petit ou grand Albert ?

Albert Ramassamy s’est toujours défini comme un “socialiste départementaliste”, ce qui le différencie (quelle différence ?) de la gauche réunionnaise. Jamais aucun homme de gauche n’a eu besoin d’apporter cette précision. Sont-ils anti-départementalistes pour autant ?
Je rappelle que ce sont bien des parlementaires de gauche, dont 2 communistes réunionnais, qui sont à l’origine de la loi de 1946 accordant le statut de département à 4 colonies françaises (Réunion, Martinique, Guadeloupe et Guyane) et ce, en dépit de l’opposition farouche des représentants de droite. Même si cette paternité leur revient de droit, ils ne l’ont jamais revendiquée avec autant d’ardeur dont font preuve Albert Ramassamy, Jean-Paul Virapoullé et l’ensemble de la droite locale.
Par ailleurs, le Parti communiste réunionnais a, à maintes reprises, justifié sa position sur l’évolution de ce statut vers "l’autonomie démocratique et populaire dans le cadre de la République française". Ce mot d’ordre a été diabolisé par toute la droite locale et Albert Ramassamy, créant ainsi l’amalgame avec la notion d’indépendance.
Cette autonomie tant décriée à l’époque (et qu’on nomme décentralisation depuis 1982), est acceptée voire encouragée aujourd’hui par ces “défenseurs” de la départementalisation. À ce titre, j’en veux pour preuve le transfert des TOS (programmé au sein de la loi de décentralisation) salué par les partisans de droite en 2003 (cf. les différentes prises de position publiées au début des grandes manifestations de fonctionnaires).
M. Albert Ramassamy quant à lui, dans “le petit déjeuner du Quotidien” du samedi 26/11/2005, pense que la décentralisation ne représente pas un progrès.
Qu’attendez-vous, M. Ramassamy pour remettre sur pied votre ARDF (Association réunionnaise département français) comme vous avez su si bien le faire à 2 ou 3 reprises, avec le soutien de la droite, ou poussé par la droite... Ou bien avez-vous compris que vous vous êtes finalement trompé de combat ? Le dernier en date étant celui contre la bi-départementalisation. Celle-ci constituait, à mon sens, le meilleur ancrage de La Réunion dans la France d’une part, et garantissait un meilleur rééquilibrage des régions d’autre part.
Beaucoup de Réunionnais se demandent si vous êtes réellement un socialiste ou socialiste départementaliste (même si ce terme est vide de sens) ? Si oui, alors pourquoi avez-vous choisi de fêter votre demi siècle d’engagement politique (je crois) à la salle Guy Alphonsine de Saint-André en compagnie de vos amis... de la droite locale ? En 50 ans d’engagement politique, je note tout de même que vous n’avez eu que deux mandats à votre actif en... 1983 (faible et tardive reconnaissance de votre action !) :

- le premier, un mandat de sénateur avec le soutien de la droite (une fois n’est pas coutume !) ;

- le second, un poste de conseiller régional obtenu sur une liste pour un scrutin à la proportionnelle.
En outre, pourquoi Michel Debré vous accueille-t-il à Paris pour vous accompagner dans vos débuts de parlementaire ? J’imagine mal Aimé Césaire, Ernest Moutoussamy ou encore Jean-Claude Fruteau sous l’aile protectrice de l’ancien député de la 1ère circonscription. Cette attitude ressemble à s’y méprendre à un retour d’ascenseur. Me trompe-je ?
Alors, soyez honnête M. Ramassamy, avouez que vous étiez (et êtes toujours) un anti-communiste primaire. J’en veux pour preuve vos différents “courriers des lecteurs”, seule tribune qui vous reste.
En politique, seuls les hommes de courage durent. Le président de la Région en est la parfaite illustration.

Rico Toplan


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