Le courrier des lecteurs du 24 juillet 2004

24 juillet 2004

Le Conseil Régional du Culte Musulman (CRCM) :
"Un forfait absolument inacceptable"

Le Conseil Régional du Culte Musulman (CRCM) condamne avec la plus grande fermeté le coup de force perpétré mardi 13 juillet dernier contre le chantier de la mosquée de La Possession par les dirigeants de la CAPEB conduits par Gérard Personné et par les dirigeants de la Chambre de Métiers conduits par son président Jocelyn Delavergne, également élu local d’opposition.
Ce forfait constitue un acte absolument inacceptable car contraire au Droit et aux valeurs qui fondent l’harmonie réunionnaise. Il doit susciter la réprobation de tous nos compatriotes respectueux de la légalité républicaine et de l’esprit réunionnais de tolérance, d’ouverture et de partage.
Le CRCM demande aux autorités responsables d’agir contre ceux qui se sont érigés en justiciers en violant le droit de la propriété, la liberté de travailler et le caractère sacré d’un lieu de culte.
Aucune impunité ne peut leur être assurée.
Par ailleurs, le CRCM prend acte du jugement du Tribunal Administratif de suspendre le permis de construire accordé par le maire de La Possession à l’association musulmane de la ville. Toutefois, il déplore l’attitude du préfet dans ce dossier, qui a omis de consulter le CRCM et a donc ignoré une institution officielle reconnue, représentant le culte musulman au niveau de l’île.
Le CRCM fera part au Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) du sentiment profond d’injustice éprouvé par la communauté musulmane réunionnaise à l’occasion de cette affaire. Laquelle a désapprouvé totalement l’action discriminatoire du préfet à l’encontre de l’AMSP (Association musulmane sunnite de La Possession), entraînant pour cette dernière un lourd préjudice.
Enfin, le CRCM, tout en appelant ses membres à la vigilance, recommande à chacun d’agir avec sérénité et de se montrer exemplaire dans cette épreuve.
Unissons-nous dans la prière avec tous les autres croyants pour que notre île reste à jamais un exemple de société paisible, fraternelle et tolérante.

Le Conseil Régional du Culte Musulman


Le S.A.B.R. solidaire de la communauté musulmane

Le Syndicat de l’artisanat du Bâtiment réunionnais (S.A.B.R.) tient à faire connaître sa position sur la construction d’un lieu de culte à La Possession.
Notre organisation professionnelle a été choquée par l’investiture outrancière de la part de la CAPEB et du représentant de la Chambre de Métiers lorsqu’ils ont manifesté leur opposition à l’installation d’un lieu de culte dans une zone à vocation économique sur la commune de La Possession.
Ce type de comportement, à notre sens, met en cause les bases de la société réunionnaise et porte une atteinte grave aux valeurs culturelles que nous représentons.
Le développement et l’aménagement des zones d’activité économique (ZAE) pour l’implantation d’entreprises restent des constantes irréversibles pour soutenir toute initiative à la création et au maintien de l’emploi dans l’île.
Il serait irrecevable de cautionner tout mouvement ostraciste, en rupture d’une société vivant en parfaite harmonie.
Le SABR n’adhère pas à cette philosophie et regrette que des responsables syndicaux ainsi que des membres d’une Chambre consulaire jettent inopportunément un discrédit sur le monde artisanal réunionnais.
Enfin, nous nous excusons auprès de la communauté musulmane, car les artisans sont complètement étrangers à cette affaire.

Le président du S.A.B.R.,
Franck Robert


Quand le gouvernement tue la Sécurité sociale

Les décisions du gouvernement concernant le déremboursement de certains médicaments par la Sécurité sociale sont vraiment injustes et scandaleuses. De plus, elles paraissent totalement arbitraires et illogiques. Jugez-en vous-même !
Un de mes proches à la nécessité impérieuse d’effectuer un pansement quotidiennement, suite à une intervention chirurgicale. Le médecin lui a prescrit deux médicaments à utiliser un jour sur deux, en alternance : le tulle gras et le corticotulle. Les deux ont des vertus différentes et complémentaires. Les deux ont été prescrits par le médecin traitant. Pour quelle raison seul le tulle gras est-il remboursé totalement, et le second pas du tout ?
Le pharmacien interrogé n’a pas compris, lui non plus, cette discrimination médicamenteuse, qui ne découle d’aucune logique décelable.
De même, pour l’éther, si pratique pour enlever toute trace de sparadrap et de corps gras et qui permet une bonne adhésion du nouveau pansement. Eh bien l’éther est lui aussi dans le collimateur du gouvernement : il n’est plus remboursé depuis un certain temps d’après le pharmacien. Or le prix d’un tout petit flacon d’éther n’est pas rien : 5 euros 25...!
Deux exemples - parmi beaucoup d’autres - montrant comment le gouvernement tue la Sécu en faisant payer par les patients des médicaments utiles à leur santé. Ceux qui peuvent payer seront soignés. Les autres...

S. B.,
Le Port


Un appel de conducteurs de bus

À l’heure où ont lieu les appels d’offres des marchés très juteux du transport scolaire, quels élus ou responsables pourraient confirmer ou infirmer tous les tenants et aboutissants du dit marché scolaire ?
À La Réunion, le tarif kilométrique annoncé par les transporteurs serait de source officieuse de 3,51 euros (23 francs) par km, alors qu’en métropole ce tarif est de 1,68 euro (11 francs) par km. Quelle est donc la spécificité réunionnaise ?
Le transport scolaire de l’île couvre de nombreux écarts ; les trajets empruntent de petites routes et des chemins... Les kilomètres ne manquent pas !
Les engagements pris lors de ces appels d’offres par les sociétés de transport ne correspondent pas à la réalité du terrain. Ainsi, les salaires annoncés - le SMIC - sont surévalués et les conducteurs de bus sont lésés. Dans notre département, la plupart des conducteurs de bus scolaire ont un salaire net de 940 euros, c’est-à-dire le SMIC, pour 35 heures par semaine. En outre, une partie de ces conducteurs fournit un travail à plein temps alors qu’ils sont rémunérés à mi-temps (120 heures).
En métropole, la salaire net de base d’un conducteur de bus scolaire est de 1.494 euros pour 35 heures par semaine. Quelle est donc la spécificité réunionnaise ?
Messieurs les élus et responsables des services du transport scolaire de l’île, quand serez-vous prêts à instaurer un suivi sérieux au niveau de ces appels d’offres ? Les contribuables apprécieront sûrement où va leur argent via le budget des collectivités.
Les incivilités, les actes de vandalisme et les agressions sont de plus en plus fréquents envers les conducteurs. Conducteur de bus est devenu un métier à risque. Il est vrai que des efforts ont été faits - emplois-jeunes, caméra, vigiles - mais est-ce suffisant ? Les conducteurs de bus scolaire se retrouvent sur les lignes-passagers lors des vacances et continuent à subir le stress et la peur du conflit lors du transport.
Messieurs les élus de la Chambre de Commerce et d’Industrie, ne serait-il pas temps et nécessaire, dans le cadre de la formation continue, d’apprendre à ces mêmes conducteurs à gérer tous les conflits du quotidien ? Les parents d’élèves et usagers apprécieront.
Afin d’améliorer le service pour tous les passagers, mieux rémunérer les conducteurs de bus serait un gage de respect envers le salarié ; mieux former celui-ci serait un gage de qualité des sociétés de transport.
Nous attendons une meilleure reconnaissance de notre métier.

Des conducteurs en colère


Nos emplettes sont nos emplois

Où sont passés les représentants des syndicats agricoles ? Ne sont-ils préoccupés que par la coupe des cannes à sucre et tous les problèmes qui y sont liés ?
Les agriculteurs maraîchers se trouvent seuls et inquiets. Ils sont découragés par l’attitude des responsables des circuits de distribution, qui font la pluie et le beau temps à La Réunion.
Actuellement, ces derniers ont recours à une importation massive de tout et de n’importe quoi : choux-fleurs, ail, oignons, pommes de terre, carottes, etc...
À une époque où l’on parle de chômage, je suis outrée par cette vague d’importation. Actuellement, les carottes en provenance d’Australie inondent les gondoles de certaines grandes surfaces, alors que celles du Piton Hyacinthe et de La Réunion en général sont reconnues de bien meilleure qualité et moins chères. Il en est de même pour beaucoup d’autres productions des quatre coins de l’île.
D’un côté, certaines instances donnent des aides afin d’améliorer la productivité agricole. Des organismes de recherche se mettent en place. Les agriculteurs investissent, se perfectionnent et font des efforts pour sortir des produits sains et compétitifs, qui restent sur les carreaux. Malheureusement, ce sont toujours les plus petits qui en font les frais.
Pour lutter contre ces importations incohérentes et spéculatrices et pour protéger l’avenir agricole de La Réunion, il faudrait que les consommateurs soient plus solidaires et privilégient les produits locaux qui sont sains et plus frais que ceux importés : ces derniers sont stockés sur une longue période et ont perdu certaines vitamines.
Consommer pays c’est favoriser l’activité et l’emploi. Consommer pays c’est faire preuve de solidarité envers ceux qui travaillent et qui refusent de devenir des assistés.
Agriculteurs, le moment est peut-être venu pour vous de vous regrouper pour prendre des parts de marché et, si besoin, d’ouvrir des boutiques vertes à l’instar de ce qui se fait de plus en plus en métropole. “Le goût pays, oté !”

Une consommatrice du Tampon,
Céline Lucilly


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