
Turbulence à la Mairie de Saint-André
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24 mars 2005
(page 10)
Auguste Lacaussade : la misère d’un Réunionnais
à la fin du 19ème siècle en France
L’article "La guerre des cendres" paru dans "le JIR” le 17 mars 2005 m’inspire quelques réflexions. Les vrais problèmes que soulève la question du retour des restes du poète Auguste Lacaussade n’y sont malheureusement pas abordés. L’auteur y accorde beaucoup de crédit aux arguments de Christian Vittori et de Serge Ycard, certainement parce que ce sont des académiciens et qu’ils sont opposés à ce retour. Et quand il utilise le mot “guerre”, il prend bien soin de ne pas dire que ce sont ces deux personnes qui l’ont déclarée.
Pourquoi l’auteur de l’article ne dit-il pas qu’un Serge Ycard est de mauvaise foi, quand il avance : "si on accepte le retour des restes de Lacaussade, c’est la porte ouverte à n’importe quoi"...? En effet, quand il s’est agi de faire revenir le reste de Leconte de Lisle, il était fier de trouver toutes les astuces pour réaliser quelque chose que Leconte de Lisle n’avait jamais demandé. Comme le Parlement de Paris avait le droit de casser le testament du roi, chacun comprend que tous les autres testaments pouvaient être contestés par les membres de la famille. Ce simple fait aurait dû pousser le journaliste à déterminer les intentions de Messieurs Vittori et Ycard, les déclencheurs de guerre.
Qu’est-ce que Lacaussade a de moins que Leconte de Lisle, pour que MM. Vittori et Ycard exigent de toutes les autorités qu’il ne soit pas traité de la même manière que Leconte de Lisle ? Tous deux étaient poètes, donc ils sont égaux. L’œuvre de Lacaussade est aussi belle que celle de Leconte de Lisle. En art, tout est affaire de goût.
Dans ces conditions, quel élément différent pourrait expliquer la position de MM. Ycard et Vittori ? Leconte de Lisle appartenait à une ancienne famille noble. Mais Lacaussade était le fils d’une esclave. Il serait bien dommage si leur hostilité trouvait son origine dans cet argument.
Le refus d’un droit
L’article en question renvoie à la pauvreté de ce poète qui vit à Paris de 1836 à 1887, après avoir passé son adolescence à Nantes de 1825 à 1834, où il effectuait ses études. Oui, la poésie ne nourrit pas son homme.
Au début de sa carrière, il vit plutôt correctement. En tant que critique littéraire, il participe à la rédaction de revues ou en dirige. Son salaire ne lui permet pas de briller. À l’automne de sa vie, il est à la recherche d’un emploi qui lui apporte un revenu sûr et régulier.
Il ne connaît pas une retraite dorée. Il doit travailler jusqu’à la fin de sa vie pour essayer de gagner son pain, pour ne pas mourir de faim. Dans quelques lettres, il laisse entendre qu’il ne roule pas sur l’or.
Bibliothécaire au Sénat, il consomme le midi, assis sur un banc public, un morceau de pain et un bout de fromage, qu’il a rapportés de chez lui, le matin.
La position de M. Vittori nous indiffère. Mais la tristesse nous envahit quand nous cernons la réaction de M. Ycard. Il se drape dans le manteau du respect du Droit pour camoufler la sécheresse du cœur.
Car enfin, comment nous apparaît Lacaussade quand il rédige son testament ? Comme un pauvre homme. Il n’a pas les moyens pour payer un notaire et faire rédiger un testament authentique. Son testament est un testament olographe, rédigé de sa main et gardé chez lui.
Lacaussade a travaillé toute sa vie et il n’a pas pu revenir dans son île bien aimée pour y mourir. Comme sa première épouse reposait au cimetière Montparnasse, il n’a pas eu d’autre choix que de demander à son exécuteur testamentaire de l’inhumer auprès d’elle. Voilà la triste et froide réalité.
Eh bien c’est à ce Réunionnais pauvre que des académiciens refusent aujourd’hui le droit de reposer là où il est né. C’est honteux et c’est à désespérer de l’humanité.
Réparation
Lacaussade est un Réunionnais qui est mort en France et qui a voulu mourir à La Réunion. C’est parce qu’il est pauvre, qu’il meurt en France et qu’il est inhumé en France.
Oui, son testament a valeur juridique. Mais Lacaussade n’est pas n’importe qui. Lacaussade est un fils d’esclave qui a été obligé de partir en France, parce qu’il a subi le racisme de l’époque.
Cet affront doit été réparé. Sudel Fuma, qui parle sur toutes les radios et les télévisions de réparation, devrait intervenir pour dire : voilà un cas de réparation.
Si l’accord des collatéraux de Lacaussade ne suffit pas aux autorités gouvernementales, alors les Réunionnais qui n’ont pas un cœur de pierre doivent demander à Mme la députée Christiane Taubira de prendre en leur nom la défense de ce dossier (en s’appuyant sur tout ce qui a été dit ces dernières années en matière de réparation), d’introduire un recours en justice, afin que Lacaussade, qui a exercé un métier qui nourrit mal son homme, celui de poète, pour dénoncer le racisme, l’esclavage et vanter son île natale, puisse enfin reposer là où il est né, selon son souhait de jeunesse.
Tristan Olivier, Saint-Benoît
"Neuf semaines et un jour" : des artistes pas dupes
Vous avez tous entendu parler de cette fameuse émission initialisée par France Télévision dont RFO a pris le relais ainsi que d’autres partenaires.
Une idée excellente, rarissime pour les artistes de La Réunion, qui pour certains ont vraiment besoin de coup de pouce pour dépasser les frontières réunionnaises et se faire connaître en métropole voir plus. C’est vrai que les artistes réunionnais méritent amplement de ce type de promotion.
Le concept de l’émission est basé sur une sélection d’une douzaine d’artistes faite en amont ; ensuite, après vote des téléspectateurs, un candidat représentera La Réunion et la sélection continuera de la même manière auprès des autres DOM pour arriver à sélectionner un artiste représentant tous les DOM.
Cette idée serait géniale si l’opération était menée de manière saine, transparente ! Malheureusement, à quelques jours de la diffusion de la première émission (déjà enregistrée il y a quelques semaines au théâtre de Champ-Fleuri), nous pouvons nous poser un certain nombre de questions, faire un bon nombre de constats qui de toute façon n’honoreront pas les organisateurs.
En effet,
- Comment s’est constituée la liste des douze artistes sélectionnés ?
Un spot audio et quelques reportages TV avaient déjà donné l’info, nous direz-vous ! Mais savez-vous que certains candidats présents sur cette liste avaient été contactés directement par RFO afin qu’ils puissent faire acte de candidature ?
- Quels ont été les critères pour se positionner ? On en sait rien sauf le peu d’indications données dans le spot !
- Qui composait le jury ? D’après les infos que nous avons, il était composé : d’un membre de RFO, du responsable du théâtre de Champ-Fleuri et du responsable du PRMA. Constatons qu’aucun cahier des charges n’a été proposé et que dans la composition du jury, il n’existe ni journaliste, ni représentant culturel !
À la limite, si l’opération était faite en toute transparence, il n’y aurait pas raison de se poser de question. Mais quand on sait que plusieurs artistes se sont vu refuser l’accès sous prétexte qu’ils n’étaient pas assez "world", d’autres parce qu’ils avaient fourni des musiques "pas appropriées" selon “RFO”... Nous avons appris également qu’un artiste très connu du Sud s’est vu interdire une chanson pour être sélectionné, RFO lui suggérant d’en choisir une autre... Ce dernier s’est d’ailleurs retiré de la liste des candidats et arguant à raison “ne pas vouloir participer à une mascarade”.
Mais là n’est pas le plus grave ! Nous avons participé à l’enregistrement de l’émission et nous avons pu constater comme beaucoup le favoritisme opéré par les organisateurs pour un artiste (le seul qui est passé sur une bande son et à deux reprises en plus). Ce fait a été confirmé par une campagne de diffusion en radio (RFO) rondement menée pour préparer l’opinion à la victoire de cet artiste. Nous voulons rappeler ici fortement que notre propos est nullement orienté vers la casse de tel ou tel artiste, bien au contraire. Nous respectons le travail de chacun. Mais ce que nous disons : donnons à tout le monde les mêmes chances !
RFO est une télévision publique, financée par nos impôts, elle se doit être transparente, juste et équitable. Elle ne doit en aucun cas faire comme TF1, qui “truque” les chiffres des émissions de TV “réalité” et dont les résultats sont connus d’avance (Star Academy).
Or, en ce qui nous concerne, RFO a fonctionné de cette façon : La Réunion est petite et “fourmi i pass sous la tèr é domoun’ i konné”. Dans la liste des 12 candidats en lice, quelques-uns sont des proches des membres du jury et le futur gagnant de l’émission “Une semaine et un jour” est déjà connu : il s’agit de Dominique Barret. Nous n’avons rien contre lui, mais la façon de faire n’est pas honnête...
En tout cas, tout porte à croire que les téléspectateurs qui dépenseront leurs unités téléphoniques pour soutenir tel ou tel candidat n’obtiendront pas nécessairement les résultats fidèles à leurs votes.
Il s’agit là, manifestement, d’une manipulation du public et d’un non-respect des autres participants.
RFO oublie sûrement que c’est l’argent des contribuables dont il s’agit et que dans ce cas, la transparence et l’équité auraient dû primer. De même, quand il s’agit de l’argent de nos redevances, on pourrait aussi se poser la question sur la campagne de promotion permanente que mène RFO-Radio vis-à-vis de nos amis Mauriciens et de nos amis de Bollywood, nous ne disons qu’il ne faut pas le faire, mais à un rythme aussi soutenu, ne pouvons-nous pas demander une participation financière pour alléger nos redevances ou favoriser d’une autre manière les artistes réuionnais ?
Ces agissements n’arrangeront sûrement pas les affaires de RFO-Radio, en ce qui concerne la baisse de plus en plus importante de son taux d’audience !
Un groupe d’artistes écœurés
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