Le courrier des lecteurs du 25 mai 2005

25 mai 2005

(page 10)

À bon entendeur

Mathilde Pepin, alias Yvonne, Princesse de Bourgogne ne dit rien. Son silence peut donc exprimer n’importe quoi et ce n’est pas peu dire. Le spectateur n’entend que son regard, "un regard à user les fenêtres".
Yvonne serait-elle folle ? Yvonne n’est que muette. Elle n’en pense pas moins. Elle se cause sans doute. À l’intérieur. Finira-t-elle par parler ? Son silence hurle la mauvaise conscience de ceux qui la harcèlent. Yvonne ne dit rien mais c’est déjà trop. Il faudrait la faire taire. Définitivement.
Allez Yvonne, un mot, juste un mot ! Allez Yvonne, on lui tend la perche ? Et quelle perche !
"La laideur et la folie ne sont pas en Yvonne. Elles sont dans la situation". Qui aura le dernier mot ? Vous voulez le savoir ? Chut ! Ne dites rien. Allez voir la pièce de Witold Gombrowicz jouée par le Théâtre Acta de Michel Bres. Allez écouter ce silence mis en scène par Philippe Devin pour mieux faire entendre le désordre du monde. À bon entendeur.

Daniel Lauret


Lettre au directeur du "Journal de l’île"

Monsieur le Directeur,
Responsable d’un parti politique, mais aussi citoyen, père de famille et salarié d’une entreprise, je suis surpris et scandalisé qu’un éditorialiste puisse caricaturer avec autant d’insistance les réponses que j’ai apportées aux questionnements de votre journaliste suite au sondage IPSOS dans votre journal.
Dans un premier temps, conscient de la disproportion des moyens entre le modeste responsable d’un jeune parti politique, que je suis, et l’éminent Président Directeur Général, Directeur de la Publication, que vous êtes, j’avais décidé, en concertation avec mes proches et mes amis, de ne pas réagir.
Mais, la persistance de la caricature et les dégâts qu’elle cause tant au sein de ma famille que dans mes relations sociales et professionnelles, m’amènent à vous demander de publier un compte rendu objectif de mes entretiens avec votre journaliste.
À la question de Monsieur T. Queguiner relative au sondage IPSOS - JIR, j’ai répondu :
Ce sondage est instructif, très intéressant. La population exprime ses craintes, les gens ont peur. (z’assiette mangé, dramatisation, aides de l’Europe remise en cause,...)
Aucun responsable politique ne peut tirer profit d’une telle situation basée sur l’inquiétude, sur la peur. Un vote doit être un acte réalisé en conscience, dans le secret de l’isoloir.
La campagne commence, cela nécessite de rencontrer les électeurs, les électrices, que de voter “non”, ce n’est pas voter contre l’Europe, mais voter pour construire une autre Europe : une Europe des peuples, une Europe des citoyens. La raison triomphera le 29 mai 2005.

À la fin de l’interview, questionné sur "les 57 % d’électeurs communistes qui auraient choisi de voter “oui” à ce sondage", j’ai répondu :
ce sondage a été réalisé entre le 14 et 15 avril 2005, pendant l’annonce ou après le décès du Pape, pendant un moment de trouble, d’émotion, de fragilité, de besoin de paix chez les croyants. Il ne faut pas donner plus d’importance à une réponse donnée dans ce contexte de peur et d’interrogation pouvant amener un réflexe sécuritaire à travers un “oui” de complaisance. Cette situation a peut-être un peu joué sur les plus fragiles.

Une fois mes réponses replacées dans leur contexte, j’assume totalement ce que j’ai dit. J’ajoute, que le lendemain de votre édito, j’ai téléphoné à M. T. Queguiner qui m’a déclaré, je le cite : "qu’il était surpris et désolé que mes propos soient repris de cette manière dans le journal... mais qu’il n’y pouvait rien... et que je pouvais m’expliquer avec le PDG qui décide..."
Par ailleurs, comme vous jetez avec brio et élégance un doute sur le quotient intellectuel "du couillon de service", (très insultant..) quotient vraisemblablement inférieur à celui du PDG que vous êtes, je tiens à vous dire ce qui suit, évidemment pas avec mon cerveau déficient, mais avec mon cœur et mes tripes.

Cela fait moins de dix ans que je milite, je n’ai pas de mandats électifs, pas de casseroles, pas été mis en examen. Je suis seulement un citoyen ordinaire attaché à certaines valeurs de justice, d’égalité et de dignité, un citoyen décidé d’œuvrer dans la Cité.
Avec les membres de mon jeune parti, j’apporte ma contribution, mes idées pour développer mon île, favoriser la prise de responsabilité des Réunionnais à laquelle je crois, afin de participer à l’équilibre fragile de notre société. Je le fais en respectant les opinions de chacun et le travail de la presse.
Avec vos écrits à finalité humoristiquement assassine, vous détruisez autrui avec une délectation au mieux inconsciente au pire volontaire.
Vous détruisez l’espoir d’une offre politique nouvelle, d’un nouveau militantisme basé sur la tolérance, l’ouverture et le respect de l’autre, valeurs dont La Réunion a tant besoin.
Vous détruisez l’homme, le père de famille de trois enfants que je suis, alors que vous ne me connaissez même pas.
Vous détruisez aussi le cadre d’une entreprise publique jusqu’alors reconnu et respecté par ses pairs.
Vous caricaturez mon engagement dans la campagne pour le “non”, vous caricaturez le parti que j’ai l’honneur à représenter. Sous votre plume, ce parti devient "le plus farouche partisan pour le “non”". Sachez qu’il est au même titre que les autres membres du collectif : syndicats, partis politiques et associations. Il l’est ni plus ni moins que ses partenaires dans cette campagne.
Je continuerai néanmoins, avec le peu de moyens dont dispose mon parti, à me battre pour refuser l’Europe qu’on veut nous imposer. Je le ferai en démocrate convaincu, respectueux des opinions plurielles des hommes et des femmes qui les défendent.
J’ai la faiblesse de penser que je suis en droit d’attendre de votre part la même objectivité, la même tolérance et le même respect. Ces valeurs constituent, pour moi et certainement pour vous, les fondements de tout débat démocratique digne de ce nom et la base déontologique de la profession à laquelle vous avez l’honneur d’appartenir.

Recevez Monsieur le Directeur, mes salutations distinguées

N. B. : Je me réserve l’opportunité de demander réparation par rapport aux écrits mentionnés.

Éric Delorme
Secrétaire général de PSR
Priorité socialiste Réunion)


Message du Comité Enfants du monde - Réunion

Le comité Enfants du monde - Réunion a reçu des informations selon lesquelles une personne effectuerait des quêtes sur la voie publique en utilisant le nom de notre comité.
Or le comité Enfants du monde - Réunion n’effectue pas ce genre d’actions sur la voie publique, et ne mandate personne en ce sens.
Les responsables du Comité signalent que toute personne participant à une action en faveur de celui-ci, bénéficie d’un ordre de mission ou d’une attestation qu’elle doit pouvoir présenter à tout témoin de cette action.
Le comité Enfants du monde - Réunion se réserve le droit de poursuivre en justice toute personne utilisant indûment le nom du comité à des fins frauduleuses.
Les témoins ou les victimes de tels agissements sont priés de se faire connaître auprès du comité ( Tel 0262 42 00 42 ) à toutes fins utiles.
Le comité Enfants du monde - Réunion poursuit ses actions en faveur des enfants de Madagascar dans le respect de l’éthique des ONG déclarés d’utilité publique, dont il fait partie, et remercie tous ceux qui lui font confiance.

Pour le comité Enfants du monde - Réunion,

Le Président Délégué
Dr Patrick Durrieu


"Ni putes ni soumises"... mais à vendre au plus offrant

Femme, j’ai salué la naissance du mouvement "Ni putes ni soumises", qui vise à réintroduire le respect de la femme dans les banlieues car ceux qu’on appelle avec mépris “beurs” (des Français de parents maghrébins) glissent parfois, déboussolés, sur la pente de la violence et des viols collectifs. J’avais lu le livre de Fatma Betmouni, que je recommande parce que cette courageuse femme, ex-illettrée, y démontre que l’instruction est encore comme le disait Victor Hugo, le meilleur moyen de résister à la barbarie ambiante...
J’avais donc, jusqu’à aujourd’hui, du respect pour la représentante du mouvement "Ni putes ni soumises" ; (je ne sais plus si son nom est Amida Alioune, sincèrement pardon si je le déforme, ce n’est pas mon intention).
Mais l’autre soir à la télé, j’ai eu le chagrin de constater que, pour promouvoir ce groupe, la pauvre naïve fait campagne pour le “oui” à côté des puissants ; ne voit-elle pas qu’elle se vend à ses ennemis ? (...) N’a-t-elle pas vu le film “La nuit des généraux” ? Généraux en bas résille mais violeurs et assassins.
On nous rebat les oreilles avec la “parité” (une minute chaque jour sur Télé Réunion). Joli mot qui veut dire égalité, parts égales. Mais on voit de plus en plus même dans les feuilletons, des “femmes” d’affaires déguisées en hommes non seulement dans leur tailleur pantalon mais, plus grave, avec un cœur d’homme d’affaires c’est-à-dire pas de cœur du tout. Regardez depuis qu’on a mis Madame Aliot au Bain-Marie sur la marmite des armées, et notre ministresse de l’outre-misère, elles finissent par se ressembler toutes : costume en carton, visage dur, enveloppe vide, âme vendue aux grands marchands.
Notre Nassima doit à ses ancêtres plus de charme mais c’est le même discours pour l’ultra-libéralisme impitoyable.
Je ne dis pas que tous les hommes sont des exploiteurs, je dis que la parité n’existe pas encore, malgré les tailleurs pantalons, c’est une vaste pantalonnade : ceux qui ont le pouvoir d’écraser sont des hommes.
Depuis la Préhistoire, ce sont les femmes qui ont apporté la civilisation, inventé l’agriculture, l’élevage, les maisons douillettes et la tendresse.
C’est pourquoi je suis en colère contre les femmes que je viens de citer qui trahissent leur cœur et leur mission de femmes pour grappiller du pouvoir. Quand nous, femmes, mettons en elles nos espoirs pour représenter nos priorités, elles nous abandonnent dès que miroite le pouvoir.
Jeanne d’Arc, qui fut la première à mettre des pantalons - mais pour se battre pour de vrai, elle - et Louise Michel qui a tant souffert pour la justice sociale doivent se retourner dans leur tombe ! Il serait trop long de démontrer ici qu’il y a de plus en plus de pauvres, et de plus en plus pauvres à mesure qu’avance le soi-disant “progrès” de la mondialisation, que les femmes et les enfants sont toujours les premiers touchés par la pauvreté et le chômage, même en France.
Que la soi-disant Europe ultra-libérale proposée dans cette mascarade de référendum augmenterait de façon irréversible ces injustices sociales et ces souffrances. (...)

Lectrice de Saint-Gilles-les-Bains


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