Le courrier des lecteurs du 26 février 2005

26 février 2005

(page 10)

Lettre ouverte au maire de Saint-Pierre et à son Conseil municipal

J’avais suivi en décembre dernier dans la rubrique “courrier des lecteurs”, l’échange de lettres entre Brigitte Croisier et Jules Bénard concernant la dénomination du Centre Culturel de Saint-Pierre. Il semble bien que le désir d’effacer le nom de Lucet Langenier se confirme. Ainsi le “Journal de l’île“ du 12 février dernier, annonce une conférence au Centre culturel Alpha ; un dépliant “Cinéma Art et essai” fait de même, sans mentionner le nom de Lucet. Plus récemment, la page Agenda du “JIR” du 19 février évoque un spectacle, je cite, à "la salle Alpha (ex salle Lucet Langenier)".
Un "ex" bien inquiétant ! Par ailleurs, la municipalité de Saint-Pierre est en train de rénover le centre : ne serait-ce pas l’occasion rêvée pour enlever définitivement le nom de Lucet de la façade de cette salle, après l’avoir systématiquement gommé dans les documents de cette communication ?
En tant que Saint-Pierrois habitant le quartier de Casabona et de Ravine-Blanche depuis plus de trente ans et qu’ancien adjoint d’Elie Hoarau, je voudrais rappeler quelques repères historiques.
Pour les gens de ce quartier, cinéma Alpha, qui en son premier sens est la première lettre de l’alphabet grec, n’évoquait pas la culture grecque. Bien au contraire, pour eux et les Saint-Pierrois, salle Alpha est égale à la salle porno. C’était le "cinéma porno" où les parents interdisaient à leurs enfants d’aller. Puis à la fin des années 80, la municipalité, manquant d’édifices pour installer ses services culturels, a racheté le bâtiment. Pour les riverains, ce bâtiment allait devenir l’administration centrale du service culturel avec des bureaux. Mais il a été incorporé deux salles pouvant accueillir films, pièces de théâtre et concerts avec un parking d’une capacité d’accueil insuffisante (d’où problèmes sur lesquels je reviendrai).
Quand il a fallu donner un nom, celui de Lucet Langenier, disparu en juin 1993, s’est imposé à nous rapidement. Bien sûr, va-t-on nous dire, c’était un communiste. Mais la personnalité de Lucet a de quoi dépasser les clivages politiques, comme l’a reconnu Jules Bénard lui-même, dans son courrier des lecteurs.
Il était l’exemple d’un Réunionnais, conjuguant en lui les multiples origines qui font la culture réunionnaise. En ce sens, la population du quartier qui entoure le Centre Culturel ne peut que se reconnaître en lui. C’était un politique proche du peuple, soucieux des problèmes économiques et sociaux, je l’ai constaté en participant à ses côtés à Sainte-Suzanne, aux campagnes électorales. C’était un homme cultivé, adorant la musique. Cet esprit fin et subtil maniait la parole avec un humour tranquille qui calmait oppositions et conflits. Il n’avait donc rien d’un extrémiste dangereux.
Ce Réunionnais avait su faire entendre la parole réunionnaise sur la scène internationale, en Inde, en Afrique, en Europe, au Moyen-Orient où j’ai eu le bonheur de l’accompagner. Quand nous étions loin de notre pays, nous aimions partager des repas au goût de La Réunion ! Lucet ne pouvait se passer de son riz et moi du piment !
Alors aujourd’hui, je suis profondément blessé de voir ces manœuvres visant à faire oublier Lucet. Et je demande pourquoi ? Quel mal aurait-il fait à la majorité actuelle de la municipalité de Saint-Pierre pour mériter cet acharnement jusque dans la mort ? Est-ce ainsi que vous concevez le combat politique ? Au-delà des différences d’opinions politiques, ne pouvez-vous pas assumer le souvenir d’un Réunionnais qui avait l’amour de son pays ? La municipalité précédente n’avait pas hésité, quant à elle, à donner des noms tels que Hugo, Isautier, Rivière, très éloignés de la sensibilité communiste. Moi-même, j’avais proposé le nom d’Émilien Adam de Villiers pour l’aéroport de Pierrefonds.
Entre l’évocation d’un cinéma porno et la mémoire d’un grand Réunionnais, il me semble qu’il n’y a pas à hésiter.

Julien Ramin

Rififi menteur !

J’attire l’attention des Saint-Andréens en général et des employés communaux de Saint-André en particulier sur l’article du Journal de l’île du jeudi 24 février relatant, "un rififi chez les Virapoullé" article paru comme par hasard le lendemain du conseil où j’ai dénoncé les abus pratiqués sur le personnel.
Le fils reprochant, "parait-il", au père lors du conseil d’adjoints du lundi de la même semaine, parlant du personnel communal, que ce n’était pas correct de sa part de prendre des décisions de façon unilatérale, et qu’il aurait souhaité à l’avenir que son père puisse y associer tous les élus de la majorité. Sa façon à lui de défendre les salariés c’est d’y être associé !
Le fils revendique donc au père d’être associer aux punitions que subissent depuis mars 2004 bon nombre d’employés communaux (déplacements abusifs, harcèlement moral, convocations sans motif, rétrogradations, licenciements...).
Conseiller de l’opposition depuis 2001, je puis vous dire le nombre de fois que j’ai interpellé Monsieur le Maire sur le statut des employés communaux, l’absence de réelles instances représentatives du personnel, ses déclarations suite aux défaites des dernières cantonales, voulant mettre la responsabilité sur le dos des employés...
À aucun moment, le fils n’est intervenu sur tous ces sujets, bien au contraire, il prenait la parole pour tout simplement me reprocher de faire de la politique politicienne.
Lors de la réunion du conseil municipal qui s’est tenue ce mercredi 23 février, dont l’un des points les plus importants était : "les orientations budgétaires 2005", Monsieur le Maire qui a l’art de cultiver le paradoxe, précise que de gros efforts seront faits en faveur de l’éducation.
Comment peut-il prétendre mettre en place une politique cohérente de l’éducation, quand dans le même temps il fait subir toutes sortes de brimades au personnel des écoles qui fait partie intégrante de l’équipe éducative ?
Il demande à celui-ci de ne plus parler aux parents d’élèves, surtout pas pour leur dire qu’il y a des rats dans telle ou telle classe. Dorénavant, ils ont pour consigne de fermer leur bouche, et selon une référente (nouveau job), de ramasser les "cacas" de rats en "catimini", s’ils veulent garder leur emploi.
Seuls les référents pourront s’exprimer et feront tout pour que les parents ne soient avertis des dysfonctionnements et autres anomalies constatées. Monsieur le Maire a semble t-il horreur des caméras de télévisions dans ses écoles maternelles et primaires ! Et il a du mal à accepter que l’on puisse avoir horreur des rats !
N’a-t-il pas laissé entendre lors de son dernier passage dans les matinales sur RFO, "que si l’on jetait un coup d’œil sur l’état des écoles des pays voisins (Afrique, Madagascar...)" on serait moins tenté d’appeler la presse ?
Les parents d’élèves de Saint-André sont français à ce que je sache, et j’aimerais que l’on compare nos écoles avec celles de Métropole.
Alors croyez bien, ce Rififi n’est qu’une mise en scène, très bien orchestrée par Papa pour faire la promotion du fils !
Convocations, harcèlement moral, brimades, rétrogradations, déplacements... Tout cela de manière totalement arbitraire.
Par ailleurs, est-ce vrai que vous avez protégé la femme d’un ex-adjoint qui se serait servie à deux reprises dans la recette des cantines ?

Joé Bédier , conseiller municipal de l’opposition

J’ai fait un rêve... à la grâce de Dieu !

J’ai fait un rêve : Ariel Sharon était allé en Suisse (41.293 kilomètres carrés ; 7 millions d’habitants ; Capitale : Berne ; 23 cantons ; Langues : allemand, français, italien et romanche) pour se reposer, prendre du recul et réfléchir aux difficultés de sa politique... Il rencontra un vieux sage suisse et lui demanda : "Comment vos ancêtres ont-ils réussi, depuis plus de cinq siècles, à faire vivre en bonne harmonie, tous leurs cantons avec quatre langues et plusieurs religions, et, tout cela, dans une grande démocratie, et une paix enviée de tous !" Ce vieux sage lui répondit : "Nous ne sommes que de “petits“ Suisses, et ce que nous avons fait, nous, et ce que de Gaulle et Adenauer ont su réaliser pour la France et l’Allemagne après des siècles de guerre, je pensais que le “grand” Ariel Sharon pourrait montrer, lui aussi, ce qu’un juif était capable de faire..." (...) Ce fut une tornade dans sa tête : l’Esprit d’Amour se saisit d’Ariel Sharon : il était transformé, il invita tous les habitants d’Israël et des territoires à ne faire qu’un seul peuple, avec les mêmes droits et les mêmes devoirs : il démantela son mur, qui, soudain, lui fit honte, et, avec ce mur, il fit construire des routes et des maisons pour les Palestiniens, et les ingénieurs juifs montrèrent aux Arabes et aux autres étrangers comment faire refleurir leur terre, et le désert redevint très vite une vallée verdoyante et fleurie, avec une surabondance de fruits et de légumes de qualité, et du travail pour tous... Plus de conflit, une humanité adulte qui se découvre qu’ils sont tous les enfants d’un même père : Abraham, en qui l’humanité entière était bénie. Gaza, redevenue indépendante (comme elle le fut depuis toujours), peut bâtir un aérodrome et un grand port international. Et les touristes de toutes nations, curieux et émerveillés, ne cessent chaque année, de débarquer... et le monde entier de se réjouir, et de tous les peuples enthousiastes arrivent l’argent nécessaire, dans un grand élan de partage communicatif ! Un arc-en-ciel ! ... Comme après le déluge ! Une fête internationale est décidée : même Jean-Paul II demande l’autorisation, dans l’esprit d’Assise, de s’installer à Jérusalem...
Enfin, un seul peuple de Dieu sur la terre d’Israël : Israéliens, Palestiniens, Arabes, Occidentaux, etc. Et la paix sur le monde !
(Inspiré de Gaston Fèche, de Martin Luther King et du livre Isaïe 29 sur Jérusalem)

Marc Kichenapanaïdou

Le séjour de la ministre de l’Outre-mer et les personnes âgées

C’est sous une pluie battante que Madame la Ministre est arrivée à l’aérogare Roland Garros. Le mauvais temps a duré tout au long de son séjour.
Elle a pu constater les dégâts de ces intempéries en rendant visite à certains sinistrés. Lors de ses déplacements dans différents endroits de l’île, plusieurs questions concernant notre île ont été exposées.
Mais comme lors de ses voyages précédents, la situation des personnes âgées à La Réunion n’a pas été abordée. Or ces dernières, pour beaucoup d’entre elles, connaissent des situations difficiles, notamment en matière de logements, qui doivent être aménagés pour faciliter leurs déplacements en toute sécurité, le portage des repas dans de bonne condition d’hygiène et tous les jours de la semaine.
Les maisons de repos sont insuffisantes et trop chères, de même que les maisons de vacances presque inexistantes ainsi que, les sonneries d’alarme qui sont certainement la garantie de la sécurité, d’un secours rapide dans le domaine de la santé pour ces mêmes personnes.
Jusqu’ici ce sont les collectivités, avec des moyens assez limités, qui ont en charge ces responsabilités.
Mais dorénavant, ces charges doivent être prises en compte par l’État, qui disposera des recettes supplémentaires pour les personnes âgées. En effet, il nous dit que la récupération de la journée du lundi de Pentecôte est bien destinée aux personnes âgées.
Voilà ce que nous aurions aimé entendre dans une déclaration de Madame la Ministre de l’Outre-mer, notamment lors de son passage dans la commune du Tampon pour l’inauguration de la future construction destinée uniquement "aux personnes âgées en bonne santé".
Malheureusement, une fois de plus, ça été le silence.
Pourtant, ces personnes âgées, pendant leur période d’activité, ont rempli des tâches qui ont contribué au développement de La Réunion.
Mais aujourd’hui ils sont les éternels oubliés.
Nous souhaiterions, qu’à son prochain voyage dans l’île, un changement s’opère en ce qui concerne les personnes âgées.

Fabien Lanave

Lucet Langenier

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