Le courrier des lecteurs du 26 juillet 2004

26 juillet 2004

Halte au chantage !

La multiplication des remises en cause des 35 heures dans les entreprises de toutes tailles, appuyées par des pressions et un chantage à l’emploi et aux délocalisations, n’est plus supportable.
La CFE-CGC (Confédération française de l’encadrement - Confédération générale des cadres - NDLR) rappelle que les 35 heures ont largement été financées par les salariés (trois ans de blocage des salaires), plus l’aggravation des charges de travail (passage de 10 à 13 heures par jour de la durée maximale du travail quotidien pour les cadres forfaités. À cela se sont ajoutés des gains de productivité qui font des cadres, et de l’ensemble des salariés français, les champions occidentaux de la productivité (15 à 20% de productivité en plus qu’aux États-Unis, en Allemagne...)
Il est hors de question que nous acceptions d’autres sacrifices dans le seul but de maximiser le rendement et les dividendes des actionnaires.
Dans ces conditions, Jean-Luc Cazettes, président de la CFE-CGC, demande à ses fédérations professionnelles de démandater immédiatement les délégués syndicaux qui se laisseraient aller à signer de tels accords, ce qui aura pour effet de rendre nulle la signature de la CFE-CGC, et donc d’interdire toute forme d’accord majoritaire.
Par ailleurs, ces accords aboutissent à l’abandon du principe de faveur par rapport à des accords de branche antérieurs à la loi scélérate de François Fillon sur le dialogue social. Ils sont donc contraires à la loi.
La CFE-CGC étudie, avec ses avocats, la possibilité de déclencher systématiquement des procédures contre ces accords.
La CFE-CGC n’est pas hostile à des aménagements, à condition qu’ils résultent d’un accord interprofessionnel et d’accords négociés au niveau des branches.

La CFE-CGC


Le fruit défendu

Pour comprendre les aberrations du monde moderne, rien de tel que de se pencher sur les incongruités qui ont donné naissance à l’espèce humaine. Le monde scientifique est en train de découvrir quelques vérités qui font si peu honneur à l’espèce humaine qu’il hésite à y croire. La comparaison entre la beauté des comportements des animaux sauvages et la laideur de très nombreux comportements humains aurait dû depuis longtemps nous sauter aux yeux.
Un seul exemple : amusez-vous donc à comparer l’image idyllique d’un groupe de gorilles dans la forêt africaine et un groupe d’humains déambulant tristement dans les couloirs sales du métro parisien ou s’invectivant dans les embouteillages nauséabonds de la capitale. Pour nous faire un peu plus honte, Nicolas Hulot et bien d’autres s’escriment à nous montrer la beauté sauvage. Diane Fossey, qui consacra sa vie aux gorilles, fut tuée... par des humains. Tout cela s’explique si nous acceptons de dire la vérité sur nos origines. (1)
Il semble bien en effet se confirmer qu’il y a 1 ou 2 millions d’années, deux ou trois espèces de singes vivant au cœur de l’Afrique - et plus précisément à l’Est de la Rift Valley - sont tombés par hasard sur des tubercules cuits, bien plus savoureux et plus faciles à digérer que leurs aliments crus ordinaires. Volcans - nombreux dans la région - ou feux de forêt : peu importent les raisons de ces cuissons inhabituelles.
Une chose est sûre, c’est que le fruit défendu a bien existé, et que nous y avons goûté. On le nomme d’ailleurs “pomme en l’air” à La Réunion, sans trop savoir qu’il s’agit d’une variété de la célèbre igname, largement consommée en Afrique encore aujourd’hui.
Mais qu’y a-t-il de si sordide dans cette affaire, et pourquoi cette pomme a-t-elle fait notre malheur ? Tout simplement parce qu’une bande de singes affamés s’est précipitée sur les restes calcinés d’une igname.
Ayant apprécié ce nouvel aliment et ne trouvant pas grand-chose d’autre dans cette région en cours de désertification, ces singes prirent l’habitude de rechercher en priorité ces tubercules cuits et dans la Rift Valley, il y en avait suffisamment pour qu’au cours du million d’années qui a suivi cette première découverte de nos ancêtres, la morphologie de l’animal en soit affectée. Moins sollicité, son appareil digestif (mâchoire, viscères) s’est réduit, son cerveau a augmenté de volume.
Après avoir failli mourir de faim, ce singe un peu dégénéré s’est habitué à la facilité et s’est mis dans une grosse colère lorsque ses tubercules cuits préférés vinrent à manquer. Devenu jouisseur, il eut donc l’idée de les transporter sur la braise fumante puis, quelques centaines de milliers d’années plus tard, il eut une deuxième idée : transporter la braise elle-même. Ainsi naquit sans doute notre première guerre : la guerre du feu.
Puis, au fur et à mesure du développement de ce stupide cerveau, les guerres se multiplièrent. Aux guerres militaires ont succédé les guerres économiques ou politiques. Mais notre prodigieuse intelligence ne nous a toujours pas permis de retrouver l’harmonie du groupe de gorilles. Dieu n’avait-il pas raison de nous interdire cette maudite pomme ?

François Maugis,
Saint-Benoît

(1) Sources : “Aux origines de l’humanité” de Yves Coppens chez Fayard (2002) - “Science et Vie”, N° 1040 de mai 2004, page 102.


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