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Peut-être...

Il y a des jours comme ça où on a honte d’être humain. On se demande ce qui est passé par la tête de Dieu lorsqu’il a voulu créer l’Homme. Envie de mettre une claque à Descartes pour avoir écrit que nous devions nous "rendre maîtres et possesseurs de la nature". Le premier avait donné la vie à celui qui se débarrasserait de son créateur avant de détruire son œuvre et le second ouvrait la voie de l’arrogance et de la domination.
Ah ça, on peut dire que le conseil de Descartes a été bien suivi ! Quatre siècles de progrès scientifique et de développement technologique ont fait de l’Homme le maître incontesté de la Terre, arrangeant la nature à sa guise et supprimant les espèces animales qui le gênaient. Tout devait plier devant sa puissance... Gloire à l’Homme ! Un nouveau dieu créé de toutes pièces a remplacé l’ancien : l’argent.

Nous pouvons être fiers de nous ! Comme le monde est magnifique à l’image des humains ! Alors pourquoi est-ce que j’ai envie de vomir, moi ?
Je viens de terminer le bouquin de Nicolas Hulot, “Le syndrome du Titanic”. C’est un véritable coup de massue et pourtant je savais déjà ce que les activités humaines avaient provoqué sur la nature. L’Homme, réputé si intelligent, est en train de scier la branche sur laquelle il est assis. La planète est en train de mourir. C’est dit clairement dans le livre et c’est nous qui la tuons.
Venant de Nicolas Hulot, je tiens cela pour vrai. Il est bien placé pour savoir de quoi il parle. Je ne vais pas vous raconter les détails sur la fonte des glaciers, l’effet de serre et compagnie, vous n’avez qu’à lire le livre. C’est à faire peur. Le seul point positif, c’est que les crétins de primates que nous sommes commencent à se rendre compte que leur branche est en train de se barrer. Le hic, c’est que beaucoup s’en foutent et continuent de la scier. Et c’est cela qui m’écœure.

M. Hulot raconte comment au nom du dieu “Fric”, les puissants de ce monde sont en train de foutre en l’air la planète. Je ne compte plus le nombre de fois où mes poings se sont serrés en lisant ce livre. Il faut être le dernier des pourris pour privilégier l’argent à la vie. Des efforts ont été tentés par certains pour essayer de limiter les dégâts. Les accords de Kyoto par exemple, qui pourtant ne représentent que 5% de ce qu’il faudrait faire d’après Nicolas Hulot. Mais même pour ce petit effort, il y a des problèmes, le plus gros étant ce mégalo de George W. Bush.
Ce fou, ce menteur, cet aspirant maître du monde que son peuple a eu la bêtise de réélire, ne veut pas entendre parler de Kyoto sous prétexte que réduire les gaz à effet de serre aurait des conséquences sur l’économie américaine. Il a pourtant l’argent pour faire des trucs moins urgents. Il aurait dit quelque chose du genre : "Le pouvoir d’achat des Américains n’est pas négociable". J’ai cru que j’allais hurler de rage en lisant cette phrase. Je ne dirai pas ici tous les mots qui me viennent à l’esprit pour qualifier cet homme. La Terre va mal. Il est indispensable de faire quelque chose tout de suite si on veut éviter toutes les catastrophes qui nous guettent et Bush nous parle du pouvoir d’achat de la sacro-sainte Amérique !

C’est sûr qu’il s’en fout lui. Il n’est pas personnellement menacé. Quand il sera retourné garder ses vaches au Texas, il échappera sûrement à la montée des océans ou au manque d’eau potable. Seulement, son pays est le plus gros pollueur du monde ! C’est peut-être violent mais parfois j’aimerais pouvoir lui dire : “J’espère que vous serez le premier à étouffer quand ça ira vraiment mal !” Mais bon, comme je viens de le dire, c’est pas lui qui trinquera. Les pays pauvres seront les premiers servis comme d’habitude.
Voilà pourquoi j’ai la nausée et que j’ai honte de mon espèce. Nous avons la chance de vivre sur une planète magnifique, bouillonnante de vie. La plus belle de l’univers peut-être et nous n’avons rien trouvé de mieux à faire que la détruire en risquant notre propre perte. En exagérant un peu, je dirais que c’est bien fait pour nous. Disparaissons, c’est tout ce que nous méritons ! La Terre s’en portera mieux. Mais c’est peut-être un peu trop radical. La jeunesse sans doute. Je ne suis qu’une gamine de 18 ans. Si la fin du monde doit arriver, j’espère ne plus être là pour voir ça. Pourtant, si l’on en croit les scientifiques, ma génération verra les premiers effets graves de la pollution et celle de mes enfants encore plus. Malgré tout, j’essaie de me dire qu’il y a encore de l’espoir... Si moi, j’ai pu me faire ces réflexions, d’autres plus âgés, plus puissants et plus sages que moi ont sans doute eu les mêmes. Ils trouveront peut-être des réponses et des solutions. Peut-être...

Une jeune fille inquiète pour l’avenir
(Lettre publiée par “le JIR” du 26 décembre 2004)

Raymond le méritant !

Cher Raymond,
La boucle est bouclée. Le mérite sportif 2004 de l’O.M.S. du Port est la plus haute distinction sportive de ta ville d’adoption. Tu l’as créée pour récompenser toutes les femmes, tous les hommes qui se sont distingués (et qui se distingueront) dans le secteur sportif depuis plus de 30 ans à la Pointe des Galets. Cette distinction, tes disciples, tes anciens pairs te l’ont attribuée unanimement.
"On ne refuse pas le coq symbolique", as-tu dit à l’époque ; cette “fatwa” t’a gêné aux entournures au moment de le recevoir, mais en bon ex-gardien de but, tu as, avec modestie et affection filiale touchante, relancé la balle à papa Lauret, 87 ans, qui se demandait ce qui lui arrivait en bloquant le trophée. À ce moment là ou presque, Paul, comme tu l’appelles avec admiration, respect et affection, écrasa une larme discrètement, à moins que ce ne soit quelques gouttes de sueurs, mystère, tu n’en sauras jamais rien.

Oui, Paul Vergès a eu raison en 1971 de te confier le secteur sportif dont il n’était aucunement spécialiste. Il a agi en confiance et intelligence, décelant chez le jeune enseignant militant sportif un bon capitaine de vaisseau. En grand timonier, il a eu le bon flair. Sans prononcer, volontairement, une seule fois le nom de Raymond Lauret dans son intervention, le président de la Région, au moment de te remettre l’objet symbolique, ne peut s’empêcher d’expliquer son omission calculée : “Raymond Lauret, le sport, pour le Port, c’est tellement évident”. Ouf ! de Raymond la science tu es devenu Raymond l’évidence... du domaine sportif.
En 1971, Le Port d’André Gontier, un Saint-Joséphois (excuse-moi, c’est le cœur qui parle) avait mis ça et là 2 ou 3 oasis sportifs dans cette aride et rude plaine des galets. Aujourd’hui, 34 ans après, Le Port, c’est un peu le paradis des sportifs, de tous les sports, doté d’installations sportives, d’infrastructures en nombre et en qualité avec cette problématique de la superficie communale limitée, le tissu sportif portois est vivant, intergénérationnel avec un OMS fort, structuré, respectueux des valeurs et s’appuyant enfin sur un projet sportif communal pensé, intégré. Du temps, du temps, il le faut pour bâtir. La durée bon sang !
Oui, tu as eu de la chance en 1971 d’avoir gagné les municipales avec Paul et les autres, car au même moment, ton ami Goulam, 21 ans, au fond de son Sud sauvage, pour la première fois et sûrement la dernière fois sur une liste municipale melting-politique drivée par l’imprimeur-libraire Henri Ganofski, perdait de peu, face au monstre sacré de la politique locale, le Dr Guy Hoareau. J’aurais pu être le plus jeune adjoint aux sports de l’époque et on aurait échangé, déjà, pour une intercommunalité avant-gardiste Sud et Ouest extrêmes.
C’était mon destin - et c’était ta chance d’avoir été choisi pour diriger, impulser et penser le sport dans ta ville - bon choix pour un homme de foi. Foi en l’homme même si Danièle, la fidèle, a plus foi en Dieu, ça compense.
Bravo Raymond pour cette reconnaissance. Bonne chance à la Jeanne d’Arc, la plus ancienne société sportive portoise. Bonne année à tous les sportifs, dirigeants, pratiquants, éducateurs, connus et inconnus, anonymes et prestigieux. Vous êtes tous méritants.

Goulam Gangate,
Saint-Joseph