Le courrier des lecteurs du 29 octobre 2004

29 octobre 2004

Une vraie Gran-Mèr Kal créole

Sur la base des programmations établies dans le cadre de la Semaine créole, il semble que pour la première fois cette année, les Réunionnais célébreront davantage Gran-Mèr Kal qu’Halloween. La Coordination que je préside se félicite bien entendu de cet état de fait qui vient couronner ses efforts entrepris depuis quatre ans maintenant pour la valorisation de cette figure légendaire de notre imaginaire. La question est aujourd’hui de savoir quelle représentation de Gran-Mèr Kal va s’imposer chez les Réunionnais.
Dès le départ, la Coordination de la Semaine créole a cherché à développer sa vision d’une Gran-Mèr Kal :

- ancrée dans l’Histoire réunionnaise. Par désespoir, la jeune esclave Kalla s’est jetée au fonds d’un puits en apprenant la mort de son compagnon, tué par des Noirs marrons. Les engagés indiens en débarquant à la Grande Chaloupe ont emporté avec eux leur force de travail bien entendu mais aussi leur foi, leurs croyances et leurs propres mythes. En Inde du Sud, “Kal” veut dire aussi bien “hier” que “demain” et dans le Mahabharata, Kala renvoie à la notion du Temps et du Destin. Gran-Mèr est bien à la rencontre de l’Afrique et de l’Inde.

- en relation avec l’imaginaire réunionnais. Quand on demande à Gran-Mèr Kal quelle heure il est, on l’interroge en fait sur l’heure de sa mort. Et la légende n’est pas autre chose qu’une mise en conte ou si l’on préfère une mise en jeu de notre angoisse existentielle pour tenter de mieux la domestiquer ;

- impliquée dans la vie réunionnaise. Dans les initiatives prises par les associations culturelles, Gran-Mèr Kal participe à la consolidation du lien social et inter-générationnel. Le maire de Saint-Paul, quant à lui, s’est saisi de Gran-Mèr Kal comme porte-drapeau réunionnais de la lutte contre la mondialisation version américaine. En fait, il apparaît que Gran-Mèr Kal intervient aujourd’hui non seulement dans le champ culturel mais aussi dans les domaines sociaux et touristiques. La modernité de ce personnage, irréel, tient dans sa capacité à agir sur le réel. Gran-Mèr Kal est donc bien vivante.

La Coordination de la Semaine créole souhaite également que Gran-Mèr Kal soit porteuse des valeurs fondamentales de la créolité : l’ouverture aux autres, le métissage, le partage, la solidarité. Et à l’heure de la mondialisation, du choc des cultures, des religions et au moment où les inégalités se creusent chaque jour davantage, où les conflits armés se multiplient, il est urgent de transmettre les valeurs de la culture créole. Ne pourrait-on pas charger Gran-Mèr Kal de porter au monde cette parole créole, par le biais d’un dessin animé de qualité par exemple et qui pourrait également contribuer au développement du cinéma d’animation réunionnais.

José Macarty,
président de la Coordination de la Semaine créole


Chemin Fantaisie : déjà de nombreux avertissements

Dimanche dernier, la presse rendait compte de l’accident survenu au Chemin Fantaisie à Saint-André.
Cet accident regrettable nous interpelle à plus d’un titre.

- D’abord parce qu’un jeune a tragiquement trouvé la mort.

- Aussi, parce que les remarques légitimes faites par la population du quartier ne sont pas nouvelles. Les gens soulignent respectivement “l’état lamentable de la route”, “les nombreux nids de poules”, “l’absence de trottoirs”, “le manque de sécurité”...
Aussi, il faut se souvenir que les habitants du Chemin Fantaisie avait, il y a quelques années, interpellé le maire (pétition à l’appui) sur ces problèmes. En séance d’un Conseil municipal, nous avons même relaté les sollicitations de la population. Alors, réponse nous avait été faite par le maire que ledit chemin allait être rénové, bitumé, doté de trottoirs, végétalisé. Ce chemin deviendrait une “avenue”. Promesses quand tu nous tiens ! Qu’en est-il aujourd’hui ?
Faut-il attendre que d’autres tragédies surviennent à Chemin Fantaisie et ailleurs (car le mauvais état des routes communales prend une ampleur toute particulière à Saint-André) ?

Éric Fruteau et Yvon Virapin,
conseillers municipaux


"Ensemble nous serons plus fortes"

Le dimanche 31 octobre à Saint-André, de 10h à 13h, l’association “Femmes Solid’Air !”, entend marquer cette période de souvenir dédiée à nos défunts par sa présence en bord de mer de Champ Borne (ancienne église), face à la mairie annexe.
Par cette action, Femmes Solid’Air consacrera cette journée à la mémoire des femmes défuntes victimes de violence, avec tous ceux et celles qui le désirent, ainsi que les familles touchées.
L’association “Femmes Solid’Air !” est constituée de femmes dont les expériences de vie doivent servir à d’autres femmes dans le but de les aider à sortir de leurs difficultés. C’est une association ouverte à toutes.
Il est possible de venir avec son pique-nique afin de partager ce moment d’échanges.
N’oublions jamais ces femmes porteuses de vie à qui l’on a donné la mort.
... "Ensemble nous serons plus fortes..." "Ensemble nous serons plus fortes..."

Association Femmes Solid’Air


Pink TV

Pour beaucoup de chercheurs (biologistes, médecins, philosophes, etc.) un être humain complet et équilibré est un être qui possède les composantes aussi bien masculines que féminines de sa personnalité et qui les accepte. Mais, qu’on le veuille ou non, cet équilibre final ne s’obtient pas facilement. Au cours de l’enfance, il peut y avoir des dérives. Lorsqu’il y a cristallisation de cette dérive, il peut alors y avoir déviation. Un beau jour, le petit garçon ou la petite fille peut se découvrir homo. Il y a probablement eu un ratage dans l’éducation de cet enfant, mais on peut aussi bien dire que les chemins tortueux de la personnalité font partie de la nécessaire diversité et liberté de la vie. Il semblerait que la nature a autant horreur du vide que de la monotonie. Sur le plan sexuel, il y a donc depuis toujours des déviations. Le bonheur absolu, le couple idéal, tout cela n’existe pas, la sexualité idéale non plus. Acceptons-nous tels que nous sommes, et faisons de nos défauts, de nos imperfections ou de nos différences, le ciment d’un monde de diversité, de tolérance et de richesse. N’attendons pas 2000 ans de plus. Arrêtons de sourire sur le malheur ou la différence des autres. Ce sera dur, mais il faut faire cet effort pour un monde plus juste, plus épanoui et plus heureux. Demain peut-être, nous regarderons l’homo en disant : "il n’a pas de chance, il ne connaît qu’une des faces de l’amour" et non : "c’est un proscrit".

Paco,
Saint-Benoît


“Une loi sans budget et anti-démocratique”

Le Collectif des démocrates handicapés dénonce l’état actuel du projet de loi qui, malgré quelques progrès comme la participation des associations non gestionnaires aux institutions nationales et locales du handicap, ou la récupération des subventions publiques aux entreprises handiphobes, est globalement resté marqué par le caporalisme budgétaire et le paternalisme. Il ne garantit pas aux personnes une complète autonomie et une pleine participation à la vie de la cité.

Durant les débats, la ligne directrice du gouvernement de ne rien dépenser de plus pour les personnes handicapées est devenue patente. Dans la continuité de Mme Boisseau, Mme Montchamp a moins cherché à réconcilier les personnes handicapées avec la République qu’à multiplier les refus de financer des solutions ambitieuses. Mme Montchamp a ainsi opposé l’article 40 ou la promesse de décrets, dès lors que les finances de l’État étaient sollicitées.
Ainsi, lorsque les sénateurs ont demandé que les personnes lourdement handicapées soient assurées d’une aide 24h/24, que la TVA sur le matériel soit abaissée, que les anciennes gares soient rendues accessibles, une fin de non recevoir a été opposée.
De même, lorsqu’il a été question de prélever des pénalités dans les fonctions publiques ne satisfaisant pas aux quotas de 6%, le gouvernement a préféré le report à quatre ans, trouvant "irréaliste" de faire verser 174 millions d’euros par l’État.

L’autre rendez-vous manqué : l’absence de personnes handicapées élues démocratiquement dans les instances les concernant. Alors que le Conseil régional d’Île de France s’apprête à intégrer dans un Conseil régional consultatif des personnes handicapées élues, Mme Montchamp et le Rapporteur ont considéré que la demande des sénateurs d’élire les membres du CNCPH parmi les personnes handicapées était du "communautarisme". Le CDH prend acte que les citoyens handicapés ne sont toujours pas reconnus en France comme des électeurs dotés de jugement.

Le CDH déplore la remise en cause par les sénateurs d’acquis importants obtenus en première lecture. Le fait que seulement 7 sénateurs aient été présents durant les séances plénières est le pire des camouflets pour les citoyens handicapés.

Le collectif des démocrates handicapés


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