Le courrier des lecteurs du 30 juillet 2005

30 juillet 2005

(page 10)

Qui me démentirait ?

La France aux Français : "étrangers, partez, nous n’avons plus besoin de vous !" Qui a dit que les crises économiques ne peuvent pas se rassembler et qu’elles ne suscitent pas une étonnante réalité ? Jean-Marie Le Pen annonçait déjà la couleur, mais qui pouvait imaginer, voire soupçonner, que l’État prolongera l’épreuve pour rendre les étrangers indésirables et responsables du chômage ? Si je soutiens que l’action des pouvoirs publics en matière d’immigration devient dangereuse, qui me démentirait ?
À ce propos, serai-je compris en essayant d’attirer l’attention des élus locaux, notamment les parlementaires réunionnais, sur les déviances que cette action risquerait d’entraîner ? Au risque de déplaire à mes sympathisants et plus proches soutiens, je regrette que certains, pour lutter contre les chômages, n’hésitaient pas à ouvrir les portes du racisme qui ne les honorent pas. Car, ce n’est pas en limitant le séjour des étrangers, où en durcissant les mesures de regroupement familial qu’on les réduira. Il me plaît de le rappeler comme il me plaît de rappeler une autre époque ou, une certaine époque, quand d’autres, s’attaquaient à l’État, voulant supprimer le rôle commerçant et industriel que celui-ci s’acquittait assez mal. Cela me rappelle une époque, quand les uns laissaient les salaires des femmes, on parlait de diminuer le nombre de fonctionnaires...
Déjà ! Oui, à cette époque aussi, à droite, comme à gauche, le mot d’ordre de toutes les lâchetés était bien : "le travail aux Français" ! Certains documents de Conseil de ministres consacrés à l’immigration, pouvaient même porter le titre de "mesures contre les immigrés" ! Entendez bien, mesures contre les immigrés ! Pour combattre le chômage, ils n’hésitaient pas d’utiliser les moyens les plus ignobles y compris dans l’intitulé des dispositions réglementaires ! On pouvait par exemple, lire "dispositions pour l’élimination des ouvriers étrangers" ou bien "évacuation d’ouvriers étrangers" ! Oui, cela me rappelle cette époque-là. Et, il n’y a pas si longtemps, (moins de trois générations) - quand les ouvriers licenciés étaient choisis parmi les étrangers, particulièrement les Nord-Africains et souvent, parmi les célibataires ; quand aucune régularisation de la situation de l’étranger n’était plus accordée et que l’arrivée des familles de travailleurs étrangers était ajournée par mesure de prudence ; l’étranger, à cette époque, comme aujourd’hui, était présenté non-seulement comme un fauteur de crise, mais aussi et surtout, un fauteur de troubles... Il me paraît in soutenable aujourd’hui, près d’un demi-siècle après, que la France, pays des Droits de l’Homme, et du Citoyen, République de la Liberté, de l’Égalité et de la Fraternité, se livre à une telle inhumanité ! Je n’ose pas le croire - Et pourtant ! Que fait la République de ces trois grands idées qui ont fondé son histoire depuis plus de deux cents ans ? La France aux Français : "étrangers, partez, nous n’avons plus besoin de vous" !
Je ne souhaite pas soulever de polémiques, mais invitez les élus réunionnais et les Réunionnais en général, à bien y méditer !
Merci.

Samuel Mouen


Une majorité de commerçants dionysiens attend beaucoup du Pôle Océan

Anticiper, et décider aujourd’hui, ensemble, ce qui pourrait permettre au commerce dionysien d’être florissant demain. C’est bien dans ce cadre que l’Acod conçoit et évalue le projet du Pôle Océan, solide facteur d’une nécessaire réhabilitation économique du centre ville. Telle est la position de l’Acod et de ses adhérents, tous souhaitant aujourd’hui publiquement se faire entendre. (1)
C’est une question de conviction et d’ambition : un projet comme le Pôle Océan peut être une réponse appropriée et salutaire pour faire du cœur de ville de Saint Denis le premier pôle commercial de la zone OI. Quelle ambition, nous, commerçants, avons-nous pour nos activités ? Quelle évolution désirons-nous pour notre profession ? La désertification lente mais certaine du centre ville est-elle inéluctable ? Le développement rapide et dynamique en périphérie de commerces modernes, conviviaux et faciles d’accès, est-il imparable ? La léthargie dans laquelle sombre notre cœur de ville à la nuit tombée est-elle une fatalité ? Il est impensable, voire irresponsable, de ne pas aller dans le sens du développement économique de notre profession en refusant de voir les attentes des consommateurs. Notre survie économique dépend de notre capacité d’adaptation aux nouveaux modes de vie de nos clients. Or, face au développement périphérique, la revitalisation de notre centre ville passe nécessairement par un projet d’envergure, ambitieux et complémentaire à l’équipement et l’offre actuels de la ville. Capter et ancrer une nouvelle clientèle, être compétitifs, créatifs, inventifs, disponibles : autant d’opportunités qu’un Pôle Océan cohérent nous permettra à nous, commerçants de Saint Denis, de capitaliser. Mais ceci n’est possible qu’à deux conditions : La première : toute action doit s’inscrire dans le cadre d’un schéma global d’aménagement du centre ville. C’est la pertinence et la multiplication des actions qui donneront du sens et de la cohérence à l’ensemble. Un PRU validé existe, il faut l’appliquer. À ce titre l’Acod a établi, ces derniers mois, un dialogue franc et ferme avec la Mairie. Loin du battage médiatique, elle a travaillé et reste la seule à avoir formulé et transmis à la municipalité, des revendications constructives. Aujourd’hui, ce dialogue porte ses fruits. Le travail de l’Acod aussi. Parmi nos propositions, la municipalité a déjà validé les suivantes :
financement de la fin de l’étude Vivlavil
ouverture rapide des parkings en construction
récupération des friches du centre ville non utilisées par leur propriétaire pour les transformer en parking - valorisation des Galeries Leclerc, et de l’emplacement de ce qui ne sera bientôt plus la prison Juliette Dodu
financement d’un poste de "town manager" (gestionnaire de centre ville)
amélioration de la sécurité (dispositif de vidéosurveillance et plan lumière)
amélioration de la signalétique (parkings et circuits)
actions fédératrices des commerçants (guide shopping, carte fidélité, etc.)

Restent néanmoins encore des points sur lesquels l’Acod sera ferme, entre autres :
la mise en place de navettes entre le Pôle Océan et le cœur de ville
l’harmonisation de l’offre marchande du Pôle Océan avec celle du centre ville (pour éviter une concurrence sauvage)
la mise en place d’un budget municipal annuel et reconductible pour l’animation du centre ville. L’Acod est fière de ces avancées et les négociations se poursuivent, de nombreuses réunions de travail étant d’ores et déjà programmées avec la Mairie.

La seconde condition, c’est que nous devons avancer ensemble, unis, fédérés et conscients que l’intérêt général prime sur les (quelques) intérêts particuliers. Pratiquer une politique de proposition constructive, et non d’opposition systématique, stérile et vide, tel est notre état d’esprit. Nous ne voulons la mort de personne. C’est pourquoi l’Acod entend se battre pour ses idées : des commerces audacieux dans une ville ambitieuse. Elle invite tous ceux qui partagent cette approche à la rejoindre.
Ainsi, par sa voix, ils pourront s’exprimer, apporter leur correctif et leur vision ; car le commerce dionysien ne se résume pas à une fronde aussi bruyante que minoritaire. Nous tenons enfin à attirer l’attention des commerçants sur les risques de récupération politique de leur peur, et son instrumentalisation au profit de grands groupes cinématographiques parfaitement indifférents du sort de notre profession.
Avec plus de 250 adhérents (auxquels s’ajoutent les adhérents et sympathisants du Sycor, de la Fer et du Grand Marché), l’Acod est la plus importante et la plus ancienne association de commerçants de St Denis encore en activité. Indépendante - et non politique - elle est un outil purement économique.

Pour les bureaux de l’Acod et du Sycor,
Amine Alibhaye (président)

Pour contacter l’Acod ou le Sycor : 0262 41 12 74 - [email protected]


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