Le courrier des lecteurs du 30 novembre 2004

30 novembre 2004

(Page 9)

Que dois-je faire pour vivre ?

L’histoire est connue surtout de ceux qu’on appelle les chrétiens,
mais elle concerne en vérité tout le monde.
Un homme instruit des vérités contenues dans le Livre qu’il est chargé d’enseigner interroge celui qui se donne pour nom le Fils de l’Homme. Non point pour parfaire son instruction, mais pour "le mettre à l’épreuve" et, pourquoi pas, lui tendre un piège : "Maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ?"
L’autre le renvoie à son propre savoir : "Que lis-tu dans le Livre ?" Le docteur de la loi répond : "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toutes tes forces, de toute ton intelligence et ton prochain comme toi-même".
Il a parfaitement répondu mais il a récité. "Très bien, lui dit Jésus, fais-le et tu vivras. Réalise ce que tu viens de lire, et tu auras la vie".
À ma voisine, très bonne catholique et aussi bonne pratiquante, qui ne manque jamais la messe et qui lit régulièrement la Bible, j’ai fait la remarque suivante : cette expression : "la vie éternelle", on aurait dû la trouver dans la bouche du Christ. Mais non, lui, il dit seulement : "la vie".
Afin de m’éclairer sur ce sujet, je relis les notes et commentaires qui accompagnent le texte dans la traduction œcuménique de la Bible. Mon attention est attirée par le fait qu’on y parle assez peu de la vie après la mort. On y cite, c’est vrai, "la vie éternelle". Mais le mot qui revient le plus souvent, c’est tout simplement “la vie”. "Je suis le Chemin, la Vérité, la Vie", dira le Fils de l’Homme.
Voilà qui marque toute la différence entre le texte originel et ce qu’en disent très souvent les religions qui se réclament de Jésus-Christ. Je découvre dans la Bible ce que chacun d’entre nous peut finalement découvrir : la réalité, le réel dans toute son ampleur.
Et comme le dit, en toute rigueur de termes, mon ami le Père Jean Cardonnel : "La vie éternelle ? Mais c’est un pléonasme. Parce que la vie qui n’est pas éternelle, c’est la vie mortelle. Et la vie mortelle, non seulement n’est plus la vie du tout mais elle est infiniment pire que la mort".

Georges Benne,
Le Tampon


Téléthon : un cas d’école

Révisons d’abord la théorie, la langue de bois libérale. La commission Thélot a proposé d’inclure dans son désormais célèbre socle commun les "connaissances, compétences et règles de comportement qui permettent de s’affirmer dans sa vie citoyenne et d’adopter des comportements responsables en société". François Fillon, quant à lui, nous rappelle, dans un document de travail remis aux organisations syndicales, que l’école est "l’espace où l’on forme les citoyens de demain à la critique, au dialogue et à la liberté".

Passons à la pratique, sur le terrain. Le Téléthon 2004, organisé à partir du vendredi 3 décembre, est relayé au sein des établissements scolaires par de multiples initiatives dans lesquelles sont embarqués enseignants et élèves : vente de gâteaux, course à pied, recyclage de piles usagées, le tout avec comme arrière-pensée non dissimulée de lever des fonds pour la recherche médicale contre les maladies génétiques. Souvent au détriment de cours de mathématiques, d’Histoire ou autres futilités qui auraient normalement eu lieu ce vendredi.

SUD éducation Réunion prend au mot le ministre de l’Éducation nationale qui engage "chaque membre de la communauté éducative à saisir toute occasion de transmettre les valeurs morales et conforter les comportements civiques". Nous allons donc participer à l’éveil de l’esprit critique de nos concitoyens. Le Téléthon est l’occasion inespérée de faire acte de pédagogie.

Nous rappelons au préalable que le total des dons recueillis à l’occasion du Téléthon 2003 s’élève à 97 millions d’euros. Nous proposons de comparer cette somme, certes rondelette, à la somme engagée pour construire le porte-avions nucléaire Charles de Gaulle (plus de 20 milliards d’euros, soit l’équivalent de 200 Téléthons). Autre référence : le gouvernement vient de débloquer une garantie financière de 2,5 milliards d’euros pour l’organisation éventuelle des Jeux olympiques à Paris en 2012 (soit 25 Téléthons). Rappelons également que les exonérations de cotisations patronales, qui auraient dû financer la sécurité sociale mais qui se transforment opportunément en profits financiers dans le portefeuille des actionnaires, s’élèvent à un total de 21 milliards d’euros pour l’année 2003 (soit plus de 210 Téléthons). On n’a jamais fait la quête pour acheter un missile, pourquoi est-ce nécessaire pour financer le recherche médicale ? Et bientôt, un Téléthon pour construire un hôpital, une école ou une crèche, pour recruter des infirmières ou des enseignants ?

Bien évidemment, cette collusion entre l’institution scolaire et les organisateurs du Téléthon n’est pas fortuite. C’est une entreprise idéologique qui vise à faire accepter la charité comme gestion sociale des dégâts collatéraux d’une rigueur budgétaire promue au rang de dogme. L’Éducation nationale, en participant à cette opération de propagande, joue le rôle de chien de garde d’un ordre économique injuste. Sans remettre en cause la bonne foi de chacun, SUD éducation Réunion recommande aux personnels de l’Éducation nationale, aux élèves et à tous les citoyens de ne pas se laisser aveugler par cette mascarade, et préconise plutôt un engagement militant, visant à réorienter le budget public vers la satisfaction des besoins essentiels de la population, et non des désirs de quelques intérêts privés. Les sommes concernées sont immenses en regard de ce que peut rapporter un Téléthon.
Finalement, ce Téléthon reflète parfaitement ce que l’on veut faire du service public d’éducation : un satellite du pouvoir économique et des marchés financiers, érigés en centre du monde.

SUD éducation Réunion


Une jeune Sainte-Rosienne en route pour les étoiles...

Fabiola Boyer, 20 ans, une étudiante de Sainte-Rose en formation pour un BTS d’assistante de gestion, a été sélectionnée par Science Sainte-Rose pour participer à une prochaine mission au célèbre U.S. Space Camp de Huntsville, en compagnie de jeunes américains.
Le U.S. Space Camp, où les jeunes de tous les âges peuvent simuler des missions spatiales à bord de la Navette, est situé sur les lieux où Wernher von Braun et les équipes de la Nasa ont préparé les vols Apollo dans les années 60. Situé dans le complexe éducatif du U.S. Space and Rocket Center où sont conservés toutes les fusées et tous les modules des vols lunaires, le Space Camp offre trois options de missions d’une durée d’une semaine aux jeunes qui rêvent de stations spatiales et d’espace : une option "pilote", avec simulateur de vol, une option "travaux en impesanteur" avec simulation en piscine, et une option "spécialiste de mission" où une équipe simule le déploiement de satellites en orbite.
Le U.S. Space camp a offert gratuitement une place de stagiaire à la France, proposition que le CNES et l’association Planète Science ont relayée à Science Sainte-Rose en reconnaissance des activités culturelles spatiales de cette association régionale, en particulier dans le cadre du C22SR, à charge pour Science Sainte-Rose de mettre en place l’organisation du voyage jusqu’à Huntsville.
Suite à un appel fait à l’ensemble de la population de Sainte-Rose et après des entretiens de sélection, c’est donc Fabiola Boyer qui a été choisie. La mission devrait avoir lieu au mois de mai 2005. Gageons que Fabiola Boyer en rapportera des souvenirs intenses qu’elle saura partager.

Guy Pignolet,
président de Science Sainte-Rose


Violence, dis-moi ton non...

La violence à La Réunion ne concerne pas seulement ceux qui en sont victimes mais nous tous. Quand une personne est victime de violence, (nous), toutes les autres, nous souffrons, car nous sommes frères et sœurs. “La marche blanche” de ce dimanche c’est la preuve que nous sommes tous solidaires et c’est l’occasion pour nous tous, de dire non à toutes les violences.
Violence, dis-nous ton non...

Samuel Mouen


Les CPE interpellent le recteur

Nous, Conseillers principaux d’éducation (CPE) réunis en journée de formation syndicale SNES (18 et 19 novembre 2004), vous sollicitons, Monsieur le Recteur, en tant que représentant de l’État et garant des lois républicaines.
À l’heure actuelle, nous constatons une recrudescence de conflits entre personnel d’éducation et personnel de direction consécutifs à un défaut d’application du droit dans les établissements scolaires.
En effet, ne sont pas respectés :

- l’arrêté du 4 septembre 2002 relatif à l’application de la réduction du temps de travail (non respect des 35 heures) ;

- la circulaire 82-482 relative aux astreintes des personnels logés par nécessité absolue de service, concernant notamment la répartition des nuits d’astreinte à l’internat ;

- la circulaire de 1982 concernant les missions des CPE, en particulier les présidences des conseils de classe, la multiplication des tâches administratives (inscription des élèves, gestion informatique de la base élève...).
Aussi, Monsieur le Recteur, nous vous demandons d’intervenir auprès des IPR Vie Scolaire afin de clarifier ces situations qui conduisent à un dévoiement de nos missions au détriment de l’intérêt des élèves. Nous éviterons ainsi une détérioration du climat dans nos établissements.

Pour les CPE,
I. Le Caloch et I. Maillot,
Co-secrétaires adjoints du SNES


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