
Turbulence à la Mairie de Saint-André
5 juillet, parAprès les coupures d’eau mémorables sur fond de polémique, le conflit Mairie de Saint-André-Cirest qui perdure, les plaintes à répétition, les (…)
31 décembre 2004
Quelle “bonne année” ?
Nous voici en pleine période des vœux de Nouvel An. Mais si nous sommes vraiment humains, qui donc a le cœur vraiment à la fête quand nous voyons ces milliers et milliers de morts suite au raz-de-marée déferlant sur l’océan Indien ?
Et que dire de la souffrance des survivants ? Quoi penser encore vis-à-vis de la violence barbare qui peut se déchaîner à tel ou tel endroit de notre île, soit en groupe, soit individuellement... Massacre dans une action collective ou satisfaction immédiate d’une pulsion de mort ? Tout n’est pas comparable. Tout n’est pas à mettre sur le même plan, avec ce mystère du Mal qui nous taraude au plus profond de nous-mêmes.
Lorsque nous avons affaire à une catastrophe naturelle, la cause du malheur ne dépend pas de nous. Cela nous dépasse. Nous faisons la triste et douloureuse expérience de notre fragilité humaine, de notre finitude. Nous comprenons mieux tout d’un coup notre dépendance de l’environnement immédiat, dans une biosphère, dans une atmosphère qui nous permettent d’exister en tant que vivants. Cela intéresse chacun de nous et nous tous en même temps et en tout lieu où nous pouvons nous trouver, quelles que soient notre situation sociale, notre culture ou notre religion. Cela veut dire que nous sommes redevables les uns devant les autres des conditions qui rendent la vie possible, biologiquement, physiquement, matériellement, socialement, économiquement, politiquement, spirituellement. Humainement !
Il y a un instinct qui, au cœur même de la catastrophe, appelle à se battre pour faire réussir la vie. Il ne s’agit plus alors du niveau de vie d’abord, du standing le plus élevé, de surenchères syndicales, économiques ou politiciennes. Il s’agit simplement de pouvoir vivre dans les meilleures conditions possible et que ce soit possible dans le partage avec tous et pour tous. Les plus grandes réalisations matérielles peuvent être balayées en quelques secondes. La puissance de l’amour ne disparaît jamais. Il y a toujours un plus pauvre et un plus malheureux que nous.
Ce qui compte, c’est la vie elle-même. Ce qui compte c’est la vie dans son élan de vie, dans sa gratuité, dans les imprévus qui viennent remettre en cause nos calculs, nos manipulations peut-être, nos coups de joueurs d’échecs calculant à trois coups d’avance. Alors tout peut repartir car les murs d’égoïsme tombent et la solidarité peut se construire. Réellement. L’on se réajuste les uns par rapport aux autres. La parole devient possible. Le geste s’ouvre parce que l’horizon s’élargit. Il n’y a plus à poignarder, à bombarder, à prendre en otage une société par des revendications qui, au regard des drames internationaux et des contraintes du possible, apparaissent non seulement comme ridicules mais injurieuses voire autosuicidaires. Pour les peuples et pour la planète. Et quand on est dans une île qui se prend pour l’univers, le chemin à parcourir est rude. L’œuvre à accomplir est ardente.
Alors ? C’est le meilleur qu’il faut construire en nous et autour de nous. Nous avons à choisir le bien et à rejeter le mal. Mais qu’est-ce qui est bien et qu’est-ce qui est mal ? Aujourd’hui, l’on ne sait plus.
Souvent, il est médiatiquement de bon ton de brouiller les pistes encore plus. Pour flatter les bas instincts et s’approprier la plus grande part du marché. L’on construit ainsi des manières de vivre, des modes qui se démoderont d’autant plus vite qu’elles déstructurent les personnes, détruisent les relations familiales et sociales, engendrent des rancoeurs et la violence, interdisent la construction d’un projet de société.
Le bien ne se construit jamais par la manipulation ou la commercialisation du mal. Le bien ne peut se construire que par le bien. Et qu’est-ce que le bien ?
En tirant les leçons des catastrophes, l’on pourrait peut-être se mettre d’accord pour dire que le bien consiste à faire réussir la vie pour soi et pour les autres :
- Ne pas détruire les conditions qui rendent la vie possible mais les favoriser.
- S’interdire toute parole et tout comportement qui cassent les relations fondamentales de la personne avec son intériorité profonde, avec les autres, avec son environnement, avec la nature, avec la création.
- Favoriser tout ce qui peut donner sens en encourageant les raisons de vivre, en fortifiant les racines spirituelles et religieuses pour des comportements de retrouvailles, de solidarité et de responsabilité personnelle, familiale et sociale. Dans la proximité.
- Se battre jour après jour pour construire une société fraternelle et un monde de paix qui reposent sur quatre piliers : l’amour, la vérité, la justice et la liberté.
- Devenir vainqueur du mal par le bien !
Alors oui, je vous souhaite une “bonne année” à vous tous et à toute La Réunion. Il ne faut pas attendre. Pour faire réussir la vie, construisons la paix. Si ton cœur est en paix, tu seras artisan de paix. Allume une lumière en toi et autour de toi. Tu déchireras les ténèbres, tu feras reculer la souffrance et la guerre à la mesure de tes pas. Et n’oublions pas de poser des gestes concrets de solidarité pour venir plus spécialement en aide à nos frères et sœurs du Tamil Nadu.
Monseigneur Gilbert Aubry,
évêque de La Réunion
Pourquoi ne pas argumenter ?
J’ai écrit récemment ici même un article dans lequel, polémiquant avec le “Collectif Pangar”, je montrais la nécessité de faire la distinction entre langue parlée et langue écrite. J’ajoutais, m’appuyant sur l’expérience universelle des peuples, que, dans le monde entier, seules les langues écrites disposant d’une littérature couvrant tous les domaines de la connaissance sont admises comme langues d’enseignements.
Mon court article (105 lignes) m’a valu une réponse fleuve (234 lignes) de Georges-Marie Lépinay. Il y est question de "construction virtuelle", de "géométrie variable", de Réunionnais se regardant dans un miroir mais y voyant quelqu’un d’autre, d’un lycéen s’efforçant de redresser ses cheveux frisés, d’un double voyage à Mayotte, de la résistance du cary à l’offensive des MacDo et finalement de chasse au paille-en-queue. De ce fatras émerge tout de même l’affirmation brève - elle tient en une ligne sur les 234 - selon laquelle je serais décidément "un véritable père fouettard du créole !".
Le qualificatif ne m’impressionne que médiocrement, vu que j’ai été par le passé traité de “frankofiak”, d’“éradicateur du créole”, voire de “Pinochet” ou de “Goebbels de la culture réunionnaise”, si bien que je suis blindé.
J’avoue cependant que j’attendais mieux de Georges-Marie Lépinay. J’attendais par exemple ne serait-ce que l’ombre d’un argument, j’ai été déçu.
Georges-Marie Lépinay conteste-t-il que le créole soit une langue orale et seulement orale ? Il s’en garde bien : il n’a jamais écrit une seule ligne en créole. Connaît-il un seul pays au monde où une langue non écrite sert à enseigner les mathématiques, les sciences, l’économie ou la philosophie ? S’il en connaissait un, il ne manquerait pas de le citer en exemple aux Réunionnais. Estime-t-il que, malgré l’inexistence de littérature écrite, et en particulier de manuels scolaires, le créole doit tout de même avoir sa place dans l’enseignement, "de la maternelle à la faculté", comme il le disait lui-même si bien autrefois ? C’est fort possible, mais son article reste muet sur le sujet. Manque de courage ou de conviction ?
Allons, Georges-Marie, fais un effort : tu trouveras bien un jour un argument à opposer aux miens. Je te souhaite bonne chance. Et bonne année !
Daniel Lallemand
À quand la fête créole ?
Depuis un quart de siècle, la grande oubliée de la culture locale et des institutions pour des raisons de surenchères qui furent trop souvent d’ordre politico-démagogique, ce n’est plus le maloya, qui a bien entendu sa raison d’être (tout le monde le sait mais se tait, parfois se terre), c’est la culture musicale créole traditionnelle, métissée et peu ou prou d’origine européenne ; À savoir, les romances, les ballades, les chants populaires, les vieux séga, les scottichs, les mazurkas, les polkas, les quadrilles etc... bref une forme musicale joyeuse, heureuse, bon enfant caractéristique de La Réunion longtemps des Ilets, des Hauts et des quartiers que certains tristes décideurs, parfois des ignorants ont mis sous le boisseau pour des raisons souvent idéologiques (et de prêt-à-porter).
Comme si un certain nombre d’entre eux avaient honte de tout ce pan culturel honorable que représentent les chants, les danses et les expressions de leurs parents et grands-parents...
Aussi pour recentrer un peu le débat, à quand, pour compléter le puzzle de la mosaïque, la fête réunionnaise cette fois-ci de la fraternité ?
Avec les banjos oubliés (mariage de l’Afrique, l’Occident et même de l’Orient), les accordéons, les guimbardes, les violons, les tambours, la musique en cuivre qui apporte une ambiance si joyeuse, plein d’entrain et de fraîcheur si caractéristique de l’âme créole.
Tout cela n’est qu’un sympathique endémisme, rétorqueront certains intellectuels condescendants qui gèrent les cordons de la bourse, par délégation politique !
Mais ne s’agit-il pas là aussi de racines culturelles ? Aura-t-on le temps de les sauver du déluge des décibels d’outre Atlantique ?
Osons regarder la réalité, depuis 25 ans, quelles sont les formes culturelles qui ont fait tomber non pas la pluie, mais les sous ?
Ces histoires de sons ne sont pas que des z’histoires de sous, diront ceux qui s’en sont servi, mais la raison des sons des percussions. Parfois même des dessous et deux sous font quat’sous dirait Lapalisse.
En attendant comme dit le créole sans soucis, “cabri y mange salade”.
A là ! Christian, tu as fait fort ! fort ! fort ! dirait accompagné de son regard qui pétille, mon ami Alain qui s’est mis dans la rime. Non pas le philosophe, ni même l’astrosophe mais notre Hubert de l’Ile, notre chansonnier pays. Pour la bonne cause, précisons, Pays avec un Y, s’il vous plaît. C’est tellement plus joli.
Vive la liberté et la bonne humeur.
Christian Vittori
Fo sov nout léritaz
Le kèr bann Rényoné la giny koudkony. Sèt ané, trwa zarboutan nout kiltir la désot la vi dann kontreport la mor. Dé granmoun, Lélé èk Baba, épisa in Rwa. Inn pèrt pou nout kiltir. Sof i kamouf in larlik dawar ?
"Sak la pa pèrd rien, la parti réklam la pèrt", kome diré le prinss Admette. Astèr i fo admèt plizièr soz.
Si i batay pou fé rekonèt lo gran léritaz banna la kit pou nou, afèr i mèt pa vitman in plan pou sov sak lé fé ?
Non-va, bann zèn i travay. Kiswa pou la mizik, kiswa pou la lang kréol, kiswa dann lar, dann la dans, la zenès rényonèz i tyinbo kap lo soubat bann lanspèk la kiltir La-Rényon.
Lélé aou, Baba aou, Rwa Kaf aou, zot la kado anou zot konésans, zot kozman, zot maloya, zot lang. I fo astèr i soutyin bann zèn-là i ésèy avansé, sak i travay pou la kiltir La-Rényon, sak i port léritaz. Pars i fo dir ke détrwa lantant rényoné i kontinyé gout larzan nout pèp, san mèt anlèr nout kiltir pouvréman.
Kansa va mèt ansanm poudbon pou fé lèv kiltir-là, èk lo bourzon i lèv ? Amwin-k i aranz détrwa nout kiltir i rès kaskasé. So bourzon i lèv, i grandi dési lo rasine la kiltir. Vèrs delo souplé.
K. Z.
Alon fé mars la masine solidarité
Alala ! èk tout la modèrnité demoun nana dan la min, la solidarité i fonn an lo. I paré-k bann santr i alèrt anka-k nana in tranbléman sou la mèr la pa fé ryin, alor-k lété posib. Zot noré pi prévnir kan minm la di.
Pliske 80.000 moun lé mor astèr, alor-k noré pi évité tousa d-mor. 30.000 pèrsone i trouv pi. Anpliskésa, anou nou la pwin santr i vèy pangar dan loséan Indyin. Sa i vé dir nou lé mwin inportan ké sat i viv dan lo Pasifik ? Laba nana trwa santr, anou zéro kalbas.
Mintnan, devan lo gro katastrof, Le Monn antiyé i mèt ansanm pou èd bann péi-là, uit an tou. Dawar noré été pli dos, fé fonksione tout so bann masine i vèy dési bann soukouss la tèr, pou sov azot avan. I fodré fé mars la masine solidarité-là.
Zustine
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