Le courrier des lecteurs du 4 février 2005

4 février 2005

(Page 10)

Aux oubliettes, vite, Monsieur Mas

Dans votre article du “JIR” du samedi 29 janvier 2005, vous trouvez pathétiques les déclarations de Madame Bello sur les avortements à la Clinique de Saint-Benoît ; crime de lèse-majesté, elle a osé mettre en cause Michel Debré d’après vous.

- Monsieur Mas, pouvez-vous m’expliquer pourquoi de Gaulle a viré cet humaniste du poste de Premier ministre ?

- Monsieur Mas, pouvez-vous m’expliquer pourquoi, battu aux législatives en Indre et Loire, cet humaniste s’est vu refusé une circonscription en Alsace de la part de ses amis du coin ?

- Monsieur Mas, pouvez-vous dire le contraire sur la caution et le bénéfice qu’il a retirés des fraudes électorales à La Réunion, cet humaniste ?

- Monsieur Mas, cet humaniste a été à l’origine de l’ordonnance d’octobre 1960, dont mes camarades ont subi les conséquences.

Alors, lorsque vous attaquez Madame Bello, sachez que derrière elle, il y a des dizaines de milliers de personnes qui la soutiennent.
Retournez à vos oubliettes, Monsieur Mas, et restez-y.

Gilbert Ramin,
Saint-Benoît


Plaidoyer pour l’aquaculture marine à La Réunion

Dans l’espace économique de La Réunion, l’aquaculture marine ne doit plus être un secteur délaissé du développement.
Avec ses plus de 763.000 habitants et une nombreuse jeunesse qui cherchent du travail, je pense que le moment est arrivé de se tourner résolument vers la mer pour atteindre une certaine autosuffisance en poissons frais, bon marché, sur nos tables.
Autrement dit : mettre sans tarder en valeur cette bande côtière marine, qui cerne notre île, en commençant par sa partie la plus hospitalière, située entre La Possession et Saint-Pierre.
À La Réunion : on a construit sans rien défigurer les ports de Saint-Pierre, de Saint-Gilles, de La Pointe des Galets et de La Possession ; je crois qu’on pourrait, tout en étant inventif, aménager des parcs d’élevage de poissons, sans froisser personne, dans la zone indiquée plus haut.
L’objectif est bien sûr de cibler la rentabilité et la qualité, comme l’on fait pour l’élevage des animaux terrestres.
Voici des poissons répondant à ces deux critères :

- Les grands Mérous ou “Loches” rencontrés dans les mers chaudes (océan Indien, Canal de Mozambique et mer Rouge etc...).

- Le Mérou géant (Epinephelus Itajara) atteignant en 6 ou 7 ans 455 kg et vivant 37 ans.

- La Loche géante (Epinephelus lanceolatus) 300 kg.

- Le Mérou Patate (Epinephelus Tukula) 110 kg.

- Le Mérou Troussequin (Epinephelus Daemelii) 150 kg etc...
Voici des poissons répondant au seul critère de qualité :

- Les autres Mérous comme le grand’queue (Variola louti), le grand’gueule, le Prude et les Macabis.

- Les Barbus, les Carangues, les Vivaneaux, les Saupes (Poissons d’Aye) etc...
Dans ces mêmes parcs : on peut aussi installer des voisins plus calmes, comme par exemples :

- Des langoustes (crustacés), des Palourdes géantes appelées (Bénitiers ou Tridacnes) transférables dans nos eaux à partir de la Polynésie française, et enfin des Turbos ou Burgos (existant chez nous).

Toutes ces zones d’activité devront être bien sûr soumises à une bonne surveillance et à une réglementation correcte.
En terminant, je serais heureux de voir que notre population puisse mieux profiter de ce vaste monde marin qui nous entoure, dans ce qu’il peut nous apporter dans le domaine de nos besoins alimentaires de base et dans celui de l’économie de nos familles.

Antoine Calteau,
professeur de Biologie à la retraite,
Piton Saint-Leu


Chiche !

J’ai lu avec énormément d’intérêt l’article sur les marchands de sommeil. La Préfecture et la DRASS, sortant elles-mêmes de leur profond sommeil, ont donc décidé de s’attaquer à ce qui est tout à la fois une honte et un scandale pour le département de La Réunion.
Je ne reviendrai pas sur le passé sur lequel ces instances semblent vouloir tirer un trait définitif et je dis, sincèrement, bravo ! La volonté affirmée de lutter contre ces négriers des temps modernes ne peut que réjouir tous ceux, et j’en fais partie, qui dénoncent depuis longtemps le manque de volonté affirmée de promouvoir, de façon concrète, l’amélioration de l’habitat insalubre.
En termes de jurisprudence, il faut savoir qu’au début décembre, à Paris, une procédure pour hébergement indigne de la personne humaine a été ouverte. C’est la première fois que cette qualification a été retenue et cela constitue une nouvelle infraction qui permet de mieux réprimer l’exploitation des plus démunis par des “négriers”.
La traite a été reconnue comme un “crime contre l’humanité” ; ne laissons pas se développer devant nous, à nos portes, d’autres formes d’exploitations de personnes par d’autres personnes.
L’article 25 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme reconnaît le droit à un logement décent ; notre société n’a pas le droit de laisser ainsi bafoués certains principes de base de la marche vers une égalité des chances.
Je me réjouis donc de cette détermination à s’attaquer au problème. Toutefois, déjà souvent échaudé par des déclarations d’intentions qui n’ont jamais vu l’amorce d’un début d’exécution, je reste méfiant, vigilant et attentif.
J’attends donc, messieurs Franck-Olivier Laschaud et Jérôme Baurens, les premières mesures que vous comptez prendre pour initier votre lutte, lutte courageuse et noble. La morale républicaine est avec vous, la conscience citoyenne est avec vous, les textes de lois sont avec vous, tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté sont avec vous, parmi lesquels nous trouvons l’Abbé Pierre qui vient encore de dénoncer cette honte du logement insalubre et Jean-louis Borloo, ministre de la Cohésion sociale qui l’a fortement applaudi.
Alors Messieurs, chiche ! Alors la Préfecture et la DRASS, chiche !

Jean Linon,
libre citoyen


Quelle ambition démocratique pour La Réunion ?

En ce début d’année 2005, (...) est-il prétentieux de soutenir que l’organisation politique et sociale d’un pays est déterminante pour la bonne marche de la démocratie et pour son appropriation par les citoyens ? Or, nous souffrons, vous en conviendrez, d’une absence de fonds institutionnel le permettant concrètement. Je m’explique :
a) Au-delà des apparences, la question institutionnelle, à mon humble avis, ne peut se résumer à ses aspects juridiques et... au débat formel, technique, parfois aride qu’elle soulève nécessairement.
b) Beaucoup d’entre-nous se sont toujours refusés à considérer les institutions comme un monstre froid, une mécanique figée, certains diront, une bureaucratie tentaculaire ?
c) Par delà les âges, nous le voyons bien, le combat pour la démocratie s’est nourri de la conviction que les Institutions politiques et sociales sont le reflet de l’état d’une société... ceci dit, partagez-vous l’idée que la définition d’un projet de société, de transformation sociale passe aussi par une action institutionnelle, une inflexion du cours démocratique ? De ce point de vue, le comportement de nos élus en général, donne-t-il une image assez fidèle du degré d’accomplissement de la démocratie ?
Cette question nous renvoie forcément sur les relations entre les différents niveaux de pouvoirs, le rôle dévolu aux corps dits intermédiaires (partis politiques, organisations syndicales, mouvements associatifs) par exemple.
Il est lamentablement démontré que nous avons une faiblesse certaine sur le partage des responsabilités entre les divers échelons territoriaux d’une part, et d’autre part, sur la place donnée à la participation des citoyens - N’y a-t-il pas là autant de signes qui freinent la vitalité d’une démocratie ?
Dans certaines de mes contributions, avec d’autres, j’ai tenté de soutenir que la recherche d’un équilibre entre la consolidation citoyenne de notre démocratie politique et sociale et les indispensables aménagements techniques qu’elle suppose parfois, sous-tend le travail de réflexion et de proposition que je soulève. À cet égard, je remercie particulièrement... les différentes rédactions de tous les quotidiens locaux pour la publication de ma contribution.
On peut aussi dire, à la lumière des contributions versées par de nombreux lecteurs, que beaucoup de nos orientations ont comme principales ambitions, d’asseoir la démocratie locale, d’encourager la démocratie participative et de clarifier les missions des différents pouvoirs et organes institutionnels. Mon regret est que nos apports respectifs ne soient pas compris de tous et ne trouvent pas suffisamment d’écho !...
Malgré tout, c’est dans cette voie que j’entends œuvrer avec beaucoup d’entre-nous, pour que les Réunionnais deviennent et se sentent plus que jamais partie prenante et intégrante des changements qu’ils attendent.

Samuel Mouen


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