
Turbulence à la Mairie de Saint-André
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4 juin 2004
Le film ”La Passion du Christ” à la lumière des Évangiles
Mon intention n’est pas dans le cadre de ce courrier d’examiner les qualités artistiques du film de Mel Gibson, présenté récemment en avant-première à La Réunion. Ce qui m’intéresse, ce sont les réactions, les commentaires que ce film a suscités chez nous.
Réalité historique ?
Mon attention a d’abord été attirée par une appréciation portée par une personnalité attachante du monde musulman, qui a déclaré au “Quotidien” du 29 mai que le film lui semblait "correspondre à la réalité historique".
Hélas ! Chacun sait que, concernant Jésus, sa vie, son ministère, sa doctrine, et finalement sa mort, qui nous intéresse ici, rien d’historique n’est pas parvenu jusqu’à nous.
Aucun historien de l’époque, ni chez les Grecs, ni chez les Romains, ne fait mention de Jésus. Pas davantage Philon d’Alexandrie, dit Philon le Juif, contemporain du Christ, qui a consacré sa vie à l’étude des textes bibliques. Ni Flavius Josèphe, historien juif, né en 37, mort aux alentours de 95, qui, dans ses “Antiquités juives”, étudie notamment les règnes d’Hérode le Grand et de ses fils, c’est-à-dire le temps de Jésus.
Pouvons-nous alors nous fier aux légendes qui ont circulé à l’époque et dans les siècles suivants ? Difficilement, elles sont si contradictoires !
Des exemples ? Pour nous en tenir à la mort du Christ, qui nous occupe ici, il faut savoir que le Talmud, principal recueil des traditions juives antiques, prétend que Jésus n’aurait pas été crucifié, mais "pendu" ; que les Témoins de Jéhovah affirment pour leur part que Jésus aurait été cloué non pas sur une croix, mais sur un poteau vertical d’une seule pièce ; que Basilide, philosophe gnostique d’Alexandrie (1ère moitié du 2ème siècle après Jésus Christ), a défendu le point de vue selon lequel un homme nommé Simon de Cyrène aurait été crucifié à la place de Jésus ; ce que semble corroborer l’ouvrage apocryphe connu sans le titre de “Actes de Jean”, qui fait dire à Jésus : "Je ne suis pas celui qui est attaché à la croix".
Les musulmans peuvent, à cet égard, se référer à la Sourate 4 du Coran, où le Prophète rapporte parole de Dieu : "Nous les avons punis... parce qu’ils ont dit : “Oui, nous avons tué ce Messie, Jésus, le fils de Marie, le Prophète de Dieu”. Mais ils ne l’ont pas tué, cela leur est seulement apparu ainsi."
Fidélité aux évangiles ?
Autre appréciation sur le film de Mel Gibson : celle d’un curé, qui ne se hasarde pas sur le plan historique, mais estime que, pour le moins, “La Passion du Christ” est "assez fidèle aux évangiles".
Hélas ! Les évangiles se contredisent à qui mieux mieux quant aux circonstances qui ont conduit à la mort du Christ. En voici un exemple :
Chez Matthieu et chez Marc, Judas, accompagné d’une “troupe” de gens armés, des civils , s’approche de Jésus et l’embrasse. C’est le signal convenu avec les gardes qui aussitôt se saisissent de Jésus. Chez Luc, Judas s’approche de Jésus "pour l’embrasser", mais Jésus prévient son geste en lui disant : "Judas, est-ce par un baiser que tu trahis le Fils de l’homme ?"
Chez Jean, l’arrestation de Jésus vire au drame. Les chefs des prêtres n’ont pas envoyé seulement leurs gardes civils, ils ont mobilisé une “cohorte” romaine (600 hommes !) sous les ordres d’un “tribun” (un général !). Judas ne s’approche pas de Jésus. c’est Jésus qui s’avance vers les soldats, et se nomme. Aussitôt, nous conte Jean sans rire, les soldats "reculèrent et tombèrent à terre"... !
Autre exemple, concernant les dernières paroles de Jésus sur la croix. D’après Luc, Jésus aurait dit, au moment où les soldats le clouaient sur le bois : "Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font." Il aurait ensuite promis à l’un des deux larrons crucifiés à ses côtés : "Je te le dis, c’est la vérité : aujourd’hui même tu seras avec moi dans le paradis." Enfin, juste avant d’expirer : "Père, je remets mon esprit entre tes mains", citation tirée du Psaume 31.
Curieusement, ces paroles de Jésus ne se retrouvent pas chez les autres évangélistes. Jean en rapporte trois autres. S’adressant à sa mère, à propos d’un disciple : "Mère, voici ton fils." Et au disciple : "Voici ta mère." Puis : "J’ai soif." Et enfin : "Tout est accompli".
Marc et Matthieu ne rapportent aucune des paroles précédentes. D’après eux, Jésus, sur la croix, n’aurait prononcé qu’une seule et courte phrase, tirée du Psaume 22 : "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?". Phrase que Jésus prend bien soin de traduire de l’hébreu araméen : "Éloï, Éloï, lema sebachtani ?". De peur, sans doute, que Dieu, à qui il s’adresse, ne comprenne pas l’hébreu.
Réalisme saisissant ?
Un autre curé, interrogé par “le Quotidien”, évoque le "réalisme saisissant" du film de Mel Gibson. Comme pour illustrer son propos, le journal reproduit une image du film, où l’on voit Jésus ployant sous le poids de la croix, une croix énorme que l’acteur n’aurait jamais pu porter si elle n’avait pas été en plastique.
Le cinéaste s’est efforcé de respecter la tradition, établie par l’Église catholique et illustrée par tous les “chemins de croix” du monde.
Mais, quand on lit les évangiles, on découvre une tout autre version des faits. Rappelons-nous : après avoir interrogé Jésus et s’être convaincu de son innocence, Pilate, le tout-puissant gouverneur de la Judée, cède aux pressions de la populace, fait fouetter Jésus et ordonne qu’il soit crucifié. Les soldats, après avoir fait subir toutes sortes de sévices au condamné, l’emmènent à l’extérieur du palais.
Voici la suite, telle qu’elle est racontée par Marc, le premier en date des évangélistes :
"Un certain Simon, de Cyrène, le père d’Alexandre et de Rufus, passait par là alors qu’il revenait des champs. Les soldats l’obligèrent à porter la croix de Jésus."
Matthieu ne dit pas autre chose :
"En sortant de la ville, ils rencontrèrent un homme de Cyrène, appelé Simon, les soldats l’obligèrent à porter la croix de Jésus."
Luc, qui assure dans le prologue de son évangile avoir fait un véritable travail d’historien et s’être "renseigné exactement sur tout ce qui est arrivé", écrit de son côté :
"Tandis qu’ils emmenaient Jésus, ils (les soldats) rencontrèrent Simon, un homme de Cyrène, qui revenait des champs. Les soldats se saisirent de lui et le chargèrent de la croix pour qu’il la porte derrière Jésus."
La cause semble donc entendue. Mais alors pourquoi David Chassagne, le journaliste du “Quotidien”, évoque-t-il "cette progression poignante du Christ, portant sa croix vers le sommet où il finira sa vie"... ?
Pourquoi l’Église catholique maintient-elle la tradition illustrée par les “chemins de croix” ?
Parce que Jean, le dernier évangéliste, qui écrivait au 2ème siècle après Jésus-Christ, a cru bon d’escamoter Simon de Cyrène, dont certains disaient à l’époque qu’il avait été crucifié à la place de Jésus !
Voici la phrase de Jean : "Jésus sortit de la ville, en portant lui-même sa croix, pour aller à un endroit appelé “le mont du Crâne” (qu’on nomme “Golgotha” en hébreu)."
Dans cette courte phrase, Jean ajoute l’erreur au mensonge : “Golgotha” n’est pas un mot hébreu, c’est un mot araméen.
La famille éplorée ?
David Chassagne, en voyant le film, a encore été impressionné par "l’immense détresse de la famille du supplicié". Sacré Mel Gibson ! À quelle source a-t-il puisé pour mettre en scène cette image touchante ? Pas chez Matthieu, en tous cas. celui-ci note, certes, que "de nombreuses femmes étaient là et regardaient de loin." Mais parmi elles, il cite "Marie de Magdala, Marie la mère de Jacques et de Joseph, et la mère des fils de Zébédée", mais aucune personne de la famille de Jésus.
Pas chez Marc non plus. Celui-ci signale la présence des mêmes personnes, remplaçant seulement “la mère des fils de Zébédée” par “Salomé”.
Pas chez Luc non plus qui, parmi “la foule des gens du peuple” qui suivaient Jésus vers le Golgotha, note la présence de quelques femmes "qui pleuraient et se lamentaient", mais s’abstient de les nommer.
Alors, que reste-t-il ? Mais Jean bien sûr ! On peut toujours compter sur lui pour dramatiser. Il va, par un travelling audacieux, rapprocher les femmes qui “regardaient au loin”, puis les situer directement "au pied de la croix", et là, ô surprise, reconnaître en elles Marie, la mère de Jésus, et la sœur de celle-ci, donc sa tante, dont personne n’avait entendu parler jusqu’alors. Maigre famille donc qui, par la suite, disparaîtra de la circulation.
Et lorsque Jésus ressuscitera, il apparaîtra à Marie de Magdala, ainsi qu’aux onze disciples restants, mais pas à sa mère, qu’il ne songera même pas à embrasser une dernière fois avant de remonter au ciel.
Pierre Labrousse,
Saint-Denis
Quelle “crise en gestation” à Madagascar ?
J’ai lu l’article paru dans votre édition du jeudi 3 juin sur la situation à Madagascar sous le titre : “Crise en gestation ?” et sous la signature de Bernard Yves.
Je travaille à l’Assemblée nationale malgache et j’ai tout vu de la scène sur la soi-disant prise en otages de députés. Comme vous le dites, il y eut exagération. Je dirai : il y eut désinformation. La désinformation, comme son nom l’indique, n’est plus de l’information et elle ne relève pas d’un journal d’information.
Sur d’autres sujets, concernant les dépenses hors budget, Madagascar suit les règles budgétaires héritées des Finances publiques françaises et il ne peut pas y avoir de dépenses hors budget. La loi-programme votée par l’Assemblée nationale sanctionne l’exécutif. Il existe une Cour des comptes qui censure toute la gestion budgétaire. Il existe aussi une Cour constitutionnelle, un organisme de lutte contre la corruption, et enfin, un organe de discipline financière. Tout cela constitue des balises, tout comme en pays structuré ; et cela fonctionne parfaitement.
La chute du franc malgache a plusieurs raisons.
J’évoque l’une d’elles qui est l’augmentation des importations pour équipement, lequel équipement est pour la plupart détaxé (voir les chiffres publiés par l’INSTAT, statistiques de la République).
Donc, il y a eu demande considérable de devises pour faire face à cette importation d’équipement. L’équipement profite bien sûr aux consommateurs, dont les investisseurs nationaux. À ce sujet, j’aimerais que “Témoignages” consulte les statistiques officielles sur les investissements et les créations d’entreprises.
En somme, le système est victime de son propre succès, en matière de chute du fmg. Il n’y a pas que des perdants dans cette histoire.
La grève des fonctionnaires vit dans une atmosphère particulière et il est souhaitable que “Témoignages” puisse s’investir dans les contextes spécifiques de celle-ci. Il n’est pas objectif d’en parler comme si les jeux étaient faits. Ceci est valable pour tous les autres points soulevés dans votre article.
Enfin, je termine en mentionnant que la Banque Mondiale et le FMI ont leurs opinions plutôt encourageantes sur la politique économique du Gouvernement. Et ils la financent. C’est pourquoi il y a lieu de toujours faire la part des choses.
Est-il possible de relater d’autres opinions que celles de l’opposition ? Ce serait un travail difficile ?
Armand Andriamahady,
Antananarivo
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