Le courrier des lecteurs du 9 mars 2005

9 mars 2005

(page 10)

Plaidoyer pour le double nom... de l’épouse

Le combat des femmes prend plusieurs formes en fonction des diverses dominations dont elles estiment souffrir. Comparée aux inégalités économiques, à l’exploitation pornographique, aux violences subies, la question de la transmission du nom peut paraître anodine. Certes, mais le symbolique a aussi son importance.
Or, qu’un/e enfant porte le nom et de son père et de sa mère, n’est-ce pas rendre socialement visible l’alliance féconde dont il/elle est le fruit ? Il ou elle s’inscrit ainsi conjointement dans la double lignée paternelle et maternelle. C’est comme marcher sur ses deux jambes.
On nous dit la mère donne la vie, le père donne le nom. La mère étant ainsi renvoyée à la nature et le père à la culture. Donner la vie ? Plus modestement, la transmettre et, pour cela, la nature exige elle aussi la rencontre du masculin et du féminin : la place du père est donc reconnue dans l’acte procréateur, même si c’est le ventre des femmes qui porte l’enfant. Inversement, dans une société où les femmes sont présentes, participent à la production de richesses et à la vie citoyenne, pourquoi leur propre nom ne serait-il pas également reconnu socialement et transmis ?
Mais avant même la naissance d’enfants, c’est lors du mariage que la question du nom se pose pour... l’épouse. Pourquoi abandonner un nom reçu à la naissance ? On a grandi avec ce nom (souvent le nom du père d’ailleurs), c’est lui qui a désigné notre identité sociale pendant deux décennies ou plus, on a dessiné ce nom dans notre signature et il faudrait, du jour au lendemain, l’abandonner ? Est-ce à dire que nous devenons autre par l’acte civil et/ou religieux du mariage ? Sans doute y a-t-il de cela dans cette substitution, comme si le mariage consacrait une identité sociale à laquelle la jeune fille n’aurait cessé d’aspirer. D’ailleurs l’expression “nom de jeune fille” est significative. Dans la vie des femmes, il y aurait comme deux étapes, deux statuts et du coup deux identités, alors que pour l’homme, le mariage n’entraîne aucun changement symbolique. Et si d’aventure, on divorce et on se remarie, le manège des noms continue. À y perdre son identité !
Au bout du compte, porter le seul nom du mari ne relève-t-il pas d’une tradition liée à une certaine organisation de la société, à un certain état de la culture et des relations entre hommes et femmes. Si le mariage est, du côté féminin, l’aboutissement d’une éducation et la consécration sociale, le nom du mari signe effectivement ce processus en effaçant le nom de naissance, devenu comme secondaire. Au contraire, l’alliance des deux noms accolés manifesterait la rencontre de deux personnes choisissant de vivre leurs différences dans l’égalité. À nous de choisir !

Brigitte Croisier-Langenier


À vous, femmes de nos vies

"Il n’y a pas "d’instant sacré".
Chaque instant est sacré.
Ainsi, vous vivez dans l’éternité et dans la vie.
Car la vie éternelle unit les deux.
Tu es balle et joueur (se) à la fois."
("Dialogues avec l’Ange").

Bonne et belle journée, ce 8 mars...
et chaque jour qui suivra....
À vous, femmes de nos vies,
Femmes de la vie,
Solidaires ou solitaires,
Épouses, mères, compagnes,
Élues d’un jour devenu toujours,
Nos égales, même si notre ego...
Je vous aime et je vous embrasse.

Daniel Paul Lahlou


La rédemption par la femme

Le statut, la position, l’influence de la femme à l’intérieur de la communauté humaine se sont dégradés de manière continue depuis l’instauration souvent brutale, il y a environ 5.000 ans de cela, du patriarcat en tant que système prônant la prédominance de l’homme sur la femme, des dieux sur les déesses alors vénérées et du fort sur le faible.
L’égalité, la complémentarité entre les hommes et les femmes étaient la pierre angulaire des sociétés matrilinéaires, précédant l’arrivée des barbares issus des steppes eurasiennes.
Ces systèmes, organisés en fratrie, vivaient en paix et connaissaient une véritable démocratie du travail.
Ce mode d’organisation horizontale de la société favorisait la circulation des idées et des marchandises .
On voyait la femme originelle comme une éclaireuse sur le chemin de la Connaissance.
De nos jours, que ce soit au sein de leur famille ou encore dans le domaine du travail, les femmes sont au cœur de la tourmente et il y a urgence à en prendre conscience, afin de donner une nouvelle direction, un nouveau sens aux rapports homme/femme.
L’homme et la femme sont pourtant au bord du même chemin. Ils sont tous deux victimes d’un système ultra-libéral qui a sacrifié l’être humain sur l’autel du profit. Aussi, ce système qui a bloqué et conditionné la femme dans l’invisibilité n’a pas épargné nos complémentaires.
Le machisme, établi en tant que dogme et entretenu comme modèle à suivre, a corseté la force vitale des hommes ainsi que leur sensibilité. On a fabriqué des guerriers. Beaucoup d’hommes hélas sont tombés dans ce chaudron tragique, et la violence dont ils font preuve trop souvent n’est que le reflet de la contradiction entre leur nature d’être humain et le masque que la forme de société leur impose. Il reste à ces hommes à accepter de reconnaître en toute humilité qu’ils sont tombés dans un piège en acceptant une situation de dupe.
De plus, l’alcool, comme compagnon d’arme de destruction massive, est un outil de corruption grave et rend la violence d’autant plus affligeante qu’elle se produit en toute inconscience. Messieurs qui usez de votre force contre compagnes et enfants, rappelez-vous que "l’homme est bon par nature et que c’est la société qui le corrompt". Cessez de rendre coupables de tous vos maux ces femmes qui se débattent courageusement dans ce monde où elles n’ont plus de place. Ouvrez les yeux, regardez-les enfin et aimez-les ...
Par l’Amour, en tant que réunion des deux principes masculins et féminins, l’homme et la femme qui s’aiment deviennent le creuset de leur transformation et de la transformation universelle. Nous sommes tous responsables de cette métamorphose.
Il nous faut agir au quotidien et autour de nous, en premier lieu.
Résistons à la manière du roseau. Cette souplesse nous sera nécessaire pour recréer les liens distendus dans les familles. Ces cellules doivent redevenir des lieux de force et d’Amour.
Maintenant que nous commençons à prendre conscience de cela, il apparaît urgent que l’Amour universel, le principe d’Unité resurgisse des strates profondes de nos êtres, dans lesquels il a été retranché. Notre Mère Nature nous y aidera, si nous savons lui prêter attention.
Nous avons été bernées ; nous nous sommes laissées faire par un système patriarcal, dans lequel nous sommes devenues des laissées pour compte.
L’image de la femme n’a jamais été aussi salie que durant cette dernière décennie. Ce signe alarmant doit nous interpeller et nous faire réfléchir sur l’immobilisme des gouvernements en face de cette réalité ...
En effet, les femmes dans le monde entier sont violées, battues, torturées, enlevées, elles sont sujet de déliquescence d’une presse trop souvent machiste et tout cela sans qu’aucun Pouvoir ne lutte efficacement contre cela.
Le système ultra-libéral favorise la prostitution des femmes et des enfants.
Entre vierge et putain, nous n’aurions plus que le choix des larmes ?!
Si nous n’y prenons garde, on crachera bientôt sur nos ventres, ces mêmes ventres porteurs de Vie ; en cela, au moins, l’on ne doit pas profaner ces temples. Nous ne pouvons pas trouver tout banal au nom du sacro-saint désir de sécurité.
Il est temps pour nous autres femmes de remonter à la surface et d’accoucher de nos âmes, il est vrai, trop longtemps ignorées. Nous devons participer, au même titre que les hommes et sur un pied d’égalité, à la transformation positive de ce monde. Il y va de son équilibre et de sa survie.
La Connaissance de soi doit être le vecteur qui conduira chacun à l’Amour et au respect du prochain. Lis et relie pour sortir de l’ignorance.
Il faut descendre dans nos puits intérieurs et commencer à reconsolider nos fondations car elles ont été ébranlées.
Cela doit se faire vite. C’est à la lumière de la connaissance que nos esprits doivent répondre.
En conclusion, je citerai cette phrase d’Amma (chef spirituelle indienne) :
"Les femmes sont l’énergie et le fondement même de notre existence en ce monde. Il est donc crucial que les femmes fassent tous les efforts possibles pour redécouvrir leur nature fondamentale, car c’est seulement ainsi que nous pouvons sauver le monde".

Association Imagine la Paix


Concert de solidarité samedi à Saint-Gilles

Dans le cadre de la célébration du Centenaire de la création du Rotary International, chacun des 30.000 Rotary clubs repartis dans le monde organise un événement marquant pour mieux faire connaître le Rotary. Le club de Saint-Paul Baie avait envisagé la tenue d’un concert avec des artistes réunionnais au profit des œuvres ; l’actualité commande de profiter de cette “action du Centenaire” pour participer à la reconstruction des pays dévastés d’Asie du Sud-Est. Le Rotary Club Saint-Paul Baie organise donc un grand concert le samedi 12 mars au Théâtre en plein air de Saint-Gilles avec le groupe Ziskakan.
Gilbert Pounia a immédiatement et avec beaucoup de gentillesse et de générosité, accepté d’apporter son soutien à Luderce Camalon, président en exercice du club de Saint-Paul Baie, et à toute son équipe dans cette entreprise. Les bénéfices de cette soirée iront à ces régions sinistrées en coordination avec un autre club Rotary sur place qui définira la nature des besoins nécessaires à la satisfaction de la population locale et qui assurera, bénévolement, la redistribution, afin que la totalité des dons collectés aille à la destination prévue.
Depuis cent ans maintenant, le Rotary International lutte partout dans le monde contre la pauvreté, l’infirmité, l’illettrisme, la faim ; sa devise est “servir d’abord”.

Rotary Club Saint-Paul Baie


Pour sauvegarder les entreprises

Depuis le 1er mars 2005, l’Assemblée nationale examine le projet de loi de sauvegarde des entreprises, dont l’ambition est de permettre un traitement anticipé des difficultés pour diminuer les défaillances.
Si la CGPME soutient les objectifs affichés, elle s’interroge sur les moyens mis en œuvre pour les atteindre. Ainsi, bien que le texte prévoit plusieurs mesures incitant le dirigeant à saisir le tribunal de commerce au plus tôt, notamment en lui laissant le contrôle effectif de son entreprise, la Confédération estime qu’il faut conférer davantage de lisibilité, de confidentialité et de souplesse aux procédures...
Par ailleurs, la CGPME s’inquiète de la mise à contribution de l’Association de garantie des salaires (A.G.S.) dans le cadre de la procédure de sauvegarde. L’élargissement de son champ d’action serait à même d’aggraver la situation financière de cet organisme. L’AGS doit donc limiter son intervention aux entreprises en cessation de paiement.
Toute la complexité de la réforme est d’encourager le chef d’entreprise en difficulté à saisir le tribunal, synonyme pour lui de sanction. Sur ce point, bien que proposant des pistes, il n’est pas certain que le projet apporte une réelle solution.

La CGPME Réunion


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