Le courrier des lecteurs du 9 septembre 2004

9 septembre 2004


Les otages : esclaves ?

Christian Chesnot et Georges Malbrunot sont des otages d’un groupe de mercenaires en Irak. Il est faux de considérer ceux-ci comme des musulmans agissant au nom d’Allah. C’est le mal qu’il y a en eux qui agit et non leur humanisme (ou ce qu’il en reste).
La loi sur la laïcité n’est qu’un prétexte. Alors que veulent les ravisseurs ? De l’argent. Les otages sont vendus d’un groupe à un autre. Il faut payer cher pour leur libération. Comment, au 21ème siècle, arriva-t-on à de telles énormités ?
Les États-Unis sont silencieux sur cette prise d’otages. Mieux, par leur attitude, ils empêchent la libération des otages français.
Je n’ai pu que regretter que seuls les musulmans français se soient élevés avec détermination et force pour la libération des deux otages. Cette prise d’otages doit interpeller l’ensemble de la communauté française.
Je suis solidaire des otages français. Le chef de la diplomatie française, Michel Barnier a raison de dire qu’il faut à la fois être optimiste et prudent.
Le stress des parents et amis de Christian Chesnot et Georges Malbrunot doit cesser. Je suis de tout cœur avec eux.

Marc Kichenapanaïdou


Rentrée 2004 dans l’enseignement professionnel :
sous le signe du manque de moyens !

Juillet 2004 : 1.500 élèves restent sans affectation après la classe de troisième, faute de places en lycée professionnel (LP). Le Recteur prend la responsabilité dans une circulaire de donner comme consigne aux chefs d’établissement de LP d’accepter un élève de plus par demi-section.
Rentrée 2004 : on ne sait exactement, à l’heure actuelle, ce que sont devenus l’ensemble de ces jeunes mais on en retrouve dans un certain nombre d’établissements, où les effectifs sont passés de 24 à 26 mais aussi parfois de 34 à 36. Pour autant, la quantité de postes de travail n’a évidemment pas évolué.
Et c’est ainsi, qu’à chaque heure d’enseignement professionnel, un élève se retrouve “observateur” ! On peut s’interroger sur la qualité de la formation dispensée sur l’ensemble de l’année avec l’accumulation des heures d’observation par chacun des élèves.
L’ambition de l’excellence pédagogique pour notre académie affichée par la création d’un pôle pédagogique et l’incitation à des pratiques approximatives nous semblent pour le moins contradictoires.
De plus, un ou deux élèves supplémentaires par classe déclenchent normalement des dédoublements de classe qui n’ont même pas été envisagés. Voilà une économie de moyens qui hypothèque la qualité de la formation dispensée, sans parler des problèmes éventuels de sécurité sur les postes de travail.
L’enseignement professionnel manque cruellement de places d’accueil et mérite que les solutions mises en place soient plus valorisantes qu’une place en surnombre dans une classe parfois déjà chargée.
Le Plan Régional des Formations semble relancé, après plusieurs années de sommeil. Il reste à souhaiter que la formation professionnelle initiale, publique et laïque y trouve la place qui lui revient dans un service public capable d’offrir aux usagers un service de qualité. C’était l’esprit du mouvement de 2003, cela reste l’état d’esprit de notre organisation.

Cendrine Peignon,
secrétaire académique du SNUEP-FSU


Confidences de rentrée ...
Vous avez dit : racistes !

Qu’ils sont loin, les défilés et ...les grèves et les pique-niques ! Cette année va bien commencer ; j’ai moi-même un fils qui passe en 6ème. Il faut travailler ...pour réussir !
Depuis plus de 20 ans dans l’Éducation nationale, j’ai fait à peu près le tour de l’île dans mon métier. Je reconnais que j’ai choisi une langue plutôt difficile, étudiée comme option obligatoire par des élèves ayant un certain niveau social ou voulant réussir.
Ma 1ère année d’exercice a été particulièrement difficile, “atterrissant” dans un établissement “huppé” après quelques années passées à l’étranger. C’est là que je reçus mon premier choc : j’ai été accusé par le fils de mon proviseur d’"enseigner de l’espéranto petit nègre" ; lequel proviseur a terminé honorablement sa carrière en se reconvertissant dans la coopération régionale - notamment avec l’Afrique du Sud.
L’année suivante - dans un autre établissement -, un parent d’élève s’est plaint que sa fille avait un professeur noir, avouant à la direction qu’il préférait avoir à faire à un Blanc - sans diplôme - plutôt qu’à un Noir diplômé, allant même jusqu’à écrire à l’Inspection de l’époque.
Mais bon, il me faudrait des pages et des pages pour raconter mes expériences et ça n’intéresse peut-être pas grand monde.
Cette rentrée scolaire, je me retrouve donc dans un établissement d’assez bonne réputation du Sud-Ouest - et de nouveau me voilà objet d’un “interrogatoire” en règle sur mes origines, mes compétences et mes projets. Il faut reconnaître que mes nombreux ennuis avaient été - comme d’habitude - rapportés ou communiqués à ma future “hiérarchie” ; le monde enseignant n’étant pas - tout comme celui des parents d’élèves - toujours solidaire, quand il ne s’agit pas de défendre ses intérêts. Certains parents se sont donc empressés de faire changer d’option à leurs enfants, comme j’en ai l’habitude, avec plus ou moins de faux arguments.
Cette fois, c’est la direction elle-même qui s’est fait l’écho des parents et m’a fait part de ses craintes... quant à savoir si elle allait m’accepter dans son établissement.
La vérité, c’est que certains parents ont intégré depuis longtemps que “préférence régionale” - dont on nous rebat les oreilles en ce moment - signifiait “préférence européenne” dans une société qu’on dit multiculturelle. Et je ne parle pas des collègues ou des militants culturels qui retirent parfois leurs enfants de mes classes ou tout simplement des établissements où j’exerce.
Et les syndicats, me direz-vous ? Celui auquel j’étais “affilié” à l’époque, le plus représenté sur le plan national, m’avait conseillé de m’adresser à La Ligue des Droits de l’Homme. Je suis preneur de toute suggestion autre que celle de la langue de bois qu’on voudra bien me suggérer. Et suis prêt à parler de telles situations où le racisme est à peine voilé dans certains secteurs de la Fonction publique...

Un Cafre dans l’Éducation nationale


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