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12 mai 2020, par
« Ce que nous sommes tous en train de vivre en ce moment devrait nous inciter à devenir ce que nous sommes : des mortels » Françoise Dastur, philosophe
La pénurie de masques, de respirateurs, de tests et de composants pharmaceutiques actifs (principes actifs et autres), mise en lumière par la crise sanitaire liée à la pandémie Covid-19, a brusquement révélé à l’opinion publique l’énorme dépendance cachée de l’Europe envers la Chine dans le secteur de la santé et des médicaments ‒ 90 % de la pénicilline (ce principe actif qui permet de fabriquer les antibiotiques) et près de la moitié de l’aspirine, par exemple, sont produites en Chine. Cette dépendance de nos chaînes d’approvisionnements créée par la course à la globalisation, à la délocalisation et au recours massif à la sous-traitance n’est pas la seule vulnérabilité que dévoile la crise sanitaire actuelle. Elle met en évidence d’autres vulnérabilités toutes aussi importantes : celle d’une société basée sur la course effrénée au profit, celle de la finitude de nos ressources, de notre environnement, de notre mode de vie consumériste et surtout notre vulnérabilité commune comme êtres mortels. Nous souhaitons nous arrêter un instant sur cette vulnérabilité humaine et la réponse à y apporter.
Après un confinement généralisé depuis le 17 mars et compte tenu d’un infléchissement considérable de la courbe de la pandémie du Covid-19, la France, après certains pays d’Europe, a décidé une levée partielle du confinement de ses citoyens, à partir du 11 mai. Et ce sans attendre que la dite pandémie soit éradiquée, faute de vaccin ou d’un niveau élevé d’immunité de sa population. C’est dire que le danger est toujours là et qu’une nouvelle flambée épidémique est toujours possible. Les virologues ne manquent d’ailleurs pas de nous alerter sur une possible deuxième vague de la pandémie. C’est dire que nous devrons apprendre à vivre avec ce risque, certes, dans la prudence en respectant les gestes barrières, mais dans l’ouverture aux autres et dans la solidarité.
Ce virus nous rappelle que nous sommes faits de chair et de sang, des mortels, en nous contraignant de réintroduire le questionnement existentiel dans nos vies individuelles et collectives. Mais cette finitude que nous partageons par ailleurs avec tous les vivants ne va pourtant pas de soi. De fait, nous sommes habités par un sentiment d’infinitude, d’immortalité. « Personne au fond, ne croit à sa propre mort », souligne Freud. Lorsqu’elle vient, elle est vécue pour beaucoup comme un échec. En outre, nous vivons dans un monde qui se caractérise par sa volonté de puissance, de conquête, de réussite et de croissance infinie. Bref, un monde qui se croit ou se croyait grâce à la science et à la technique sans limite, tout-puissant et invulnérable. Ce virus en mettant le monde à l’arrêt en touchant en son cœur l’économie réelle vient brusquement sonner le glas à notre volonté de toute-puissance. Il nous rappelle que nous sommes vulnérables et interdépendants, que notre monde est vulnérable, et qu’il nous faut inventer un autre vivre-ensemble.
Malgré des décennies d’idéologie techniciste et d’individualiste, le constat reste le même : nous naissons et demeurons des êtres vulnérables et interdépendants. C’est notre condition existentielle d’être de chair, capable d’être affecté par ce qui nous arrive indépendamment de notre volonté, donc de recevoir des blessures. Et comme être-en-relation, capable de souffrir d’incompréhension ou de rejet dans nos interactions. Mais être vulnérable n’est pas synonyme d’être faible, n’est pas un affront fait à notre potentiel humain. L’être humain, comme le souligne justement Paul Ricœur, se caractérise d’abord par son pouvoir-faire, par ses capacités d’agir, de donner une cohérence à sa vie et d’être responsable de ses actes, mais, ajoute-il, ce pouvoir-faire est toujours menacé, fragile, empêché par la maladie, le vieillissement, les infirmités, ou par « le mal que l’homme fait à l’homme ». Quand sa capacité d’agir est empêchée, l’être humain devient l’être souffrant. C’est le même être qui est l’un et l’autre sous des points de vue différents (Cf. P. Ricœur, Devenir capable, être reconnu, 2005). Partir de la vulnérabilité humaine plutôt que de la fiction de la toute puissance en reconnaissant que « nous sommes tous et toutes vulnérables » nous pousse à l’ouverture aux autres, à la sollicitude et à la solidarité en nous appuyant les uns sur les autres. « J’ai besoin des autres qui ont besoin de moi » précise Albert Camus.
Si nous sommes tous et toutes vulnérables, certaines personnes sont plus vulnérables que d’autres. En outre, l’intensité de la vulnérabilité ne dépend pas uniquement d’un état physiologique ou physique mais également de notre position sociale et relationnelle dans la société. Ce sont, comme nous l’avons pu le constater, les populations les plus fragiles qui sont davantage exposés durant une crise sanitaire. Et les conséquences de l’après crise vont très durement frapper les plus modestes, les plus précaires et les plus démuni-e-s, particulièrement ceux et celles qui subissent des vulnérabilités injustes. Ce sera la double peine pour eux. D’où la montée en puissance un peu partout dans le monde de la proposition d’un revenu inconditionnel (un revenu de base à définir selon les pays) qui permettrait de répondre immédiatement à toutes les situations de vulnérabilité sociale et économique, tout en favorisant la transition écologique et sociale de nos sociétés.
Il convient d’aller encore plus loin en se demandant comment concevoir une politique qui prend en charge ces multiples vulnérabilités, naturelles et/ou sociales. C’est là qu’entre en jeu l’éthique du care, du prendre soin ou de la sollicitude, avec sa conception du lien enraciné dans la reconnaissance des situations de dépendance (Fabienne Brugère, 2011). Reconnaitre que sommes tous et toutes lié-e-s, que nous sommes dépendant-e-s les un-e-s des autres, que nous sommes toujours impliqués dans des vies qui ne sont pas les nôtres ‒ c’est une des leçons de cette crise sanitaire ‒ nous amène à prendre soin les uns des autres et à promouvoir une politique en faveur de la vulnérabilité humaine où la question du bien commun et la sollicitude s’installe comme valeur centrale au cœur de nos vies et de nos sociétés, donc de nos politiques.
Répondre à la vulnérabilité prend donc la forme d’une double responsabilité : éthique et politique. En tant qu’êtres humains relationnels, nous avons des obligations les uns envers les autres, celles de répondre aux demandes d’aide ou de soin auxquelles nous sommes confrontés dans notre vie. Mais la responsabilité n’est pas seulement éthique, elle appelle, dans certaines situations, notamment dans les situations de vulnérabilité générées par les relations d’exploitation ‒, une responsabilité au niveau politique, une réponse politique forte, tout en portant une attention particulière aux métiers du soin, aux groupes les plus vulnérables et à notre environnement. On peut se demander ce que signifierait pour nos sociétés prendre au sérieux ces responsabilités ?
Reynolds Michel
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