Le CPE est mort, vive le CPE !

3 avril 2006

Nous vivons dans un pays extraordinaire : pour lutter contre le chômage on n’a rien trouvé de mieux que de favoriser... les licenciements !
Nous avons un Premier ministre extraordinaire, qui, à quelques mois de la présidentielle met le feu au château, dans le but évident d’améliorer son image pour 2007, et qui, ce faisant, devient en quelques jours le Premier ministre le plus impopulaire de France. Il nous avait déjà montré ses talents de stratège à l’occasion de l’auto dissolution de la majorité, mais là, Néron, comme l’appelle la femme de son patron, a encore fait très fort !
Nous avons des députés UMP extraordinaires : ils invoquent la main sur le cœur le vote de la loi, alors que cette loi n’a pas été votée mais imposée aux forceps, sans aucune concertation préalable, et à grand coups de 49-3 !
Nous avons enfin un président extraordinaire : il félicite en public son Premier ministre pour son sens du dialogue, alors que celui-ci vient de prendre une mesure capitale pour l’avenir des jeunes de ce pays sans jamais en avoir discuté avec les syndicats. Sur quoi, il annonce publiquement, à quelques heures de la rencontre avec les syndicats, qu’il n’est pas question de remettre en cause le CPE. Enfin, pour mettre un point d’orgue à cet épisode ubuesque de la vie politique française, et pour ajouter encore à la confusion, il vient de mettre en application (une fois de plus) l’aphorisme fameux d’Alphonse Allais : "Quand on a dépassé les bornes, il n’y a plus de limites !" Ce qui en langage chiraquien s’est traduit par l’inénarrable : la loi sera promulguée... mais ne sera pas appliquée ! Fermez le ban !
Tous les observateurs étrangers de la vie politique française s’accordent sur un point : ils n’y comprennent rien ! Rassurons-les, les Français non plus !
"Je suis arrivé à la conclusion que la politique est une affaire trop sérieuse pour être laissée aux politiciens", Charles De Gaulle.

Guy Deridet


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