Témoignages - Journal fondé le 5 mai 1944
par le Dr Raymond Vergès

Cliquez et soutenez la candidature des Chagossiens au Prix Nobel de la Paix

Accueil > Chroniques > Di sak na pou di

Le droit à l’éducation et à la formation : un droit fondamental de l’Homme !

lundi 26 septembre 2011

La Ligue des droits de l’Homme à La Réunion soutient la journée d’action du 27 septembre 2011 organisée par les parents d’élèves et les organisations syndicales des enseignants pour la défense du droit à l’éducation et du service public de l’Éducation dans notre Île comme dans l’ensemble du pays.

A La Réunion, les chiffres parlent d’eux-mêmes :
50% de la population a moins de 20 ans, 55% des jeunes sont au chômage pour un taux global de 35%.

Le taux de scolarisation des 16-19 ans est de 72% contre 84% en métropole, et celui des 20-24 ans de 18% contre 34%. Pour une génération, cela se traduit par une proportion de bacheliers de seulement 50% contre 62% en métropole. La baisse du taux de la scolarisation à La Réunion s’explique à la fois par des abandons d’études plus nombreux, mais aussi par un développement encore trop récent et limité de l’offre de formation. Il faut ajouter que La Réunion compte aujourd’hui plus de 118.000 illettrés et que 52% de la population vit sous le seuil de pauvreté. Chaque année, environ 3.000 jeunes arrivent sur le marché du travail qui ne propose que 1.500 emplois par an.

Dans ce contexte, le démantèlement du service public d’éducation opéré par l’État a des conséquences catastrophiques :
Un déficit académique en postes d’enseignants, la diminution du nombre de surveillants et des personnels de service, et l’absence de remplaçants ;
Une augmentation du nombre d’élèves par classe et une diminution sérieuse du nombre d’heures de cours ;
La remise en cause de l’accueil des 2-3 ans en classe maternelle ;
La suppression du réseau d’aide aux élèves en difficultés ;
La suppression de la formation initiale des enseignants, qui arrivent devant les classes sans formation ;
La diminution des moyens matériels et des aides pour les élèves handicapés ;
La marchandisation des cours privés.

Cette situation affecte principalement les enfants des familles défavorisées, et se traduit par l’abandon des objectifs et principes du système d’éducation publique : la prise en compte de « l’intérêt supérieur de l’Enfant », proclamé dans l’article 3 de la Convention internationale des Droits de l’Enfant et par la circulaire de 1989 qui place l’enfant au cœur du système éducatif dans un processus pédagogique de réussite scolaire. L’accueil dans les établissements scolaires, la formation professionnelle, l’insertion dans le monde du travail, l’accès à la culture pour tous, la prise en compte de notre langue maternelle à l’école sont autant de défis à relever en urgence.

Lutter pour les droits de l’Homme dans notre pays, c’est d’abord s’engager pour que les enfants et les jeunes accèdent en toute équité au droit au savoir, sans discrimination, hors de toute dérive communautaire et de toute privatisation.

Consciente de la gravité de la situation, la Ligue des droits de l’Homme s’engage donc pleinement aux côtés des parents, des enseignants, des jeunes, des étudiants et des organisations syndicales pour la journée d’action du 27 septembre 2011.

Elle rappelle l’urgence prioritaire qui s’attache à la prise en considération des besoins pour assurer l’accès au droit au savoir pour tous les enfants de La Réunion et le rôle plus que jamais nécessaire de l’Éducation nationale dans la formation des citoyens.

Pour la section de la LDH,
Isnelle Gouljar, présidente


Un message, un commentaire ?

signaler contenu


Facebook Twitter Linkedin Google plus