Il y a trois ans déjà, le 5 mars 2003, avenue Leconte-de-Lisle au Chaudron, un accident de la route dans lequel était impliqué un véhicule de la gendarmerie a coûté la vie à une petite fille de 7 ans. Le lendemain, le vice-procureur Audureau confiait au point presse "Je veux une procédure irréprochable". Effectivement, la procédure a été "irréprochable" puisque dès le samedi 8 mars 2003, on pouvait lire dans la presse locale que Willy Moutoussamy et Freddy Damour ont tous deux écopé de peines de prison ferme, avec maintien en détention à l’issue de leur jugement en comparution immédiate. L’un avait jeté des galets sur les forces de l’ordre, l’autre avait incendié des poubelles le soir de l’accident dramatique qui a coûté la vie à Noémie.
Un an plus tard, le “JIR” du 5 mars 2004 précise qu’aucune mise en examen n’a été signifiée dans cette affaire et que l’enquête a tout de même établi quelques certitudes, sans plus de précisions.
Depuis 2004, plus rien ! Oubliée Noémie... Oublié le gendarme qui conduisait la camionnette.
Moralité vue de “La Réunion d’en bas" : il est beaucoup plus grave de jeter des galets et d’incendier des poubelles que de renverser une petite fille avec un véhicule. Le nom du gendarme n’a jamais été révélé alors que les patronymes des "incivils" l’ont été sans état d’âme. Il n’est pas besoin d’être grand clerc pour se dire que la paix sociale est gravement mise en danger avec de telles procédures dites "irréprochables".
Par ailleurs, la même justice se montre bien plus expéditive et répressive quand il s’agit de mettre en cause les organes de presse qui "osent" dénoncer les scandales en tous genres qui émaillent la vie publique de notre île. Selon que vous serez puissant ou misérable...Selon que vous serez gendarme ou journaliste...

Charles Durand
Le Brûlé - Saint-Denis