
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
7 mai 2015, par
« C’est par la différence et dans le divers que s’exalte l’Existence » Victor Segalen
Ni kaf, ni Malbar, ni Sinwa, ni Zarab… ! Nout tout lé mélanzé. Nout tout lé métis. « Le métissage, notre fierté. La Réunion, notre fierté », déclare Didier Robert, Sénateur Président de La Région/Réunion. D’où le lancement par La Région/Réunion, en 2010, du ‘Festival Liberté Métisse’, avec un double objectif : « inscrire la culture métisse dans l’espace public » et « valoriser l’identité métisse de La Réunion ».
Et pourquoi cette célébration du mélange ? Tout simplement, ajoute le Sénateur Président, parce que « le métissage caractérise la population de La Réunion et celle de l’ensemble des Îles Vanille, fruit de la venue sur nos îles d’hommes et de femmes de diverses régions du monde au cours des derniers siècles… Ce mélange a façonné notre identité réunionnaise unique. Il a fondé notre culture créole, une culture vivante, expressive et colorée, qui reste avant tout l’héritage de nos ancêtres. Le métissage fait partie intégrante de nos valeurs, de nos richesses, de nos atouts pour bâtir ensemble une société réunionnaise forte, fière et ambitieuse… » (www.regionreunion.com – Télécharger le programme…)
Du métissage biologique – mélange des corps, mélange des sangs – on passe allègrement au mélange des cultures. Et dans la foulée, on parle de « culture métisse », d’« identité métisse », de « pensée métisse ». Exit donc, la différence, l’hétérogène, le pluralisme culturel, l’altérité ! À moins de vouloir marier « diversité-différence » avec « métissage », c’est-à-dire deux logiques incompatibles. Il est, en effet, contradictoire de réclamer en même temps le respect de la diversité et la sauvegarde des différences et le métissage (mélange, fusion), c’est-à-dire la disparition des différences.
Le métissage désigne, dès le départ, au sens propre, le passage d’une double origine à une seule identité où la différence originaire s’homogénéise. Dans le cas du métissage biologique, entre, par exemple, une mère noire et un père blanc, l’individu issu de l’union n’est pas blanc et noir mais d’une seule et même couleur qui en est le mélange. Le mélange uniformise, efface toute différence entre le noir et le blanc. Dans le métissage dit culturel, le produit nouveau est une nouvelle culture, née de l’interpénétration des cultures de départ. Entendu dans son sens premier de mélange, le terme réduit la complexité culturelle de la société, notamment des sociétés post-esclavagistes, et induit une fausse lecture de ces sociétés, considérées comme des sociétés harmonieuses, modèles d’un « vivre-ensemble pacifique ».
Il ne convient pas d’oublier non plus que le métissage a émergé dans un contexte des rapports coloniaux marqué par la violence sexuelle et la domination. Et que dans ce monde dominé par le racisme anti-noir, les conduites métisses relevaient et relèvent encore très souvent des stratégies mimétiques de blanchiment. Les attributs physiques et sociaux du groupe dominant (les blancs) deviennent les « qualités » auxquelles la société toute entière devrait aspirer. L’enfant à la peau claire de « peau sauvée » ou de « peau chappée » (Antilles), est souvent le préféré de la fratrie. Pour se marier, l’idéal est de trouver plus clair que soi. Le critère racial joue toujours un rôle dans la façon dont les membres d’une société post-esclavagiste se classent et sont classés. L’identité métisse lave en effet toujours plus blanc.
De plus, la notion du métissage, entendue comme mélange, nous arrime à l’idée de « race » et de « pureté ». Car, elle nous oblige « à penser qu’il a existé des cultures pures, comme on pensait qu’il avait existé des races pures » (Jean-Loup AMSELLE, S-H, n° 110, nov. 2000). L’idée de pureté est simplement remplacée par l’idée du mélange. Et, dans les deux cas, comme le dit justement Laurier Turgeon (2004), l’identité est réduite à une essence, une donnée immuable, alors que l’identité se pense en termes de pluralité, de complexité, de négociation et de stratégie.
L’identité métisse n’a donc rien à voir avec l’identité plurielle de nos sociétés créoles. Bref, loin d’obéir à une logique antiraciste de bien vivre ensemble, le métissage ne fait qu’alimenter et accentuer le recours à l’idéologie raciste de blanchissement et au préjugé de couleur (Jean-Luc Bonniol, 1990).
Force est de constater que la promotion du métissage, comme « mélange », relève d’une idéologie de blanchissement, voire, selon une lecture féministe, d’une vision masculine où le viol perpétré par l’homme blanc sur la femme noire est passé sous silence.
Le métissage des esprits et des cultures que promeut l’actuel président de la Région/Réunion, Didier Robert, par le biais du Festival Liberté Métisse relève objectivement de cette même idéologie, idéologie assimilationniste du nivellement de nos cultures singulières et de la négation de notre diversité culturelle. Son discours sur l’« identité unique » et la « culture métisse » et son combat contre la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise (MCUR) qui se proposait « de penser à la fois le multiculturel et l’interculturel, à la fois l’unité et les différences dans un même lieu, lieu commun, mais que chacun arpente à sa manière tout en respectant les manières des autres », ne laisse planer aucun doute sur sa pensée métisse, aveugle à la différence et à la diversité culturelle.
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