Crise alimentaire

Le monde va mal !

3 mai 2008

21ème siècle, 3ème millénaire, ère de la Globalisation de la Mondialisation, d’industrialisation à la pointe de la technologie dans tous les domaines y compris dans le secteur agricole... Lorsque les ploutocrates de la planète exhibent leurs richesses et fortunes, en face ils sont des millions d’êtres humains à subir la crise alimentaire. Nous vivons aujourd’hui l’une des plus grande crise de l’Humanité “la faim”, une autre guerre qui touche 100 millions de personnes supplémentaires dans le monde. C’est un tsunami silencieux. N’oublions pas que ces populations ne vivent qu’avec moins de 2 euros par jour.

Si Bruxelles avait mené une vraie politique agricole commune, au lieu d’une politique plutôt orientée vers la stabilisation des marchés et beaucoup plus d’aides directes pour les agricultures dites des zones en difficulté, nous n’en serions pas là aujourd’hui. En récupérant toutes les subventions, les pays riches ont régné sans relâche et sans répit au détriment des pays émergents et des pays les plus pauvres. Car cette situation est de la responsabilité des pays les plus riches qui ont poussé les prix à la baisse dans les années 1980 et 1990, et donc quelque part ont contribué à maintenir cette illusion de l’abondance et des prix bas. Dans une certaine mesure, nos excédents des années 1980 et 1990 ont incité les pauvres à ne pas se préparer à ce que nous vivons aujourd’hui ; c’est ce qui s’appelle de la ploutocratie. Oui, les Américains sont responsables de cette crise avec l’agrocarburant, car sur les 2,1 milliards de tonnes de céréales produites par la planète, les agrocarburants représentent 100 millions de tonnes, dont 80 millions de tonnes de maïs aux Etats-Unis sont utilisés pour faire de l’éthanol.

Oui, l’augmentation du baril de pétrole joue un rôle sur l’augmentation du prix de revient, surtout sur des produits agricoles. C’est une augmentation de toutes les matières premières confondues : énergie, métaux, agriculture, qui sont la cause de la faiblesse des prix des années 1980 et 1990, pour une production non suffisante, et n’ont pas incité les investisseurs nécessaires en nouvelles capacités de production, d’où la Chine et l’Inde sont les plus gros consommateurs en matière d’énergie et métallurgies. A cela il faut ajouter les conditions climatiques du réchauffement de la planète et ses conséquences (sécheresse, inondation, etc...) l’Australie durement frappée par la sécheresse, a vu toutes ses récoltes partir à la perte... Bref ! Tout ça n’a fait qu’amplifier la crise alimentaire que nous connaissons aujourd’hui. Pour sortir de cette situation, s’il n’y a pas de catastrophe climatique, nous devrions avoir une reprise de la production mondiale et un rééquilibrage des marchés mondiaux. Alors que chez nous « c’est travailler pour vivre », ailleurs « c’est manger pour survivre ».

Je voudrais dire aux Réunionnais de ne pas penser à l’augmentation du prix du riz, mais d’avoir plutôt une grande pensée pour ceux qui plantent et cultivent le riz dans les pays d’Asie, d’Afrique qui sont nos fournisseurs, alors qu’eux-mêmes ne peuvent pas se nourrir du fruit de leur travail. Je suis en colère de voir le gaspillage de nourriture dans nos temples, alors que cet argent pourrait servir à remplir notre esprit de savoir et de connaissances au lieu de remplir nos panses. Je suis en colère de voir le gaspillage de nourriture dans les cantines scolaires ! Et la religion dans tout ça ? Le pape au lieu de célébrer son anniversaire à New York, pourquoi ne fait-il pas une opération financière et alimentaire en ouvrant la Banque du Vatican, l’Etat le plus riche du monde, sous forme de microcrédits pour aider les plus pauvres, au moins les curés auront du boulot au lieu de s’adonner à la pédophilie dans les églises. Quelle que soit leur place dans le monde, les politiques sont condamnés à réussir “avan ki totoche azot”. Car les peuples du monde sont debout, la révolution est en marche, la souffrance appelle la violence ! Tous souffrent des mêmes misères, nourrissent les mêmes sentiments. Ils ont le même ennemi, rêvent tous un même destin, meilleur, et comptent sur la solidarité de tous les hommes et femmes honnêtes du monde. Oui un autre monde est encore possible, oui pour un monde meilleur .

Jean-Paul Panechou
M.A.R.

Emeutes de la faim

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