
Désaccord entre les canniers et les usiniers, toujours pas de date pour la récolte
8 juilletLes planteurs et usiniers réunis en commission mixte d’usine dans le sud le 7 juillet ne sont pas parvenus à un accord. Dans un contexte où la (…)
5 avril, par
Depuis plusieurs années, une expression revient régulièrement dans le débat public français pour discréditer les discussions relatives aux discriminations : celle de « racisme anti-blanc ». Elle est principalement relayée par l’extrême droite, ses partisans et certains médias, souvent enclins à attiser les tensions sociales afin d’étouffer toute remise en question du racisme institutionnel touchant les minorités visibles, en particulier celles issues de l’immigration.
En réalité, le « racisme anti-blanc » n’est ni un phénomène systémique ni une réalité sociologique avérée, mais une construction idéologique visant à délégitimer les luttes contre les discriminations raciales structurelles en instaurant une fausse équivalence. Les définitions fondamentales du racisme, l’analyse des rapports de pouvoir historiques et contemporains en démontrent l’inconsistance.
Le racisme ne se résume pas à des préjugés ou à des hostilités individuelles. Il s’agit d’un système d’oppression historique, économique et politique, fondé sur une hiérarchisation raciale. En France, comme dans la plupart des sociétés occidentales, ce système s’est construit à travers la colonisation, l’esclavage et la domination blanche. L’esclavage et la traite négrière ont été organisés par les puissances européennes au profit d’une élite blanche. La colonisation, quant à elle, a instauré une prétendue supériorité raciale blanche, justifiant l’exploitation des peuples non-européens. Les structures étatiques, économiques et culturelles françaises demeurent durablement marquées par cette histoire.
Il existe aujourd’hui en France un racisme systémique évident. Les discriminations à l’embauche sont manifestes et largement documentées dans de nombreuses études scientifiques et institutionnelles. Selon le Bureau International du travail, à compétences égales, un candidat « blanc » a 40% de chances supplémentaires d’être convoqué à un entretien par rapport à un candidat perçu comme « arabe » ou « noir ». Le contrôle au faciès est également une réalité : les jeunes hommes perçus comme « non-blancs » ont jusqu’à 20 fois plus de risques d’être contrôlés. Enfin, les violences policières ciblent disproportionnellement les minorités.
Dans ce contexte, évoquer un prétendu « racisme anti-blanc » revient à nier délibérément ces discriminations structurelles. Des propos hostiles envers des personnes blanches, aussi condamnables soient-ils, ne s’inscrivent pas dans un système de domination raciale inversé. Les statistiques judiciaires montrent clairement que les victimes de discours de haine sont quasi exclusivement des personnes non blanches. Il est une raison à cela : les cibles des actes racistes se trouvent généralement en position d’infériorité au sein d’une société. Or, en France, les Blancs constituent le groupe dominant et occupent un espace social privilégié.
Le concept de « racisme anti-blanc » émerge essentiellement dans les discours de ceux qui refusent d’admettre l’existence du privilège blanc. En effet, en France, un individu blanc ne sera jamais discriminé dans l’accès à l’emploi, au logement, à la justice ou aux espaces publics en raison de sa couleur de peau. Cette notion sert à dissimuler le passé colonial et son héritage, ainsi que le racisme institutionnalisé dans la société.
La notion de « privilège blanc » n’a aucun caractère stigmatisant. Elle reflète simplement une réalité historique : les Blancs bénéficient d’avantages dont les personnes non blanches sont privées. De la même manière, il existe un « privilège masculin », qui traduit une discrimination systémique – la plus ancienne au monde – à l’encontre des femmes. Il ne viendrait à l’idée de personne de prétendre qu’il existe une discrimination généralisée contre les hommes. Dans un monde structuré par le patriarcat, ce serait une aberration historique, politique et sociologique.
La rhétorique du « racisme anti-blanc » est dangereuse, car elle sert à faire diversion et à perpétuer les inégalités structurelles. Elle alimente les divisions, le ressentiment et la haine dans l’objectif de semer la peur, terreau sur lequel prospère l’extrême droite, qui agite les fantasmes d’une guerre ethnique ou du « grand remplacement ». En définitive, le « racisme anti-blanc » est une supercherie politique et médiatique sans fondement, destinée à délégitimer les voix qui dénoncent les véritables discriminations.
Salim Lamrani
Docteur ès Études ibériques et latino-américaines de Sorbonne Université, Salim Lamrani est Professeur en histoire de l’Amérique latine à l’Université de La Réunion et spécialiste des relations entre Cuba et les États-Unis.
Son dernier ouvrage s’intitule Au nom de Cuba : https://www.editions-harmattan.fr/livre-
au_nom_de_cuba_regard_sur_carlos_manuel_de_cespedes_jose_marti_salim_lamrani-
9782140294099-77782.html
Les planteurs et usiniers réunis en commission mixte d’usine dans le sud le 7 juillet ne sont pas parvenus à un accord. Dans un contexte où la (…)
Mézami bann marmaye lékol dopi étan pti ziska étan jenn-jan lé an vakanss é mi souète azot ropoz azot in pé an atandan la rantré i ariv… In rogré (…)
Le 13 juin 2025, l’opération surprise "Rising Lion" est lancée par Israel. Des frappes larges et coordonnées sont larguées contre plus de 100 (…)
Médam, zé Méssyé, la sossyété, zot i koné bann franssé i di konmsa : « la kolèr lé movèz konséyèz » é dann kozman kréol ni rotrouv anou mèm pwin (…)
L’Assemblée nationale débat depuis le 7 juillet de la proposition de loi sur la revalorisation du statut d’élu local, adoptée par le Sénat en mars (…)
Les mesures fiscales engagées, dans le cadre du budget 2026, auraient « un effet désincitatif majeur sur les dons » en leur faveur, avec des (…)
C’est dans une ambiance chaleureuse avec un état d’esprit fraternel que les délégués de la Section PCR de Sainte-Suzanne se sont réunis en (…)
Les technologies de Google Cloud renforceront la plateforme d’Ecobank pour améliorer la banque digitale, le soutien aux petites et moyennes (…)
Le patron des communistes, Fabien Roussel, ne se rendra pas à une réunion de la Gauche sur l’hypothèse d’une candidature commune de gauche en (…)
Une information récente communiquée par le ministre de la Justice Gérald Darmanin concerne la création de nouvelles prisons sur l’ensemble du (…)
La FSU Emploi Réunion tient à rappeler que la mise en œuvre des programmes de transformation de France Travail, issus de la loi Plein Emploi, ne (…)
La conférence historique sur le financement du développement à Séville s’est conclue avec un sentiment renouvelé de détermination et un accent mis (…)