Le NON au Traité constitutionnel, le NON au C.P.E : une même logique

23 mars 2006

Le 29 mai 2005, il a été proposé aux Français de se positionner sur le Traité constitutionnel. Ce traité se proposait d’être le cadre d’un certain modèle de société, modèle dit ultra libéral (où la concurrence serait libre et non faussée). Les Français l’ont rejeté à une large majorité.
Malgré ce rejet, le principe unique (le marché, la généralisation de la concurrence) qui guidait ce traité inspire toujours le gouvernement actuel. Sa politique se manifeste entre autres par des attaques contre les services publics, par l’allongement de la durée du travail et le développement de sa flexibilité .
Les Français ont dit NON à ces orientations libérales qui puisent leurs sources auprès d’instances qui ne sont pas soumises au contrôle démocratique, telles la Commission ou la Banque centrale européenne, telles l’O.M.C (Organisation mondiale du commerce) ou l’O.C.D.E (1) (Organisation de coopération et de développement économique).
Or, aujourd’hui, après le C.N.E, ce gouvernement propose le C.P.E. Il faut se rendre à l’évidence, c’est avant tout un outil de plus au service de la flexibilité du travail.
Mais Il faut être conscient que le gouvernement répond à de véritables orientations stratégiques et préconisations arrêtées notamment par l’O.C.D.E. Trois de ses orientations se déclinent ainsi :

- Accroître la flexibilité du temps de travail (aussi bien à court terme que sur toute la durée de la vie) dans le cadre de contrats conclus de gré à gré entre travailleurs et employeurs.

- Accroître la flexibilité des coûts salariaux et de main-d’œuvre en supprimant les contraintes qui empêchent les salaires de refléter les conditions locales et le niveau de qualifications de chacun, en particulier des jeunes travailleurs.

- Revoir les dispositions relatives à la sécurité de l’emploi qui freinent l’expansion de l’emploi dans le secteur privé.

Comme pour le Traité constitutionnel, les jeunes en grande majorité disent NON. Ce refus est profond car ces jeunes marquent là non seulement leur désaccord au C.P.E mais ils contestent le choix même du gouvernement dans sa politique générale de lutte contre le chômage (la précarité étant la seule alternative).
Ces jeunes sont de plus en plus conscients que c’est une politique qui répond favorablement (au nom du libéralisme) à la demande des grands groupes multinationaux qui ont pour objectif la maîtrise totale des ressources humaines.

Le NON au Traité constitutionnel, le NON au CPE traduisent une constance. Les travailleurs actuels, les travailleurs de demain ne veulent pas être des pantins au service d’orientations qui leur échappent et qui ignorent leurs conditions humaines.

Alain Aquilimeba
Saint-André

(1) regroupe 30 pays (dont les États-Unis, le Japon) tous attachés à l’économie de marché.


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