Le pape omni-présent

9 avril 2005

(Page 11)

Je tiens à exprimer comme d’autres, ma désapprobation devant la place quasi-exclusive accordée par les médias écrits et audiovisuels à l’agonie de Jean-Paul II, à ses obsèques et à sa succession.
Le respect que nous devons à sa personne, à sa fonction, mais aussi à la liberté d’opinion et de croyance religieuse, ne saurait nous faire admettre sans protester, le traitement qui a été réservé, sur les radios publiques et les chaînes télévisuelles publiques, à un événement certes important, mais qui concerne surtout les Catholiques.
Par respect pour le principe de laïcité, l’information ne saurait occuper 100% du JT, comme cela a été le cas, par exemple, le 3 avril sur France 2 en soirée. Et ce d’autant plus qu’à la simple information se mêlent souvent l’éloge des qualités œcuméniques et “politiques” du Pape en occultant trop souvent les aspects rétrogrades de sa pensée.
Cette pratique des médias nous donne la fâcheuse impression que le monde, soudain, s’arrête de tourner, que les conflits et les désastres actuels deviennent secondaires, voire négligeables, alors que tant d’êtres humains souffrent et meurent dans l’anonymat et l’indifférence, sans avoir la chance d’être assistés ni soignés aussi bien que les notables politiques et religieux.
La laïcité qui fonde notre République (article 1 de notre Constitution) sépare l’État et les Religions depuis 100 ans pour respecter les croyances particulières. C’est un gage de liberté qui s’applique indistinctement à tous et à chacun. Quand, à l’occasion de la mort d’un leader religieux, on met les drapeaux en berne et que certains fonctionnaires reçoivent l’ordre de participer es-qualité aux cérémonies religieuses, l’État s’abandonne à une minorité au détriment de la majorité. Il transgresse lui-même les valeurs dont il est le garant.
Il faut, en la République, raison garder.

Christophe Pomez


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