Le Pape oublie l’Afrique noire dans ses prières… et il n’est pas le seul.

13 mai, par Julie Pontalba

Ce dimanche 11 mai, le nouveau Pape a prononcé sa première prière devant des milliers de fidèles à la basilique Saint-Pierre de Rome. Durant son propos de 12 minutes, il a insisté sur la paix, interpellant les « Grands de ce monde » pour que cessent les guerres. Il s’est dit profondément « touché » par la situation en Ukraine, à Gaza, et même en Inde, appelant à un cessez-le-feu. Nous pouvons saluer ces prières pour la Paix.

Pour les autres conflits, il s’en est remis à la « Reine de la Paix ». Aucun mot pour le Congo.

Pas un mot sur cette guerre brutale, qui déchire l’Est de la République Démocratique du Congo depuis plus de vingt ans.

Pas un mot sur les 6 millions de morts.

Pas un mot sur les 7 millions de déplacés.

Pas un mot sur les femmes violées, les enfants affamés, les villages rasés, les ressources pillées.

Cette guerre est l’une des plus meurtrières depuis la Seconde Guerre mondiale. Et pourtant, elle est peu médiatisée, elle ne fait pas la une. Elle ne provoque ni mobilisation internationale, ni minute de silence, ni illumination des monuments. Elle ne fait pas l’objet de résolutions d’urgence au Conseil de sécurité.

Pourquoi ce silence ? Pourquoi cette indifférence ?

Les minerais congolais — cobalt, coltan, or — sont essentiels à nos téléphones, nos ordinateurs, nos voitures électriques. Le Congo détient plus de 60 % des réserves mondiales de cobalt et les milices armées, soutenues par des intérêts économiques et politiques opaques, se disputent ses terres riches. Le progrès occidental est littéralement bâti sur le sang congolais.

Et pendant que le monde se tait, le massacre continue avec la complicité de puissants intérêts économiques. Le silence généralisé tue autant que les balles.

Ce silence est un scandale.

Ce silence est complice.

Ce silence est meurtrier.

Aujourd’hui, nous n’avons plus le droit de nous taire. Ce n’est pas une guerre lointaine, elle nous concerne tous. C’est notre monde, notre système, notre confort qui alimentent tant d’horreur. Et tant que nous nous tairons, nous en serons les témoins coupables.

Le Congo crie dans le silence, c’est à nous tous d’écouter et à nous tous de dénoncer.

Julie PONTALBA,
Pour le Mouvement Réunionnais Pour La Paix.


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