Le paradoxe majestueux de la robe : hypocrisie taille XXL

23 décembre 2024, par Cerveau Kotoson

Depuis toujours, les femmes sont reléguées au rôle de figurantes dans le grand théâtre des sociétés patriarcales. Faibles, dit-on. Tapies sous leurs robes, dit-on encore. Pourtant, quelle étrange faiblesse que celle qui saigne chaque mois sans flancher, qui fabrique des humains à la chaîne pendant neuf mois avec des ingrédients internes, et qui, pour couronner le tout, inspire une peur viscérale dans les mythologies : sirènes envoûtantes, gorgones pétrifiantes, succubes affamées. Le faible inspire-t-il la crainte ? Question rhétorique.

Mais le clou du spectacle, c’est ce subtil vol de garde-robe. Bien sûr, la robe, cet habit si méprisé, soudain recyclé en symbole de pouvoir dès qu’il s’agit d’hommes en mal d’autorité. Voilà les magistrats, drapés dans leur dignité en polyester noir. Les avocats, drapés dans leur expertise, bien repassée. Les prêtres, pasteurs et autres gourous, bien amples dans leurs robes de sainteté, prêchant la morale dans des uniformes volés à celles qu’ils rabaissent. Même les docteurs, ces sauveurs en blouse blanche, ou littéraires, linguistes, juristes, économistes, politologues et autres universitaires en mal-être partagent l’amour de cette coupe pratique qui virevolte si bien.

Et le plus ironique ? C’est que ces hommes costumés, devenus soudain des figures d’autorité en robe, s’approprient l’élégance d’un vêtement qu’ils ont pourtant longtemps utilisé comme symbole de soumission. La robe de justice, la robe de prière, la robe de savoir : autant d’armes de domination empruntées à celles qu’ils prétendent inférieures. Quel magnifique monde d’usurpation textile.

Alors, cette faiblesse soi-disant féminine ? Une construction absurde, cousue de fil blanc, taillée sur mesure pour maintenir un système de faux-semblants. Mais qu’ils continuent, ces seigneurs en toge. Après tout, rien de tel qu’un peu d’humour noir pour souligner l’ironie de cette mascarade : les grands hommes, en robe de femme, proclamant leur grandeur dans l’écho assourdissant du déni. VIVE LES ENROBÉS… !

C.K

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