Le(s) cancer(s) résulte(nt)-t-il(s) d’une pulsion de vie des mitochondries ?

3 août 2020, par Frédéric Paulus

Selon une logique évolutionniste-ensembliste qui structura l’émergence des cellules eucaryotes, végétales, animales et humaines, la réponse devrait être : Oui ! Deux auteurs biologistes nous auront mis sur cette voie, Christian de Duve et Lynn Margulis. D’autres travaux de chercheurs - équipés récemment de technologies performantes qui étudient le sang - confortent nos déductions en détectant des indices ADN tumoral dans le sang quatre ans avant qu’un cancer se manifeste [1]. Dans une de nos contributions dans les colonnes de Zinfos 974 et de Témoignages, cette avancée des recherches a été annoncée, particulièrement du fait des travaux d’une équipe montpelliéraine du Centre de Recherche sur le cancer sous la direction du Professeur Alain Thierry [2]. Le sang témoignerait d’un affrontement entre les mitochondries animées d’une sorte d’instinct de vie et d’« un statut quo pathogénique » de l’organisme à fonctionner selon un habitus hors normes homéostatiques. Dans nos déductions, ce statu quo est moniste, incluant corps et esprit, physiologie et vie émotionnelle ; et cela dès la conception de l’enfant. Nous nous excusons de cette phraséologie quelque peu technique qui devrait être précisée grâce aux travaux de trois auteurs, Faustino Cordon (1909-1999), Lynn Margulis (1938-2011) et Henri Laborit (1914-1995). Mis en perspective unitaire, ils devraient nous permettre d’avancer un début de réponse supposée fiable à la question sur le destin qui animerait les mitochondries.

Le bio-chimiste Faustino Cordon aura suggéré que les cellules dotées d’une sensibilité seraient également pourvues d’une conscience de ce qui leur est favorable en tant que ressources vitales. En d’autres termes, elles seraient attirées par des sources d’alimentation et de vie et auraient tendance à fuir ce qui leur est nocif. Ces attributs de sensibilité et de conscience caractériseraient également, dans notre hypothèse, les mitochondries. Cet énoncé pouvant être assimilé à un postulat devrait être cependant considéré comme plausible, voir aussi : [3]). Il devra être soumis à exploration et vérification en laboratoire.

Lynn Margulis, que nous avons récemment sollicitée pour lever l’énigme du cancer, aura défendu la notion d’endosymbiose alors que nous avions soulevé déductivement le processus opposé de l’exosymbiose, lequel semble avoir précipité les organites mitochondries essentielles à la vie hors des cellules. Celles-ci donnent l’impression de se « réfugier » dans le sang (ce que nous demanderons à Alain Thierry de confirmer ou d’invalider).

Les travaux sur le cancer du Professeur en biologie Philip John auraient influencé Lynn Margulis (version française 2002) pour qui « certains cancers représentent une sorte de retour atavique à cet état originel d’animosité procaryote. En étudiant le comportement particulier des mitochondries dans de nombreux tissus cancéreux, il est arrivé (Philip John) à la conclusion que les rebellions des mitochondries n’ont pas été apaisées de manière permanente dans tous les cas », p. 139.

Lynn Margulis aborde explicitement le sujet du cancer plus loin, pp. 158-159, en faisant sienne l’hypothèse de Philip John lorsqu’elle dit : « Il semble alors que les cellules régressent vers un stade plus primitif de reproduction sans tenir compte de leur place ou de leur fonction dans l’organisme. ». Elle dit encore : « Dans le cancer les chromosomes se séparent et les mitochondries se reproduisent encore plus vite que les cellules dont elles font partie. Généralement une cellule qui a commencé à faire pousser un ondulipode est condamnée en termes d’évolution ; elle ne peut plus croître. Mais, comme si elles désobéissaient à toute autorité, certaines cellules cancéreuses, élevées sur des tissus de culture, développent même des ondulipodes qu’elles abandonnent juste avant la mitose. Comme si les alliances difficiles entre les partenaires symbiotiques qui maintiennent les cellules éclataient. »

Nous transposons cette analyse à celle du Professeur Henri Laborit qui affirmait régulièrement que « la raison d’être d’un être c’est d’être, c’est de maintenir sa structure ; c’est de se maintenir en vie ». En considérant la mitochondrie en sa qualité initiale et ancestrale d’être bactérien, celle-ci devenue mitochondrie par symbiose et gardant son propre génome devrait présenter un comportement de sauvegarde de sa structure du fait d’un environnement menaçant, sans avoir recours à ses dispositions ondulipodes qui ont disparu mais en se reproduisant par mitose à des fins de prolifération.
Nous devrions avoir matière à confrontation de points de vue avec des spécialistes qui pourraient nous dire si nous sommes en bonne voie de lever l’énigme du cancer.

Frédéric Paulus, CEVOI, (Centre d’Etudes du Vivant de l’Océan Indien)

A la Une de l’actu

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?

Messages

  • Mes sincères remerciements pour ce bel article très enrichissant.
    Cordialement.

  • Henri Laborit n’a jamais été professeur mais uniquement médecin
    Bien à vous

  • Merci cher Dominique ATCHICÀNON,
    En 31 ans de présence à la réunion j’ai recueilli quatre encouragements dont le vôtre, merci. Et présente aux concours de maître de conférences en sciences humaines à l’université de La Reunion, sans aucune audition, ce qui est illégal, je suis actuellement chercheur indépendant. Si je devais contribuer à lever le SECRET du CANCER je ne manquerai pas de rappeler ces "bons" souvenirs aux enseignants qui m’ont barré la route à l’université de la Réunion ! cordialement Frédéric Paulus


Témoignages - 80e année


+ Lus