Les carences de l’enseignement professionnel

9 janvier 2004

J’ai lu la lettre d’une enseignante du Sud publiée par "Témoignages" mercredi dernier sur « le système scolaire (qui) amplifie les inégalités sociales au lieu de les corriger ». Je suis entièrement d’accord avec cette lectrice et je la félicite de vous avoir fait parvenir un tel courrier car il est important de réformer l’éducation dans notre pays. Mais pas dans le sens où le fait le gouvernement actuel… !
En effet, celui-ci est en train de casser l’école en tant que service public chargé de faire respecter l’égalité des droits - et non pas l’égalité des chances - entre les citoyens à la formation et à l’éducation.
Enseignant moi-même dans un lycée professionnel, je peux en témoigner. Précisément à travers le cas de la voie professionnelle.
La reconnaissance et l’organisation de l’enseignement professionnel étaient d’ailleurs à l’ordre du jour du débat sur l’école organisé récemment à Saint-Pierre sous l’autorité du sous-préfet. À cette occasion, il a été rappelé que les lycées professionnels à La Réunion accueillent cette année 15.749 jeunes, soit 38,12% des lycéens, dont l’effectif total est de 40.737.
Déjà en 1998, un rapport consacré à l’enseignement professionnel avait été remis au ministre de l’époque, M. Allègre. Ce rapport contenait 50 propositions visant à valoriser les filières professionnelles.
Ainsi, ce rapport proposait déjà d’améliorer l’image négative de la voie professionnelle. Essentiellement pour les voies inférieures au baccalauréat, le rapport proposait de mieux informer pour changer les mentalités.
Était aussi affirmée l’égale dignité des trois voies de formation initiale (professionnelle, technologique et générale). 50 propositions furent formulées en ce sens.
Et en 2003, comme si de rien n’était, voici que le débat était relancé. Sur le même thème et avec les mêmes proclamations à la clé. Le gouvernement Raffarin nous a reposé la même question que celle posée par Allègre il y a bientôt 6 ans aujourd’hui… !
Alors que des orientations ont été fixées et qu’il existe en principe une continuité de l’État, le gouvernement a l’air de découvrir une nouvelle niche où se blottir en attendant les prochaines élections !
"Allons fé koz azot su le lycée professionnel pour les occuper et détourner l’attention des gens d’en bas du chômage et des attaques successives du gouvernement Raffarin". Voilà ce qu’on a l’air de se dire à Matignon et chez ceux qui soutiennent cette équipe gouvernementale…


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