Les étudiants STAPS pédalent pour se faire entendre

29 avril 2006

Le “Mammouth” français voudrait être de moins en moins sportif. Mais c’est sans compter sur la vigilance et la mobilisation des étudiants STAPS qui dénoncent la réduction des postes aux concours 2006 de recrutement en EPS (Éducation physique et sportive).
Ils dénoncent aussi le manque de débouchés et d’emplois stables pour les étudiants STAPS quelles que soient les filières suivies ; les attaques portées contre l’éducation physique et sportive, et le sport scolaire dans les établissements dans le cadre de la préparation de la rentrée 2006 (suppressions de postes et de moyens, remise en cause de forfaits AS et d’options, augmentation des effectifs par classe...) ; ainsi que la poursuite de la mise en place du "socle commun" de la loi Fillon qui exclut l’EPS des enseignements considérés comme fondamentaux.

Du Tampon à Saint-Denis à vélo

La mobilisation se met aussi en place à La Réunion et une première action a été menée par les étudiants STAPS du Tampon soutenus par l’UNEF Réunion. Ainsi, jeudi 20 avril un peu après 6 heures du matin, 13 étudiants quittent la Fac du Sud de l’île pour un long périple : se rendre en 2 jours au campus universitaire de Saint-Denis à vélo. Le but de cette démarche est de sensibiliser les élus et l’opinion sur leur situation et de leur demander de s’associer à eux sur les 4 exigences suivantes :

- L’augmentation notable du nombre de postes aux concours, afin d’assurer la qualité de l’enseignement, sur la base des chiffres produits par la DEP et des besoins à tous les niveaux (enseignement supérieur compris).

- La pleine prise en compte, dans l’ensemble du système éducatif, de l’EPS, actuellement exclue du “Socle commun”.

- Le développement de la valorisation des diplômes STAPS sur tout le champ des métiers du sport.

- L’augmentation des débouchés, en particulier dans la Fonction publique territoriale.

Un accueil chaleureux au Port

Lors de leur longue traversée de l’Ouest, ils passent par les mairies afin d’interpeller les élus en leur remettant une motion (voir “Témoignages” du samedi 22 avril, où la motion est reprise en entier). Malheureusement, peu d’élus les recevront, et ils remettront la plupart du temps leur motion à la secrétaire, comme par exemple à Saint-Louis, où le maire - aperçu peu avant - est déclaré officiellement "hors département".
L’accueil est tout autre à la mairie du Port, où une délégation menée par la conseillère municipale Simone Biedinger les attendait sur les marches de la mairie, et par des membres de l’association Trans’Port Vélo Ville, représentée par son président, Alain Payet. L’Association Trans’Port Vélo Ville les accompagne d’ailleurs jusqu’à la mairie de La Possession à vélo.
Après la mairie de La Possession, où ils sont accueillis par le maire adjoint Cyrille Lebon, nos courageux stapsiens s’attaquent à 17 km de pentes de la montagne accompagnés dès le départ par la pluie. "Nou la komanss la montane èk la pli, na inpé la bav té koul èk doulèr tèlman la kott té dïr", affirme Jonathan Selambarom.
Signe de la difficulté : ils mettront 2 heures pour faire 17 km de montée. Mais en dépit de tous les obstacles, ils arriveront tous les 13 participants du départ, sains et saufs à Saint-Denis, feront un petit tour par la mairie qu’ils trouveront fermée, se dirigeront vers la préfecture où ils seront reçus par "dë madam nou koné pa ki i lé, mé la di anou va transmèt linformasion", précise Florent Noguier, étudiant en 3ème année STAPS au Tampon. Enfin, ils seront reçus un peu plus tard à la Fac par le vice-doyen de l’Université, Mohamed Rushdie, qui leur assurera que leur motion sera remontée au prochain Conseil d’Université puis au CA dans les "questions diverses".

Soutien sans faille de l’UNEF Réunion

Nos stapsiens peuvent d’ores et déjà compter sur l’appui de l’UNEF Réunion pour défendre leurs intérêts lors de ce CA puisque le syndicat étudiant a assuré un soutien sans faille et a pris pleinement part à cette action de sensibilisation.
Toutefois, les pédaleurs regrettent que les étudiants ne se soient pas plus impliqués dans cette action, à commencer par les étudiants en STAPS eux-mêmes. En effet, sur les 70 étudiants STAPS de La Réunion, seulement 13 ont participé. Mais que ceux qui n’ont pas eu le temps de se préparer pour cette action précise se rassurent : d’autres actions sont à venir. L’occasion pour eux de se rattraper en se mobilisant en bien plus grand nombre, et de marquer un peu plus, à La Réunion, leur sens de la responsabilité sur leur propre parcours.

Younous


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