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4 juillet, parMézami, mon bann dalon, si in zour in listorien i désside rakonte anou bien konm k’i fo listoir La Rényon, mwin lé sirésèrtin li va parl anou (…)
Renseignement, espace et sécurité
9 juin 2023
La sécurité c’est d’abord le renseignement. Dès lors, la maîtrise de l’espace et du renseignement constitue des éléments essentiels de la souveraineté des nations. Dans ces domaines stratégiques, les régions ultrapériphériques (RUP) apportent à l’Union un appui déterminant.
En effet, elles lui permettent d’avoir une fine oreille à la fois sur terre, grâce aux centres de télémesures militaires, et dans l’espace avec la base spatiale de Kourou (Guyane). En étant proches de nombreux théâtres à forts enjeux économiques, diplomatiques et stratégiques, les RUP jouent, pour le compte de leurs États membres respectifs, de l’Union et de leurs Alliés, un rôle de sentinelles à travers le monde. Cependant, cette contribution majeure à la sécurité commune est souvent ignorée des opinions publiques, car dissimulée, d’une part pour des raisons de politique intérieure et d’autre part pour des considérations de sécurité nationale tenant à la nature même des activités liées au renseignement.
La dissémination des RUP sur l’ensemble de la planète ouvre droit à la participation de leurs États membres respectifs (FR, ES, PT) à plusieurs organisations régionales et sous-régionales dans l’océan Indien, l’Atlantique, la Caraïbe et les Amériques. Les travaux menés par lesdites organisations, avec des cofinancements français et européens, permettent à l’Union d’avoir un droit de regard sur les projets de renforcement de la sécurité des approvisionnements, la sécurité maritime, la sécurité environnementale et climatique, la sécurité sanitaire et alimentaire. En raison de l’interconnexion des économies mondiales et de la résurgence de la guerre sur le sol européen, la sécurité de l’Union se joue aussi dans ces bassins géographiques situés à l’autre bout du monde.
S’agissant du renseignement, le couple franco-allemand a été au cœur de nombreux projets de construction de centres de télémesures militaires dans les outre-mer et à l’étranger. Ainsi, en matière de renseignement, la France dispose d’une présence planétaire grâce, notamment, aux « grandes oreilles » de Mayotte, La Réunion, la Guyane (Kourou), la Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie, Saint-Barthélemy, Djibouti et des Émirats arabes unis. Cependant, le maillon faible du renseignement européen reste le Centre de situation et de renseignement de l’Union (INTCEN) qui est limité dans ses attritions, privé d’échange automatique de renseignement avec les agences nationales, dénué de spécialisation sur le renseignement extérieur par la volonté même des États membres. L’absence de masse critique, née d’une telle situation à l’échelle européenne, crée un angle mort en matière de renseignement et constitue une menace pour la sécurité de l’Union. Une telle vulnérabilité a été mise en évidence lors du déclenchement de la guerre en Ukraine. En effet, là où les Américains avaient l’assurance du déclenchement imminent de la guerre, les Européens n’avaient rien à signaler au radar.
En ce qui concerne l’espace, les RUP abritent, à Kourou, la première porte européenne vers les étoiles. La seconde porte pourrait être également ultrapériphérique, si le projet du gouvernement portugais de construction d’un port spatial aux Açores aboutit. Avec de telles infrastructures, les autres grandes puissances, ainsi que les pays émergents, créent leurs armées de l’espace et se dotent progressivement d’une véritable défense spatiale en raison de la militarisation latente de l’espace. Conformément aux dispositions de l’art. 42 TFUE, l’Union n’a aucun projet de cette nature en raison de la création récente par l’OTAN du centre de commandement spatial de Ramstein (Allemagne). Ainsi, devant la fin programmée de l’ISS et du développement de nouvelles menaces spatiales (déni d’accès, sabotage, attentats sur les satellites et sur les autres objets spatiaux), l’Union, par manque de projets propres, semble courir droit vers des situations de dépendances critiques à l’égard des puissances étrangères (USA, Chine) et des acteurs privés (Space X, Virgin Galactic, Blue Origin, etc.).
Si de nouvelles initiatives spatiales apparaissent ici et là en Europe, les déboires incessants des lanceurs Ariane 6 et Vega-C affectent l’image et la fiabilité des services spatiaux européens et fragilisent les armées européennes privées de satellites de renseignement et donc de visibilité sur les théâtres d’opérations y compris dans l’actuel conflit ukrainien. La modernisation de la base de Kourou qui fait face à une concurrence internationale accrue, l’achèvement du projet Galileo en 2024 et la sécurisation des nouveaux lanceurs pourraient apporter une bouffée d’oxygène à l’Union dans cette guerre des étoiles qui ne fait pas de quartier. L’émulation créée par certains acteurs européens, qui planchent sur la mise en place d’autres mini-ports de lancement, ne cache pas les incertitudes pesant sur la solidité et la viabilité de tels projets en raison du risque de saupoudrage des moyens à l’échelle de l’Union eu égard aux milliards de dollars déjà investis par la concurrence internationale. Ainsi, devant un marché spatial ultra-concurrentiel, l’Union est mise au défi de tirer parti des avantages géostratégiques des RUP et de mobiliser des financements à la hauteur des enjeux pour garantir son autonomie en matière de renseignement et renforcer sa souveraineté en matière d’accès à l’espace. Pourtant, force est de constater que les ambitions nationales semblent s’employer à brider l’autonomie européenne en matière de renseignement. Quant au sort, il semble s’acharner à maintenir au sol les futurs lanceurs Ariane 6 et Vega-C. L’Europe est à la croisée des chemins. Une nouvelle impulsion politique est nécessaire pour lui permettre de rester maître de son destin au moment même où la guerre touche à nouveau son propre sol.
M. Soula Said-Souffou
Conseiller départemental de Sada
Doctorant en droit public à l’USPN
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