Les présidents et nous

19 novembre 2018, par Marylène Berne

Didier Robert s’aligne sur la politique d’Emmanuel Macron.

Emmanuel Macron, Président de la République, arrivé au pouvoir grâce aux médias qui l’ont encensé dès le début et ont contribué à en faire le seul rempart contre Marine le Pen, est friand de formules soigneusement choisies et bien méprisantes « je ne cèderai rien ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes… » Dans une gare, « vous croisez ceux qui réussissent et ceux qui ne sont rien »… On dépense « un pognon de dingue » pour les minimas sociaux…, etc.
Toutes ces phrases et bien d’autres sont destinées à la populace, c’est à dire nous, mais lui, quand il va visiter des lieux marqués par les atrocités de la première guerre, il emploie un langage plus fleuri ! Son parcours avant le 11 novembre s’intitule « itinérance mémorielle ». L’ironie de la situation est dans ce titre pompeux mais surtout dans le fait qu’il martèle que la guerre de 14-18 est horrible, que les poilus ont souffert et que c’est affreux et en « même temps », formule qui lui est chère, la France dont il est le président vend énormément d’armes à l’Arabie Saoudite qui bombarde avec d’autres le Yemen et qui est notre troisième acheteur de systèmes d’armement français après le Koweit et le Qatar. Et tout cela sans état d’âme de sa part et de celle de la ministre des armées et surtout en violation du traité sur le commerce des armes et de la position commune de l’Union Européenne qui en interdit le transfert vers des pays accusés de crimes de guerre. Et on nous bassine sur la grandeur de l’Europe en n’en respectant pas les règles… Des frégates françaises bloquent le port d’Hadaida au Yemen et ce blocus entraîne la famine pour des millions de civils et nous pouvons voir des enfants décharnés en avalant notre repas du soir. La hausse des carburants devrait alimenter les recherches pour créer des déplacements propres et ainsi aller vers un abandon des énergies fossiles mais hélas il n’en n’est rien.

Didier Robert, Président de Région s’aligne sur cette politique. Les taxes sur les carburants sont augmentées par sa collectivité mais qu’en est-il du développement durable dans l’île ? L’automobile est quasi obligatoire pour un grand nombre de Réunionnais par manque de transports publics. Ce « tout auto » crée un besoin impérieux de rouler dans sa voiture en dépensant le moins possible sans penser que bientôt nous serons asphyxiés par des embouteillages monstres et que nous ne pourrons plus avancer. Devant le mécontentement de la population que propose Didier Robert ? Une prime de 100 euros annuelle pour certains, ce qui fait 8 euros par mois ! On est loin de faire un plein avec cette somme. Et en « même temps », il s’octroie généreusement 6800 euros mensuellement (en plus de ses autres indemnités) en tant que PDG de la société publique locale dédiée aux musées régionaux. Cherchez l’erreur !

Les présidents sont sur leurs sommets, loin, très loin des gens d’en bas. Cette attitude devrait ouvrir les yeux des électeurs trompés par des promesses, qui ont cru aux sirènes de candidats plus soucieux de leur propre personne et de leurs soutiens que de l’intérêt de leur pays ou de leur île.

Marylène Berne

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