Lettre ouverte à Monsieur Bonnardot de Météo-France

29 janvier 2018, par François Maugis

(en réponse à l’article du Quotidien du 27 janvier, page 7)

 

Nous sommes de plus en plus nombreux en France et dans le monde à ne pas très bien comprendre ce qui se passe depuis quelques années, en matière de climat et, surtout, ce que veulent nous dire les spécialistes.

Je ne fais pas partie des climato-sceptiques mais, le moins que l’on puisse dire, c’est que ce message est confus et souvent contradictoire. La climatologie n’est pas une science exacte, OK, mais tout de même, nous aimerions comprendre. Et je dois dire que la lecture du rapport du GIEC ne contribue en rien à la clarification de ce délicat sujet. On a plutôt l’impression d’une très grande incertitude. On a depuis quelques années, évolué. On parle de moins en moins de réchauffement et de plus en plus de dérèglement climatique. Pourriez-vous nous expliquer ? Sur le terrain, que constate-t-on ? Des journées anormalement chaudes, c’est vrai, mais également, des journées anormalement froides. Les précipitations atmosphériques, également, semblent avoir changé de caractère, de tempo, d’intensité. La nature nous envoie d’ailleurs de nombreux signes : floraisons et maturité des fruits décalées, apparition ou disparitions de certaines espèces animales ou végétales, etc. Les photos satellite nous éclairent sur un plan horizontal mais que se passe-t-il sur le plan vertical ? On nous parle beaucoup des gaz à effet de serre mais très peu du bétonnage, des routes et de la différence récurrente de température entre les villes et les campagnes. Alors, permettez quelques questions :

-  Il semble évident que le bétonnage des villes génère localement et ponctuellement des bulles de chaleur qui circulent sur les territoires. Qu’en est-il dans les rapports météo ?

-  On parle de l’aspect négatif des cyclones (plus grand nombre, plus grande intensité, parcours modifiés, etc.) mais on ne dit rien sur l’aspect positif, leur fonction de régulateur de la température de notre atmosphère.

-  On ne dit rien sur l’une des explications probables des journées exceptionnellement froides. Ne serait-ce pas, précisément le fait que, alimentés par un air plus chaud, l’air monte plus haut dans le phénomène dépressionnaire, et donc se refroidit davantage ?

-  Qu’en est-il de la collecte des données de base, en particulier les températures ? Comment les services météo tiennent-ils compte des différences énormes de température en un même lieu à quelques mètres près (si le capteur de température est placé sous un arbre, il mesurera une température bien inférieure à celui, juste à côté, en plein soleil et sur un sol bétonné) ?

-  Les correctifs utilisés pour tenir compte de ces disparités, sont-ils fiables, consolidés, vérifiés ?

-  On publie beaucoup sur le réchauffement mais beaucoup moins sur le refroidissement. Est-ce exact et pourquoi ?

-  Enfin, sur ces bases, la lecture du rapport du GIEC peut faire penser que la valeur du réchauffement moyen annoncé, est inférieure à la marge d’erreur concernant ces calculs complexes. Qu’en pensez-vous ?

 

François Maugis – La Réunion
Président de l’association Énergie Environnement


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus