Lettre ouverte d’un néophyte de la cancérologie à des spécialistes

13 juin 2020, par Frédéric Paulus

Cette lettre prend appui sur deux auteurs incontestés dans le milieu de la cancérologie, Jean-Pascal Capp (2012) et Frédéric Thomas (2019). Ils se demandent, le premier : « Comment sortir de la spirale de l’échec de la lutte contre le cancer ? » le second : « Et si nous étions passés à côté d’une dimension essentielle du cancer, sa vraie nature ? ». Cela, après que nous ayons consacré à ce fléau à l’échelle de la planète des sommes astronomiques et depuis des décennies.

Or si nous changions de regard sur cette pathologie qui remonte à la nuit des temps ? Aussi, avons-nous pensé rassembler les arguments qui devraient être reconnus définissant cette maladie. Par ce biais, nous espérons susciter de nouveaux regards, voir déjà une synthèse [1] publiée en 2018 sur un site web de Saint-Benoît de La Réunion, à laquelle nous rajoutons le résumé suivant.

Il faut entendre par « réaction exosymbiotique de la cellule cancéreuse » que celle-ci (non encore cancéreuse) chercherait à s’extraire d’un environnement qui ne lui assure pas son homéostasie , en clair des conditions de vie convenables. Elle deviendrait cancéreuse par réaction, selon un sursaut vital désymbiotique de ses composants cellulaires, les mitochondries.
Premier argument corroborant cette hypothèse, la cellule cancéreuse est immortelle alimentée en boîte de pétri. Cette hypothèse dite de « l’exosymbiose de la cellule », si elle devait être acceptée, et même considérée comme plausible, poserait la question : Comment un néophyte de la cancérologie peut-il rassembler des données plausibles, voire convaincantes, pour forcer l’attention des spécialistes ? Et ce, alors qu’il est psychothérapeute, psychologue de formation (donc non médecin ni biologiste), qui plus est « isolé » sur l’île de La Réunion, loin de centres de recherches ?
Cette pathologie remonte à la nuit des temps mais pas de façon exponentielle - comme c’est le cas dans les sociétés modernes - associée ou non à un environnement viral ou microbien. L’addition des facteurs de risques tels l’excès de nicotine ou d’alcool, une alimentation nocive, une vie sédentaire, l’agression de l’organisme par de nombreux pesticides, UV, amiante, etc. ou le stress - et cela dès la conception de l’enfant -, ferait du cancer une maladie réactionnelle à un environnement cellulaire délétère qui s’érode.

Un autre argument encore : Le cancer touche aussi bien les plantes [2] que les animaux et les humains. Cette pathologie, de plus, est « nomade », affectant n’importe quel tissu ou organe selon un phénotype liquide ou solide.
Dans tous ces univers biologiques l’on retrouve des cellules eucaryotes. Le cancer serait-elle une maladie des cellules à noyau ? ou plus justement, à partir des ARN (Acide Ribonucléique) et non de l’ADN, comme l’a montré Jean-Pascal Capp. En France, l’épidémiologie sociale est quasiment inopérante en secteur hospitalier ne renseignant pas, de fait, les praticiens de l’influence de l’environnement sur le génome alors que la réalité épigénétique devient incontournable. Très encadrée sur le plan éthique, l’anthropologie sociale ne permet pas de fournir les caractéristiques ethniques, sociologiques et économiques pour préciser le contour existentiel des personnes atteintes. Les psychologues, quant à eux, autrefois cantonnés à des tests, sont rarement entendus lorsqu’ils nouent des relations de confiance avec leurs patients. Or ils extraient de la vie de ces derniers des données intimes desquelles peuvent se révéler des traumatismes et une souffrance refoulés, en fait une morbidité psycho-existentielle diffuse non perceptible au regard du « corps machine ».

Ce courrier en appelle à une prise de conscience d’une autre réalité du corps soigné en milieu hospitalier qui n’est pas une « machine », image qui guide inconsciemment trop souvent les chercheurs. Sur le plan de sa longue évolution, le corps a été initialement imageant, puis s’est exprimé par gestes, enfin, plus récemment, par le langage tel qu’on le connaît de nos jours. Ces trois compétences expressives n’ont pas résisté à la précipitation de l’acte médical et technique en milieu hospitalier, si bien décrit par le chirurgien en CHU Stéphane Velut, Tracts n°12, Gallimard, 2020. Quant à l’approche de l’image, les rêves ont fait l’objet d’une « chasse gardée » des psychanalystes, l’approche gestuelle, explorée par Marcel Jousse (Anthropologie du geste, 1974) a elle été sous-évaluée au profit du « corps machine ».

Notre approche autour du cancer, relatée en quelque 50 pages (voir également [3]) ne devrait pas être assimilée à une baguette magique qui transformerait à elle seule l’univers de la cancérologie. Mais qui sait ?

Frédéric Paulus, Directeur du CEVOI (Centre d’Etudes du Vivant de l’Océan Indien)

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