Lutte contre les inondations : aménagement des ravines de l’Hermitage et de la Saline

26 novembre 2016, par Courrier des lecteurs de Témoignages

Une enquête publique sur un projet de plan de protection (PAPI hermitage/Saline) est en cours. D’un minimum de 25 millions d’euros le projet présente des dérivations et connexions de ravines principalement sur la zone de l’Hermitage, un élargissement de cette ravine avec impact sur les riverains, des digues importantes, un projet d’enlèvement de remblais stockés dans les champs d’expansion des crues, un projet de gestion de cordon dunaire de l’exutoire de la ravine de l’Hermitage,..

Répondant pourtant à ces préoccupations, des solutions moins impactantes, plus économiques, sont possibles. Il apparait utile de rappeler qu’immédiatement après le Cyclone Dina (janvier 2002), aux dégâts importants occasionnés et dysfonctionnements graves constatés, la Commune de Saint-Paul et la DDE (Etat) ont présenté en décembre 2002, un avant-projet « Aménagement des ravines de l’Hermitage et de la Saline ». On lit « en termes d’efficacité, les solutions à privilégier prioritairement pour la partie aval sont les suivantes :

1) la réhabilitation de l’exutoire de la ravine Dodo,

2) le réaménagement de la zone de stockage à l’amont de la RN1 (aménagement et restauration des champs d’expansion des crues),

3)la modification de l’ouvrage de franchissement de la ravine de l’Hermitage par la RN1,

4)le recalibrage de la ravine de l’hermitage,

5) l’ouverture du cordon dunaire,

6) les contraintes environnementales…

Sont présentés les impacts des propositions. La réhabilitation de l’exutoire de la ravine Dodo consistait en « la réalisation d’un dalot rue des mouettes, rue Lacaussade de section 3 m², qui relie le point le point bas du camping AFPAR à l’ancien ouvrage CFR… le lit à l’aval vers le lagon est réhabilité. Il permet de faire baisser les niveaux des eaux rue des mouettes de 90 cm (crue type Dina) et de 1,30m (crue centennale)… son intérêt réside dans le fait qu’il peut être réalisé indépendamment de tout autre aménagement pour résoudre les problèmes spécifiques à cette zone. De plus les contraintes foncières ne paraissent pas actuellement compromettre la faisabilité du projet… ».

La préservation des champs d’expansion des crues et le réaménagement de la zone de stockage à l’amont de la RN1 comportait « l’évacuation des déblais du port de Saint-Gilles (prestations incluses dans les mesures compensatoires à la réalisation de la voie urbaine de la Saline), l’abaissement du terrain naturel sur environ 8 ha à la côte 1,50m NGR, l’abaissement du terrain naturel à 1m le long de la RN1 et de chaque côté du chemin Bruniquel ». Il est précisé « que ces travaux améliorent la capacité de stockage, facilite l’écoulement dans la zone inondable en amont de la RN1, améliore sur le plan hydraulique le secteur Champion-Avenue Ambroise Vollard ». Le recalibrage de la ravine de l’Hermitage à l’aval de la RN1 par le doublement de la section actuelle par réalisation d’autres cadres en rive gauche de l’actuel ouvrage ». Il est proposé de faire porter l’effort sur« le maintien de la capacité hydraulique de ce canal (entretien et curage régulier du lit, maintien de l’ouverture à la mer en période cyclonique) et donc de ne pas élargir la ravine de l’Hermitage. Sur la gestion du cordon dunaire, on lit que « il est considéré que le cordon littoral puisse être maintenu ouvert à la côte 1,00 m NGR pour un évenement de type Dina. Sur les conséquences des solutions à proposer et les contraintes environnementales (faune, flore, habitat naturels,…), il parait notamment « judicieux… de respecter le fonctionnement hydraulique naturel du site : écoulement principal par la Ravine et la passe de l’Hermitage, de réhabiliter un exutoire ayant fonctionné par le passé : celui de la ravine Dodo ; son fonctionnement n’intervenant que pour les évènements majeurs, de favoriser le stockage et la décantation en amont de la RN1),…

D’autres propositions sont présentées. 15 ans après, à la lecture de ce projet de PAPI 2016, où sont parfois présentés les mêmes éléments en l’état, force est de constater que les mesures élémentaires de protection et de sauvegarde n’ont pas été prises par les services de l’Etat et de la Mairie : gérer le cordon dunaire de l’Hermitage que les services ont refusé d’ouvrir au dernier niveau d’alerte et qui a causé tant de dégâts lors du cyclone Dina, retirer les remblais du port de Saint-Gilles des zones de stockage, réaménager les champs d’expansion des crues, Le dossier n’étudie pas non plus avec toute l’attention nécessaire les propositions disponibles. Il doit être fortement amélioré. L’enjeu est de prendre les mesures de protection et de sauvegarde des populations et des biens, conformément à la loi, non de favoriser une urbanisation accrue sur des zones qui restent fragiles, en gérant véritablement les contradictions observées sur cette zone qui engage la responsabilité de chacun.

Association ACTION OUEST
Membre du Comité Départemental des risques naturels Majeurs et de la Sécurité civile


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