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1er juin 2006
Du règne de Jacques Chirac à l’Élysée, on ne retiendra pas grand-chose, à part quelques dates et beaucoup de repentance. Justement en parlant de repentance, après la reconnaissance de la responsabilité de la police française dans la rafle du veld’hiv, il y a eu la loi Taubira dénonçant l’esclavage comme crime contre l’humanité et puis est venu le temps de la mémoire. Sous la Direction de Françoise Vergès, un comité a travaillé sur l’esclavage et il a été convenu d’une date pour que les Métropolitains se souviennent que les dirigeants de notre patrie, dans le temps lontan, n’ont pas tous été des anges. Il était donc important de se rappeler que des marchands, en créant le commerce triangulaire, ont commis l’innommable, à savoir la déportation, la mise en esclavage de plusieurs millions de femmes, d’hommes et d’enfants, l’asservissement et le transport de ce qu’ils appelaient le "Bois d’ébène".
"Ma France s’endort, ma France dort", telle a été, à peu près, ma réaction le 10 mai, lorsque qu’en Bretagne, j’ai lu les unes de la presse.
Jean Ferrat dans sa chanson "Ma France" nous donne la vision qu’il se fait de notre pays, la France qu’il aime, celle "qui chante en moi la belle la rebelle", la mienne, je la vois qui s’étiole sans réaction en ce 10 mai, date choisie par Jacques Chirac comme jour de repentance du crime contre l’humanité qu’a été la traite des Noirs. Vu de la mère-patrie, il semblerait que cet événement ne préoccupe pas grand monde. Le trio infernal Chirac, Villepin, Sarkozy n’en finit pas de s’étriper sans aucune pudeur, ni aucun respect pour ceux qui les ont mis en place. La presse fait ses choux gras de ce combat des chefs, oubliant ainsi que toute une communauté a lutté pour qu’enfin on reconnaisse les souffrances endurées par ses aïeux et pour qu’enfin, l’esclavage soit reconnu comme un crime. Certes, il y eut bien quelques commémorations ici ou là, et la plus symbolique fut sans nul doute celle qui s’est tenue à Nantes, haut lieu de l’organisation de ce commerce triangulaire qui permit aux riches marchands d’élever les somptueuses façades d’hôtels particuliers qui font de ces villes des sites de pérégrination pour touristes en recherche de grande architecture. Ces mêmes touristes savent-ils seulement que ces immeubles cossus qu’ils ne cessent de photographier avec admiration, sont si richement décorés grâce, peut-on dire, au martyre de tous ces hommes déportés, les chaînes au pieds depuis leurs pays, pour valoriser la terre d’esclavagistes sans scrupule et sans une once d’humanité ?
Tout en lisant la presse métropolitaine, face à la mer d’Iroise, je me suis dit, qu’en effet, il fallait bien qu’une femme de la trempe de Christiane Taubira se révolte et demande à la représentation nationale que l’esclavage soit reconnu comme crime contre l’humanité. Je me suis dit qu’il fallait bien la persévérance d’une Françoise Vergès à la tête du Comité pour la mémoire, pour qu’enfin une date soit retenue afin que l’ensemble de la nation se souvienne de notre histoire. On a appelé cette période "le siècle des lumières" celle des "encyclopédistes" et pourtant...
Pendant que Monsieur Voltaire hurlait son indignation contre le scandale de l’affaire Callas, pendant qu’au seuil de son hiver, il réfléchissait à l’éventuelle existence d’un grand horloger, il ne voyait pas ces bateaux remplis de larmes et de sang partir de Nantes, de Bordeaux, de Brest ou de Saint-Malo.
Ce 10 mai, le premier d’une erre nouvelle, je l’ai passé à regarder des bateaux de pêcheurs, le cœur un peu plus léger. Mon pays, celui que l’on dit des droits de l’Homme, reconnaissait enfin ses torts et criait à la face du monde "nous avons commis l’innommable". Mais étions-nous les seuls ? Cela reste le travail des historiens. Quoi qu’il en soit, si cette date du 10 mai a le mérite d’exister, il n’en demeure pas moins que beaucoup reste encore à faire, notamment dans l’esprit de nos compatriotes. Et lorsque que je dis que "Ma France s’endort, ma France dort", c’est que peu de personnes ont réagi lorsque d’un côté, on se souvenait de ces actes ignobles et que de l’autre, un ministre de l’Intérieur frustré nous assénait un coup de massue en faisant voter une loi répressive contre l’immigration, fustigeant les immigrés en les traitant de "racaille", en disant d’un ton haineux : "ceux qui n’aiment pas assez la France, qu’ils s’en aillent". Maintenant, si j’ai un souhait, c’est que ce genre de diatribe n’ait plus cours dans le langage d’hommes politiques responsables, mais je ne suis encore qu’au seuil d’un rêve.
Pour terminer, j’aimerais bien vous parler du film sorti sur les écrans parisiens pour cette période, “1802, l’épopée guadeloupéenne”, de Christian Lara. Il relate l’histoire de Louis Delgrés, officier noir de Napoléon qui refusa et lutta jusqu’à la mort contre le rétablissement de l’esclavage en Guadeloupe. Je suis étonné qu’avec le nombre de salles de cinéma dont La Réunion est pourvue, il n’y ait aucun écran de libre pour diffuser cette œuvre, alors que dans certaines villes de province, tout comme à Paris, j’ai vu ce film à l’affiche. Il est tout de même dommage qu’il ne passe pas encore chez nous. Un tout petit effort Messieurs les exploitants de salles, ce n’est pas trop vous demander en ces temps de commémorations.
Philippe Tesseron
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