Ma Marie du Magnificat

17 août 2006

Je marchais tranquillement sur la route l’autre jour quand j’ai croisé cette religieuse, vêtue de blanc, le visage rayonnant. Devant son air si avenant, je me suis permis de lui demander à quel ordre elle appartenait. "Je suis Fille de Marie", m’a-t-elle répondu avec le sourire. Et tout naturellement nous sommes venus à parler de la mère de Jésus.

"Je suis agacé, lui ai-je dit tout de go, par cette image un peu trop facile que certains donnent de Marie : la Marie superstar qui, en plus, suintait de l’huile il n’y a pas si longtemps encore ! La Vierge que je préfère est celle du Magnificat". Oh alors, si vous l’aviez vue, le regard complètement irradié, la voix nouée par l’émotion, me chantonner les paroles extraordinaires de ce chant d’amour et de louange qui a inspiré les poètes, les musiciens, comme le grand Jean-Sébastien Bach ! Je l’ai écoutée avec ravissement :
"Mon âme exalte le Seigneur, et mon esprit exulte en Dieu, mon Sauveur. Puisqu’il a jeté les yeux sur son humble servante. Voici que désormais toutes les générations me diront bienheureuse. Le Seigneur fit pour moi des merveilles... "

C’est ici qu’elle s’est arrêtée pour m’annoncer qu’elle "allait faire sa prière", à l’église du coin. Ai-je eu le temps de lui faire remarquer qu’elle n’avait pas cité un passage du Magnificat, pour moi central, et qui montre que Marie est bien la mère du Libérateur de tous les pauvres :
"Il (Dieu) a fait crouler les puissants du haut de leurs trônes, élevé les pauvres, comblé les affamés et renvoyé les riches à leur vide" ?

La nuit tombait déjà quand nous nous sommes séparés, la sœur et moi, un peu troublés sans doute par l’Heureuse nouvelle que nous venions d’entendre.

Georges Benne


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