Rythme scolaire

Mais comment feront les communes les plus pauvres ?

31 janvier 2013

Contrairement à ce qu’on aurait pu attendre d’un gouvernement socialiste, ce dernier, en bousculant les étapes avec son projet d’aménagement du rythme scolaire, fait se retourner une grande partie du monde de l’enseignement contre lui tout en arrivant à faire plaisir à la droite en lui procurant un spectacle dont elle a longtemps rêvé : faire s’opposer la plus importante fédération de parents d’élèves et le principal syndicat des personnels du primaire.

Il aurait été certainement plus facile de laisser le temps à la concertation et l’échange tout en mettant au cœur des débats l’intérêt de l’enfant ; un point essentiel que l’on semble oublier.

Ainsi le gouvernement nous dit qu’il entend innover en voulant remplacer le temps scolaire de l’après-midi par du temps périscolaire pris en charge par des animateurs. Mais comment feront les communes les plus pauvres ? Ne va-t-on pas créer ainsi une inégalité manifeste entre écoles en fonction des moyens des communes ? Et pour les communes qui y arrivent, quid de l’adéquation entre le scolaire et périscolaire ? Il y aura-t-il une vraie complémentarité ? Cela ne se fera-t-il pas au détriment de l’épanouissement de l’enfant ?

On entend parler aussi du recours aux associations. Mais selon quels critères décidera-t-on des agréments ?

On peut comprendre les enseignants qui manifestent leur désaccord face à ce projet : on leur rajoute du travail sans compensation alors que leurs conditions de travail se dégradent de plus en plus au fil des années. Il en est de même pour le personnel chargé de l’accueil des enfants comme pour tous ceux qui vont voir leur temps de présence augmenter si ce projet passe dans sa forme actuelle.

Seules une suspension du projet et l’ouverture d’un débat entre parents d’élèves, syndicats, représentants des collectivités et autres pourraient permettre une meilleure approche des problèmes posés.

Sans oublier qu’ici à La Réunion s’ajoute au débat les problématiques liées au climat et qu’on ne peut faire abstraction à ce que des solutions soient trouvées au plus vite dans une île où la population scolarisée ne cesse de croitre d’année en année.

H. Lauret


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